Le compteur intelligent ou communicant semble un fait acquis. Mais le gouvernement wallon revient sur sa volonté de le déployer de manière progressive et généralisée. Les petits consommateurs seraient en effet lésés.
Le compteur intelligent aurait deux fonctions. La première est de recueillir la consommation réelle afin de permettre la facturation mensuelle au plus près de la réalité. La seconde serait de permettre aux fournisseurs d’électricité de proposer des prix différents en fonction du niveau de consommation global. En bref, lorsqu’il y a peu de demandes, vous payer moins cher que lorsque la demande est élevée. L’idée sous-jacente est également d’inciter le consommateur wallon à adapter son utilisation des appareils électriques aux moments les plus adéquats. Le système serait par ailleurs beaucoup plus flexible que l’actuelle solution des compteurs bi-horaire (jour/nuit).
Une réalité moins ambitieuse
Pour le gouvernement wallon, l’idée était que 80% de la population wallonne soit équipée d’un compteur intelligent à l’horizon 2034. Mais il est apparu que si la durée pour se mettre en conformité était longue, elle n’en restait pas moins difficile à atteindre. Le gouvernement a donc décidé de limiter l’installation des premiers compteurs intelligents aux gros consommateurs, ceux qui utilisent plus de 6.000 KWh/an, et aux prosumers, ceux qui par des systèmes de production d’énergie, renvoient de l’électricité sur le réseau pour autant qu’ils produisent 5 KW par an. Autant dire que cela ne représente qu’une part minuscule de la Wallonie.
Une vision pragmatique
Pour le gouvernement wallon, cela devrait permettre d’avoir un impact plus important sur le réseau électrique puisque ce sont les gros consommateurs et autres prosumers qui ont le plus de possibilités, justement, de tirer le meilleur parti des compteurs intelligents. En outre, le coût serait moindre pour la collectivité puisque la rentabilité de la mesure serait plus importante. Les compteurs intelligents resteront toutefois de mise lorsqu’on est face à un nouveau raccordement, le remplacement nécessaire d’un compteur existant ou la mise en place d’un compteur ‘à budget’, cela pour simplifier à nouveau la facturation du fournisseur d’énergie.
Rappelons aussi que le consommateur ne paiera pas l’installation de son nouveau compteur intelligent, mais que le coût – que personne n’arrive à réellement estimer aujourd’hui – sera pris en charge par la collectivité. Enfin, le consommateur qui le désire pourra demander la mise en place d’un compteur intelligent chez lui.
Source : Le Soir