Nous sommes nombreux à nous interroger sur la meilleure manière de chauffer notre logement, qu’il s’agisse d’une construction neuve ou d’une rénovation. Entre pompe à chaleur et chaudière à condensation, beaucoup hésitent ! Le couplage intelligent des deux techniques permettrait-il de rencontrer le meilleur des deux mondes ?
Comment fonctionne un chauffage hybride combinant une chaudière à condensation au gaz ou au mazout et une pompe à chaleur air-eau ? La pompe à chaleur (PAC) assure le chauffage durant une grande partie de l’année, tandis que la chaudière à condensation se charge de la production de chaleur lors des grands froids. La PAC est par ailleurs en mesure de préparer la totalité de l’eau chaude sanitaire en dehors de la saison de chauffe. Le régulateur intelligent décide quelle source d’énergie privilégier.
Régulation intelligente
En tenant compte de la température extérieure, de la température de confort souhaitée et du coût de chaque énergie, le système intelligent définit à tout moment la source d’énergie la plus adaptée à notre demande : frais de chauffage minimaux ou empreinte environnementale la plus faible. La chaudière et la PAC sont couplées thermiquement et sollicitées au meilleur moment, c’est-à-dire quand elles offrent les meilleures performances énergétiques. En fonction des données introduites par l’utilisateur (par exemple le prix du gaz et de l’électricité), le régulateur intelligent enclenche, en temps réel, le générateur le plus performant à chaque moment de la journée et de la nuit.
Extension de l’installation existante
La conception d’un chauffage hybride au départ d’une chaudière existante est envisageable pour améliorer le rendement de son installation. En revanche, pour fonctionner de manière optimale, les différents composants doivent être pilotés par une régulation unique. D’où l’intérêt de choisir l’ensemble des équipements chez un même fabricant. Il n’est toutefois pas impossible de combiner différentes marques ; tournez-vous alors vers un chauffagiste qui connaît les deux appareils et peut vous garantir la bonne régulation de cette solution hybride. Interrogez-vous aussi sur le bien-fondé de conserver la chaudière existante : si celle-ci a déjà un certain âge, il est peut-être judicieux de la remplacer.
Rentable… à terme
Par rapport à une simple chaudière à condensation, la chaudière hybride permet des économies d’énergie allant de 10 à 25 % et une diminution des émissions de CO2 pouvant atteindre 50 % par rapport aux installations de chauffage conventionnelles aux combustibles fossiles. Pour autant, cette solution novatrice a un coût de départ non négligeable. En fonction de la taille et du degré d’isolation du logement, il faut investir entre 8.000 et 15.000 euros, sans compter les circuits de distribution de l’eau chaude. Les économies d’énergie engendrées permettent d’amortir le surcoût de la chaudière hybride, mais après un certain nombre d’années. Les fabricants annoncent des temps de retour sur investissement de l’ordre de 10 ans.
Pour les nouvelles constructions ?
Dans les nouvelles constructions où les besoins en chaleur sont de plus en plus faibles, la rentabilité de l’installation d’une double technologie semble moins évidente. Pour les adeptes des énergies renouvelables, une pompe à chaleur peut aisément assurer seule le chauffage à basse température des bâtiments très bien isolés. Ceux que cela n’intéresse pas se tourneront vers une chaudière à condensation performante. Le faible coût de cette solution et le peu d’énergie requise par le bâtiment ne grèveront pas leur budget annuel.
Pour les rénovations ?
En rénovation, par contre, à défaut d’améliorer très fortement l’enveloppe du bâtiment et de remplacer les émetteurs de chaleur, une eau de chauffage à haute température s’avère généralement nécessaire au cœur de l’hiver. Les solutions hybrides trouvent ici tout leur intérêt : recourir au maximum à la pompe à chaleur, tout en assurant le confort en tout temps grâce à la chaudière à condensation.
Panneaux photovoltaïques
Le couplage de votre chaudière hybride à des panneaux photovoltaïques permet par ailleurs de compenser la consommation électrique de la pompe à chaleur. Le jour où la régulation tiendra compte de ce paramètre, il sera possible de favoriser la consommation directe de l’énergie électrique autoproduite en faisant travailler la pompe à chaleur, alors que les conditions climatiques recommanderaient de faire fonctionner la chaudière.
Quelques inconvénients
L’association de deux générateurs n’est pas sans contraintes :
- Même si les unités intégrées sont relativement compactes, elles requièrent davantage de place qu’une simple chaudière gaz. Certaines chaudières hybrides disposent d’une PAC monobloc installée à l’extérieur, ce qui réduit l’encombrement à l’intérieur. Comme pour toute pompe à chaleur, le problème de savoir où placer l’unité extérieure se pose toutefois ; celle-ci doit se trouver dans une zone où ni les voisins ni les occupants ne seront gênés par le bruit qu’elle génère.
- La présence de deux générateurs demande davantage d’entretien, ce qui a une incidence sur le prix du contrat de maintenance. Il faut veiller à ce que votre chauffagiste ait les qualifications requises pour le contrôle et la maintenance d’une chaudière gaz et d’une PAC.
- Inévitablement, une chaudière hybride coûte plus cher qu’une simple chaudière à condensation. Il faut compter un surinvestissement de 5.000 à 10.000 euros, en fonction de la puissance installée. Le prix de la pose est également supérieur à celui d’une installation classique.
- Enfin, une chaudière hybride demande un raccordement à deux énergies, avec les frais qui en découlent. Dans le cas d’une solution au gaz naturel, vous devez prévoir un raccordement gaz et un raccordement électrique. À défaut de pouvoir vous raccorder au réseau de gaz naturel, vous devrez vous tourner vers une citerne de gaz propane ou une solution au mazout.
Source : Je vais Construire