Selon les chiffres de l'office de statistique Statbel, moins de rénovations octroyées ont été effectuées en 2022. Les prix de l'énergie n'ont-ils donc pas eu d'incidence sur le nombrede rénovations ? Ou bien les Belges ont-ils quand même rénové leur maison pour la rendre la plus éconergétique possible ? Nous avons demandé à Johan Albrecht, économiste de l'environnement (UGent et Itinera) et à Marc Dillen, directeur général d'Embuild Flanders.
Le nombre de rénovations
Rénover sa maison en profondeur sur le plan énergétique n'a jamais été aussi intéressant au cours des deux dernières années. Enfin, sur le papier. Car il fallait tenir compte de longs délais d'attente, de prix plus élevés pour les matériaux de construction … Sans compter les factures d'énergie qui ne cessaient de monter en flèche. Ces factures d'énergie auraient pu inciter les gens à réaliser leurs projets de rénovation. « Mais », explique l'économiste de l'environnement Johan Albrecht (UGent et Itinera), « les prix exceptionnels de l'énergie n'ont eu aucun incidence sur le nombre de rénovations octroyées dans notre pays. » C'est ce que conclut Albrecht en se basant sur les chiffres de l'office de statistiques Statbel.
Le nombre de permis de rénovation a diminué
Les données de Statbel montrent que 26 781 permis ont été demandés au cours des dix premiers mois de l'année dernière. Il s'agit de permis pour des rénovations énergétiques profondes. Ce chiffre est un peu plus bas qu'en 2021. « Le fait qu'il n'y ait pas eu plus de permis octroyés en 2022 va à l'encontre des attentes. Les prix exceptionnellement élevés de l'énergie augmentent considérablement l'efficacité des projets de rénovation énergétique », explique Albrecht.
Si on décide maintenant de rénover en profondeur une vieille maison, on le ressent immédiatement sur les factures d'énergie. « Si vous vouliez rénover énergétiquement une petite maison mitoyenne pour 40.000 euros en 2019, il y avait une période de récupération très longue. Si vous aviez envisagé ce même projet de rénovation l'année dernière, votre facture annuelle d'énergie aurait diminué de 2.000 euros ou plus », précise Albrecht. De plus, la valeur de votre maison augmente également. En effet, la CPE affecte plus que jamais le marché du logement.
Le nombre de rénovations sans permis
Il existe également des travaux de rénovation pour lesquels il ne faut pas demander de permis. Pensez à l'isolation des murs, l'isolation du toit et l'isolation du sol. Dans la plupart des cas, il ne faut pas de permis. Un permis n'est pas non plus nécessaire pour les installations photovoltaïques, les pompes à chaleur ou l'installation d'un système de ventilation. Ces rénovations ne sont donc pas incluses dans les données de Statbel. « De plus, une rénovation en profondeur est un projet global qui prend généralement beaucoup de temps. Cela donne également la fausse impression que les Belges font moins de rénovations », estime Marc Dillen, directeur général d'Embuild Flanders.
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Plus de rénovations en 2023 ?
Peut-être les interventions sans permis ne permettront pas à votre maison d'obtenir le label A, mais ils ont un impact immédiat sur votre PEB et votre consommation d'énergie. Embuild Flanders s'attend même à plus de rénovations énergétiques dès cette année. « L'année dernière, près de 100.000 installations de panneaux solaires et plus de 33.000 batteries domestiques ont été installées », sait Dillen.
De plus, une enquête menée par Embuild Flanders et Techlink montre que les entrepreneurs actifs dans les travaux d'isolation, les nouveaux vitrages et l'installation de pompes à chaleur et de panneaux photovoltaïques sont confrontés à des carnets de commandes pleins et à des délais d'attente plus longs. Vous voulez installer des panneaux solaires ? Alors il faut maintenant compter sur des délais d'attente jusqu'en mai et juin. « Ces chiffres montrent également que de nombreux ménages effectuent des rénovations en réaction aux prix élevés de l'énergie. »