Les inondations récentes en Wallonie le prouvent : il est temps de mettre un frein à l’artificialisation des sols et l’étalement urbain. Un défi de taille pour la Région, à l’heure où les extrêmes climatiques se multiplient. Face à l’urgence de la situation, le gouvernement wallon place l’initiative "Stop béton" en tête de ses priorités.
Le "Stop béton" wallon
Faut-il accélérer le "Stop béton" wallon ? La question se pose, au vu des récents dégâts provoqués par les inondations. Le bilan est lourd dans le sud du pays : pas moins de 202 des 262 communes wallonnes ont été touchées, 41 morts ont été recensés et deux personnes sont toujours portées disparues. Sans compter les nombreux dommages matériels.
Mère Nature n’aura épargné personne et l’aménagement de notre territoire y est certainement pour beaucoup. La bétonisation à outrance de la Wallonie empêche en effet le bon écoulement des eaux, en particulier aux abords des cours d’eau. Les sols artificialisés et leur imperméabilisation aggravent les effets des orages en déviant les eaux de pluie et les crues vers les centres-villes. Les désastres dits « naturels » sont donc aussi imputables à l’homme.
Entre 10 et 15 % de l'espace est bétonné
En Wallonie, 10,7 % de la superficie totale est aujourd’hui occupée par des logements, des industries, des commerces, des infrastructures agricoles… Un espace artificialisé qui représente aujourd’hui 1812 km, soit une augmentation de 552 km² sur les 35 dernières années. La densité urbaine aurait en effet augmenté de 15,8 km² par an, en moyenne, entre 1885 et 2020. La plus grosse partie se concentre historiquement aux alentours des cours d’eau.
Mais comment justifier cette tendance à la hausse de l’artificialisation des sols ? Selon un rapport de la Conférence permanente du développement territorial de la Région wallonne établi en 2019, la dynamique immobilière résidentielle "s’explique par le besoin d’espace des jeunes ménages avec enfants, et par la pression foncière qui décroît en fonction de l’éloignement par rapport à la ville". En d’autres termes : il faut loger davantage de jeunes qui, en raison d’un budget de départ limité, préfèrent les zones rurales moins chères.
Arrêt total à l’étalement urbain en 2050
Suite aux inondations, le gouvernement wallon entend donc accélérer son plan "Stop béton", un projet qui vise à réorganiser le territoire de manière à le rendre plus économe et durable. L’objectif ? Mettre un terme à l’étalement urbain d’ici 2050 et plafonner, dès 2025, la consommation des terres non artificialisées.
Cela passe par la densification des zones urbaines actuelles, insiste le secteur de la construction, qui réclame des mesures pour faciliter cette transition. Notamment en encourageant la rénovation et la réutilisation du bâti existant, mais aussi en autorisant de plus grands gabarits.
La gestion des zones inondables
Néanmoins, la gestion des zones inondables doit également être revue. Pourra-t-on encore développer le bâti aux abords des cours d’eau? Faut-il revoir en profondeur la carte des zones inondables et quelles seront les conséquences pour l’urbanisation de ces zones? Pour le secteur de la construction, le "nouveau"cadastre des zones inondables pourrait retirer du marché quelques zones constructibles aujourd’hui essentielles à un marché immobilier déjà en surchauffe. Il propose donc, plutôt que d’interdire définitivement la construction des zones potentiellement inondables, d’adapter le cahier des charges afin d’intégrer ce risque (constructions surélevées, espaces perméables…).
Dès la rentrée, Willy Borsus (MR), ministre en charge de l’aménagement du territoire, présentera à ses partenaires gouvernementaux des propositions concrètes, telles que des moyens de densifier les zones résidentielles et éventuellement de modifier les plans régionaux : "On pourrait revoir les étapes intermédiaires et accélérer le rythme de la courbe."

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