C’est le feuilleton de la rentrée : comment la bulle du photovoltaïque peut-elle ne plus être le cauchemar wallon ? Une solution aurait été trouvée, elle se décline en trois axes principaux.
Notons tout d’abord que le gouvernement wallon, ministre de l’Énergie en tête en la personne de Jean-Luc Crucke, n’a suivi ni l’avis de la task force mise en place, justement, pour trouver une solution ni l’avis de la Cwape. L’idée a été de trouver une solution globale et de mettre un terme à ce que d’aucuns considèrent comme un mauvais feuilleton.
On annule les certificats verts excédentaires
Jean-Luc Crucke fait ici appel aux banques et à BNP Paribas Fortis en particulier. Grâce à un mécanisme de ‘Green Bonds’, Elia bénéficiera du produit d’une ou plusieurs émissions obligataires arborant un label ‘vert’. Les moyens financiers seraient donc établis pour permettre l’acquisition des futurs certificats verts wallons, mais surtout des certificats verts mis en réserve, aussi nommés excédentaires. En d’autres termes, BNP Paribas Fortis octroie un prêt de 1,8 milliard d’euros afin de liquider une dette devenue gênante aux yeux du gouvernement wallon. Pour le consommateur, il s’agit d’une bonne nouvelle puisque, grâce à l’étalement de la dette dans le temps, il verra la surcharge sur la facture passer de 13,8 euros par MWh à 7,58 euros par MWh. Sa facture globale devrait donc se voir allégée si l’on ne considère pas les hausses du prix de l’électricité annoncées dernièrement.
On maintient les certificats verts
Le gouvernement wallon n’entend pas non plus mettre un terme au soutien existant pour consommateurs optant pour la mise en place de solutions photovoltaïques domestiques. Toutefois, tout soutien ne pouvant être éternel, le taux d’octroi des certificats verts diminuera de manière progressive d’ici 2030. L’objectif final est bien évidemment d’y mettre fin. Ces taux seront adaptés à l’évolution du marché et à la baisse des coûts des installations elles-mêmes. Le retour à l’équilibre est prévu pour 2025, permettant ainsi au gouvernement wallon de garantir un prix de rachat à 65 euros.
On négocie la durée des certificats verts
Si le gouvernement n’opte pas clairement pour le retour aux quinze ans de certificats verts, il se détourne de la période de dix ans mise en place par le gouvernement précédent. Toutefois, le gouvernement est bloqué par les milliers de procédures entamées pour contrecarrer la volonté de réduire la durée d’octroi des certificats verts. Jean-Luc Crucke préconise donc le dialogue avec les propriétaires et, pourquoi pas, d’obtenir des transactions à l’amiable plutôt que de mauvais procès.
Bien évidemment, les acteurs de l’opposition s’insurgent contre ce plan, le jugeant à tout le moins nébuleux. Il est vrai qu’il tourne le dos au précédent plan Solwatt. Il faudra donc laisser le temps au temps et voir si les simulations mises actuellement en place par le gouvernement wallon sont réalistes et permettront d’éviter que la bulle du photovoltaïque n’explose.
Source : L’Avenir – L’Echo