Réponse
Hugues Frère, expert chez HoutInfoBois, nous donne la réponse suivante :
Généralités
En cas de chauffage au sol (chauffage électrique avec résistance ou système de tuyaux transportant l’eau chaude à travers la chape), il faut toujours bien considérer me choix du revêtement de sol. Les propriétés thermiques du revêtement de sol ont une grande influence sur le transfert de la chaleur du chauffage à la pièce.
Critère de confort
Même si une sensation agréable est déterminée par des facteurs de chaleur et d’humidité, nous ne discuterons ici que de la température.
Température au sol
Il est convenu que la température au sol, pour des raisons de santé, ne doit pas dépasser 27°C. Cette température est suffisante pour atteindre une température moyenne de 20°C au centre de la pièce.
Température de la pièce
La température moyenne dans les pièces de vie doit être homogène, l’évolution de la température devant rester dans une fourchette de 2°C entre la tête (1m80) et les pieds (0m10 au-dessus du sol). Même s’il n’est pas facile de répondre à ces critères, le chauffage au sol est un des systèmes assurant au mieux l’homogénéité des températures. Un autre avantage est que la température au sol est identique partout.
Résistance thermique des planchers en bois
La résistance thermique (R) indique le niveau d’isolation d’un plancher. Cette résistance est déterminée par la conductivité thermique (λ) de l’essence de bois utilisée et l’épaisseur (d) du parquet ou de chaque couche du parquet en cas de multicouches.
- L résistance thermique est calculée à l’aide de la formule suivante : R = ∑ d/ λ
- R (en m².°K/W) : résistance thermique du parquet
- (en m) : épaisseur de chaque couche de parquet
- λ (en W/m.°K) : coefficient de résistance thermique de l’essence de bois utilisée
Le coefficient λ possède les valeurs suivantes :
- λ = 0,29 pour les essences de bois ayant une densité supérieure à 0,8
- λ = 0,23 pour les essences de bois ayant une densité comprise entre 0,6 et 0,8
- λ = 0,15 pour les essences de bois et de conifères ayant une densité comprise entre 0,45 et 0,60
- λ = 0,12 pour les essences de bois et de conifères ayant une densité comprise entre 0,3 et 0,45
Plus la valeur λ est petite, plus grande est la résistance thermique.
La résistance thermique d’un revêtement de sol (en ce compris l’éventuelle isolation sonore) placé au-dessus d’un système de chauffage ne doit pas dépasser 0,18 m².°K/W.
Retrouvez ci-dessous deux exemples de calcul de résistance thermique en fonction du type de revêtement du sol.
- Calcul pour un parquet mosaïque en chêne d’une épaisseur de 8mm.
R = 0,008/0,23 = 0,035 m² .°K /W
- Calcul pour un parquet multicouche avec une couche supérieure en chêne de 3 mm et une couche inférieure en sapin clair.
R = 0,003/0,23 + 0,008/0,12 = 0,013 + 0,067 = 0,08 m² .°K /W
Pour les deux exemples, le revêtement de sol répondait aux exigences de base
(R < 0,18m².°K/W)
Propriétés essentielles d’un parquet
Pour répondre aux exigences de placement d’un chauffage au sol, le parquet doit remplir deux conditions spécifiques : une faible résistance thermique et une bonne stabilité.
Si l’intention d’un chauffage au sol est de libérer sa chaleur dans la pièce, l’efficacité du système sera meilleure si les éléments conducteurs sont isolés de l’air ambiant. Si cet élément est un parquet, la résistance thermique du revêtement devra être faible (valeur λ haute). D’autre part, le parquet ne doit pas être trop travaillé.
Il est généralement reconnu que le bois est un matériau sensible à l’humidité. Un air plus sec entraîne un rétrécissement du bois et du revêtement de sol (ce phénomène étant démultiplié de par la proximité de la source de chaleur avec un système de chauffage au sol).
À l’inverse, si l’humidité ambiante augmente, le bois absorbe celle-ci et le parquet gonfle.
Types de parquet destinés à un chauffage au sol
La résistance thermique étant proportionnelle à l’épaisseur du matériau, celle-ci sera plus faible avec un parquet plus mince. D’autre part, la conductivité thermique du bois augmente à mesure que sa densité augmente. Plus un bois est dense, plus il procurera un sentiment de chaleur.
Enfin, il faut souligner de diffuser de la chaleur est par conduction et que la pose d’un joint collé entre le parquet et le sol chauffé reste la meilleure solution. Un parquet collé, généralement fin, vous offre les meilleures garanties en termes de chaleur, mais aussi en termes de stabilité.
Les revêtements répondant à ces exigences sont :
- Le parquet mosaïque
- Le parquet à lames
- Le parquet multicouches
On peut considérer la possibilité de coller d’autres types de parquets si l’épaisseur du parquet répond aux exigences de résistance thermique maximale et si la stabilité dimensionnelle a été prouvée (les lames larges sont à éviter). Les bois à nervures sont à éviter.
La mélamine et les revêtements stratifiés, en raison de leur faible épaisseur et leur densité élevée, assurent une bonne conductivité thermique et représentent une opportunité intéressante pour le chauffage au sol.
Les règles d’une bonne installation
- Le chauffagiste doit être clairement informé du type de plancher envisagé.
- L’épaisseur de la chape au-dessus des tuyaux de chauffage doit être d’au moins 30 mm. Il est impératif de placer le plancher sur une surface sèche.
- Il est important de veiller à ce que la température dans les tuyaux ne dépasse jamais 40°C.
- Après séchage naturel de la chape, il est indispensable de laisser le système de chauffage à température ambiante durant trois semaines. Le chauffage sera éteint 48 heures avant son placement. La température de la pièce où sera posé le revêtement de sol sera de préférence comprise entre 15°C et 18°C.
- L’humidité relative de la pièce doit être comprise entre 40 et 60%.
- La teneur en humidité du bois doit être comprise entre 7 et 10%.
- Il ne faut pas oublier les joints de dilatation.
- Il faut chauffer lentement et attendre une semaine après l’installation du revêtement de sol.
Dans l’article ‘Systèmes secs et humides’, vous en lirez plus sur la combinaison entre chauffage au sol et parquet.
