Ressource gratuite inépuisable, l’eau de pluie ne fait plus l’objet d’une mise à l’égout systématique, mais est le plus souvent orientée vers un réseau distinct qui en permet l’usage domestique. Le circuit de l’eau de pluie doit être totalement distinct de celui de l’eau de distribution, afin d’éviter toute contamination de cette dernière.
La récupération
Les toitures des immeubles constituent la principale source de récupération de l’eau de pluie. Notez que les toitures en pente délivrent généralement une eau de pluie plus propre que les toitures plates sur lesquelles les poussières, impuretés et autres feuilles mortes ont tendance à stagner. On évitera aussi de récupérer l’eau de pluie provenant d’une toiture végétale, l’eau y étant souillée par son passage à travers le substrat.
La préfiltration
Un préfiltre est installé entre la chambre de visite qui recueille les eaux de toiture, et la citerne de stockage. Ce préfiltre a pour objet de retenir les plus grosses impuretés (feuilles mortes, petites branches…), et donc de ralentir l’encrassement de la citerne.
Le stockage
L’eau de pluie est stockée dans une citerne hors sol ou enterrée destinée à cet effet. La citerne enterrée présente le gros avantage de maintenir l’eau à une température fraîche et d’en préserver la qualité en combattant notamment la prolifération d’algues… Le béton est de loin le matériau préféré pour la citerne, car il adoucit l’eau de pluie en neutralisant son acidité naturelle et en la reminéralisant. L’eau est par conséquent moins agressive pour les canalisations et les appareils sanitaires.
L’usage domestique
De nombreux usages domestiques n’exigent pas une eau potable : arrosage du jardin, lavage des voitures, rinçage des toilettes, nettoyage des sols… Pour ces usages, l’eau de pluie, non calcaire, présente même un réel avantage par rapport à l’eau de distribution.
L’installation d’un groupe hydrophore est indispensable pour permettre ces différents usages. Celui-ci pompe l’eau dans la citerne et en stocke quelques litres sous pression dans un petit réservoir. De la sorte, lorsqu’on soutire l’eau de pluie, elle arrive sous pression dans les robinets. Dans le même temps, le groupe se met en marche pour assurer le remplissage du réservoir, et garantir ainsi une pression constante.
La filtration
On veillera à installer un triple filtre entre le groupe hydrophore et les conduites : un filtre à sédiments de 50 ou 25 microns, un filtre d’une perméabilité de 10 microns pour retenir les fines particules, et un filtre à charbon actif pour neutraliser les éventuelles odeurs et prévenir la coloration de l’eau.
L’infiltration
Il est probable que vous ne consommiez pas toute l’eau de pluie récoltée suite à de fortes averses ou des orages. Le trop-plein de la citerne doit alors pouvoir éliminer l’eau excédentaire. Soit par une connexion au réseau d’égouttage, soit, si le terrain le permet, via une infiltration. Cette dernière option est préférable car elle désengorge le réseau public soumis à pression en cas de pluies abondantes. L’infiltration peut prendre différentes formes en fonction de la nature et de la taille du terrain : un caisson d’infiltration, un drain de dispersion, une mare naturelle…