Le gouvernement wallon a adopté une série de mesures face à la crise énergétique. Elles visent principalement à encourager les ménages à améliorer l’efficacité énergétique de leur habitation via des aides pour la rénovation et l’isolation. Et elles ne concernent pas que les petits revenus.
Augmentation des primes énergie et du plafond d’aide
Le parlement wallon a adopté début septembre une série de mesures pour aider les ménages à surmonter la flambée des prix de l’énergie. Certaines prises pendant la crise sanitaire ont été reconduites, comme le statut du tarif social wallon qui a été élargi. D’autres concernent directement les aménagements qui visent une meilleure efficacité énergétique.
En effet, d’après une étude réalisée dans le cadre des primes Reno+, près de la moitié des ménages ne se sent pas concernée par la rénovation énergétique et pense que leur maison est suffisamment isolée, alors que lorsqu’un audit est réalisé on constate qu’elle ne l’est pas.« En région wallonne, le principal levier pour faire diminuer la facture d’énergie des citoyens, c’est de les aider à agir directement sur leur consommation via des aides pour effectuer des travaux de rénovation et d’isolation », explique Sandra Guily, l’attachée de presse du cabinet du ministre wallon de l’énergie Philippe Henry. Ainsi, deux mesures seront d’application d’ici le début de l’année prochaine :
- une augmentation de 40% de la base des primes énergie
- une augmentation du plafond d’aide qui passe de 90% de la facture au lieu de 80% actuellement
Des aides accessibles à la classe moyenne
Le montant de base des primes énergie octroyées (pour les travaux de chauffage, d’isolation de la toiture ou économiseurs d’énergie) varie en fonction des revenus (six catégories de revenus) et de la composition du ménage. Avec l’exemple d’une pompe à chaleur qui doit être installée pour le chauffage et l’eau chaude, actuellement, la prime s’échelonne déjà de 500 euros à 3000 euros.
- 500 euros pour ceux dont les revenus imposables sont supérieurs à 97 000 euros
- 3000 euros pour les revenus inférieurs à 23 000 euros
- 1500 euros si on se situe entre 32 000 et 43 000 euros
« Cet exemple montre que les aides, déjà maintenant, ne touchent pas uniquement les petits revenus, elles concernent aussi les classes moyennes », souligne Sandra Guily, qui rappelle que les prêts sociaux à taux zéro pour rénover son habitation (Rénopacks) sont accessibles aux revenus imposables qui vont jusqu’à 97 000 euros par an. Mais bien évidemment pour les revenus les plus faibles, l’aide est d’autant plus intéressante.
« Par exemple, avec un revenu de moins de 23 000 euros par an, si on contracte un prêt Rénopack sur 20 ans pour réaliser une rénovation d’une valeur de 56 250 euros afin de passer du PEB G au PEB B par exemple, on peut bénéficier de 29 225 euros deprimes. Les mensualités de remboursement sont calculées sur base des 27 025 euros restants, ce qui donne 112,5 euros par mois. Sans les primes déductibles en amont, la mensualité aurait été de 234 euros par mois ».
Rappel des autres mesures
- À partir du 1er novembre 2022, les loyers de logements présentant un label PEB F ou G ou n’ayant pas de certificat énergétique du tout, ne pourront pas être indexés. Pour les habitations avec un PEB E, l’indexation des loyers est limité à maximum 50% de l’indice santé, pour les labels PEB D, il sera limité à 75% et l’indexation est libre pour les PEB A, B et C.
- Un renforcement du budget global des prêts à taux zéro pour rénover son habitation (Rénopacks), des prêts sociaux assortis de primes pour préfinancer les travaux de rénovation énergétique. En un an, il a été doublé et augmenté de près de 70 millions d’euros.
- Le statut de client conjoncturel protégé sera prolongé jusqu’au 31 août 2023. Il permet d’élargir les catégories des personnes pouvant bénéficier du tarif social wallon en matière de gaz et d’électricité. Il s’agit de tout ceux qui ne rentrent pas dans les conditions du tarif social fédéral mais qui peuvent attester de difficultés à payer leurs factures d’énergie.
- Il ne sera pas possible d’expulser les personnes de logements privés jusqu’au 15 mars 2023.
- Les coupures d’énergie seront suspendues durant les mois de novembre et décembre 2022.
- Il sera plus facile de négocier les plans de paiement.
- La ligne téléphonique gratuite du 1718 sera mise en place pour informer sur la situation énergétique et sur les aides apportées par la région wallonne.
Dans le cadre de la lutte des surprofits, le gouvernement wallon étudie aussi la possibilité pour utiliser les bénéfices excédentaires de gestionnaires de réseau et de distribution d’énergie renouvelable pour financer des réduction automatiques sur les factures d’énergies des ménages wallons. Le montant pourrait se situer entre 60 et 75 euros.