Le projet de recherche CurieuzeNeuzen Vlaanderen souhaite apporter une image de la qualité de l’air au niveau de la rue. Mais saviez-vous que l’air dans votre maison est plus pollué que l’air extérieur ? C’est ce qui ressort d’une enquête néerlandaise. « Les gens surestiment la qualité de l’air intérieur » explique le docteur Matthijs Goossens de la Fondation contre le cancer. Comment savoir si l’air dans votre maison est bon et comment en maintenir la qualité ? Nous avons posé la question à Yves Lambert, spécialiste de la ventilation.
« Aujourd’hui, on parle beaucoup de particules fines et de pollution de l’air extérieur, mais l’air de votre maison est jusqu’à 10 fois plus pollué » explique Yves Lambert de chez Renson. « À l’intérieur, vous vous retrouvez souvent dans un bâtiment isolé et étanche. Les substances présentes et produites à l’intérieur s’y répandent beaucoup plus rapidement qu’à l’air libre. »
L’impact sur la santé
« Une maison ancienne est souvent peu isolée et peu étanche. On y trouve suffisamment de fissures et de crevasses pour que l’air y soit constamment renouvelé, mais la ventilation n’y est pas très contrôle, ce qui n’est pas la meilleure des solutions » explique Yves Lambert.
« Dès que vous commencez la rénovation de votre maison, vous l’isolez et la rendez étanche. Les recherches montrent que les valeurs de substances nocives comme le formaldéhyde (composant des colles) augmentent après la rénovation. S’il n’y a pas de ventilation (obligatoire dans les bâtiments neufs), cela aura un impact sur votre santé. Les enfants et les bébés, plus particulièrement, seront sensibles à ces contaminants. »
« Les gens pensent trop souvent qu’il suffit d’ouvrir une fenêtre pour résoudre le problème. Mais ce n’est pas vrai. Ouvrir une fenêtre a un effet qui dure un quart d’heure. Ce que vous devez faire, c’est aspirer l’air de la pièce et le remplacer par de l’air frais. Et c’est possible avec une bonne ventilation » poursuit Yves Lambert.
Ventilation
« La ventilation permet d’évacuer l’air pollué le plus rapidement possible » précise Yves Lambert. « Aujourd’hui, des capteurs sont intégrés dans les systèmes. Ceux-ci enregistrent le niveau de CO2, l’humidité relative et les composés organiques volatils. Un système de ventilation détecte la contamination le plus rapidement possible et réagit adéquatement en retirant cette contamination locale aussi rapidement. »
« Il est déjà possible d’obtenir un feedback sur les valeurs obtenues via une app sur votre smartphone. Si les capteurs détectent des valeurs trop importantes, le système pourra passer à un débit plus élevé. De cette manière, vous saurez immédiatement pourquoi votre système de ventilation s’active. »
Concentration en CO2
« La concentration en CO2 est devenue un bon indicateur de la qualité de l’air, mais elle n’est pas la définition même de la qualité de l’air » insiste Yves Lambert. « Le chiffre doit être confronté au nombre d’habitants dans une pièce. Plus celui-ci augmente, plus la pollution augmente. »
De préférence, la concentration en CO2 doit rester sous la barre de 1.200 ppm (parts per million).
Humidité relative
Outre le niveau de CO2, l’humidité relative est également examinée. Dans une situation idéale, l’humidité relative se situe entre 40% et 60%.
« Si vous prenez une douche, par exemple, vous aurez de la condensation sur les miroirs. Cela signifie qu’à ce moment précis, il y a trop d’humidité dans la pièce. Celle-ci doit être mise en évidence, car si elle reste dans la salle de bain ou se répand dans votre maison, vous subirez des soucis d’humidité ou des champignons. Cela peut aussi amener des problèmes de santé » avertit Yves Lambert.
Substances organiques volatiles
Outre l’humidité et la teneur en CO2, il existe un troisième facteur important : les substances organiques volatiles. Celles-ci proviennent des peintures, détergents et autres colles. Elles sont la source d’une importante pollution atmosphérique. Jusqu’à 20% des particules fines proviennent de ces produits et détériorent la qualité de l’air intérieur.
Le choix des matériaux et des produits est ici important. Yves Lambert nous donne quelques conseils pour éviter les substances organiques volatiles :
- « Optez pour une peinture à faible teneur en solvant. »
- « Optez pour des panneaux OSB contenant peu de formaldéhyde. »
- « Evitez les produits et meubles ayant une forte odeur de colle. »
- « Faites attention aux produits de nettoyage. Ceux-ci contiennent de nombreux composants chimiques qui peuvent affecter votre organisme. »
La production de particules fines en cuisine
Durant les cuissons, des vapeurs et de gaz riches en particules fines sont dégagés. Dans une cuisine ouverte, celles-ci se répandent et perdurent des heures si vous n'avez pas une bonne hotte. La production de particules fines durant les cuissons équivaut à la production de particules fines à proximité d’une autoroute » souligne Yves Lambert. « Vous pouvez facilement résoudre ce problème avec une bonne hotte d'une capacité d'au moins 250 m³/h. »
Le plan d’Yves Lambert pour un bon air intérieur :
- « Effectuez tout d’abord un contrôle des sources. Optez pour des meubles et des matériaux qui contiennent le moins de substances nocives possible. »
- « Ajoutez-y un bon système de ventilation et une bonne hotte aspirante pour maintenir la qualité de l’air intérieur à un bon niveau. »
- Vous n’avez pas de système de ventilation ? Placez un capteur pour détecter le CO2 et l’humidité relative. En cas de problème, le capteur l’indique et vous pouvez prendre des mesures appropriées comme ouvrir différentes fenêtres. »

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