Elle revient souvent sur le devant de la scène, mais la redevance photovoltaïque a des difficultés à s’imposer. Apparemment, elle pourrait même être reportée à 2023 !
La Cwape, régulateur wallon de l’énergie, entend depuis un certain temps faire payer les propriétaires de panneaux photovoltaïques qui, jusqu’ici, ne paient ni pour les prélèvements effectués ni pour l’énergie injectée sur le réseau. Pour les faire payer, elle souhaite établir un tarif prosommateur (ou prosumer). Son rêve absolu. Que celui-ci soit actif en 2020. Mais c’est sans compter avec quelques impératifs techniques.
Rien à voir avec les certificats verts
Photo STIEBEL ELTRON
Tordons le cou à une idée reçue : le tarif prosumer ne devrait ni annuler ni compléter la législation à venir sur les certificats verts. Il s’agit simplement d’un incitant qui a été mis en place, en son temps, pour soutenir la filière photovoltaïque. L’idée était que le consommateur qui s’emploie à installer, chez lui, des panneaux photovoltaïques ne paie ni pour l’électricité consommée ni pour celle proposée sur le réseau. Cela concerne environ 150.000 ménages wallons.
Le double flux
Lors de la création du système, on s’est basé sur le fait que le compteur pouvait tourner à l’envers. Pour créer son tarif prosumer, la Cwape a donc besoin que les gestionnaires de réseau installent chez les consommateurs des compteurs à double flux. Ceux-ci permettront de calculer avec précision la quantité d’énergie consommée et celle injectée sur le réseau. Un calcul savant permettra alors d’indiquer au consommateur ce qu’il doit, malgré tout, payer.
Compteurs intelligents ?
Photo Infrax
Le déploiement de ces compteurs double flux prendra du temps. D’aucuns parlent de 2023. Et les gestionnaires de réseau de s’inquiéter de travaux inutiles. En effet, décision a été prise de placer chez tous les consommateurs des compteurs intelligents qui permettront non seulement de déterminer les quantités d’énergie produites et consommées, mais aussi de modifier les tarifs en fonction des heures et des pics d’utilisation. Il semble donc idiot de placer des compteurs double flux alors que, quelques mois, voire quelques années, plus tard, des compteurs intelligents devront de toute façon être installés.
Il ne reste donc plus qu’à attendre et voir venir quelles seront les décisions du gouvernement wallon en la matière, mais, une chose est certaine : dans un avenir immédiat, les Wallons ayant installés des panneaux photovoltaïques continueront à puiser et à injecter de l’énergie sans avoir à sortir un cent.
Source : La Libre
