Bruxelles introduit une obligation de permis pour les nouveaux projets de coliving. « Il existe déjà 3 000 unités de coliving à Bruxelles. Il est grand temps de s'attaquer à la qualité des logements, à la sécurité et à la spéculation immobilière », estime le maître d'œuvre bruxellois Kristiaan Borret.
En quoi consiste le permis de coliving à Bruxelles ?
Toute personne souhaitant transformer un bâtiment bruxellois en immeuble de coliving doit désormais demander un permis. C'est la décision prise par le gouvernement bruxellois avant les élections de juin. Ils souhaitent également mettre en place un système de validation. Le pouvoir exécutif bruxellois, actuellement responsable des affaires en cours, doit encore en déterminer les modalités. Mais pourquoi Bruxelles introduit-elle l'obligation de permis ? « Actuellement, il y a déjà 3 000 unités de coliving à Bruxelles », déclare le maître d'œuvre bruxellois Kristiaan Borret. « Toutes ces unités ont été construites sans permis. C'est donc une bonne chose que l'obligation de permis soit mise en place. Non seulement pour la qualité des logements et la spéculation immobilière, mais aussi pour la sécurité. »
Pourquoi le coliving doit-il être réglementé à Bruxelles ?
« Prenons l'exemple de la sécurité incendie. Dans une habitation unifamiliale classique, il faut installer des détecteurs de fumée à chaque étage seulement. Mais si l'on veut transformer une habitation unifamiliale en logements coliving, des mesures supplémentaires sont nécessaires. On ne peut pas comparer une habitation familiale où l'on peut se déplacer librement et qui dispose d'un couloir d'évacuation dégagé à la même habitation en coliving, où certaines pièces sont souvent fermées à clé. Si vous déposez un permis, la sécurité incendie peut être vérifiée. Mais il faut aussi pouvoir garantir la qualité des logements. C'est pourquoi nous proposons que le nouveau Règlement Régional d’Urbanisme (RRU) fixe des normes minimales (voir tableau). Une unité de coliving ne doit pas être un clapier à lapins pour hipsters. »
Une unité de coliving ne doit pas être un clapier à lapins pour hipsters
Le permis va-t-il freiner le coliving à Bruxelles ?
Il ne fait aucun doute que la demande de logements va encore augmenter. La densification est l'une des solutions et le coliving y répond très bien. « L'obligation de permis ralentira-t-elle ce processus ? Certainement pas », précise Borret. « Le coliving est l'expression d'une société en mutation. Il est normal que les modes de logement évoluent avec la société. Un permis ne ralentira pas ce processus. »
Comment le coliving influence-t-il les prix de l'immobilier à Bruxelles ?
Selon une étude de l'ULB (Université Libre de Bruxelles), le nombre de logements de coliving augmente chaque année. De 1 510 unités en 2021 à 3 000 en 2023, cela représente un doublement en deux ans. La même étude montre que le coliving est populaire dans certains quartiers. Borret : « Il y a une nette concentration dans les quartiers plus attrayants de Bruxelles. Les co-livers sont souvent des jeunes ou des expats qui gagnent bien leur vie. Ils ont les moyens pour payer un loyer mensuel de 750 à 1 200 euros. Mais en conséquence, les prix des logements dans ces quartiers augmentent. Le coliving est de 50 % à 200 % plus cher qu’une cohabitation classique. Cela rend ce concept de logement intéressant sur le plan commercial pour les promoteurs. Mais les familles bruxelloises se retrouvent ainsi laissées pour compte. Ils n'ont pas le même budget que les grands promoteurs. »
L'immobilier atypique est-il l'avenir du coliving à Bruxelles ?
Pour garder les familles en ville, Borret préconise une approche différente. « Transférons le coliving vers des bâtiments qui, en eux-mêmes, ne sont pas adaptés aux logements familiaux. Je pense aux bâtiments atypiques et aux petits immeubles de bureaux. Actuellement, le Passage du Nord, une galerie marchande du XIXe siècle, est en train d'être transformé en espace de coliving. Les petits appartements situés au-dessus des magasins étaient complètement démodés et ne convenaient pas à des ménages classiques. Mais ils conviennent donc pour le coliving. Un patrimoine vacant retrouve ainsi une nouvelle vie, on n'entre pas en concurrence avec les familles et la sécurité sociale s'en trouve renforcée. Je pense que c'est une situation gagnant-gagnant. »
Propositions coliving
Quelques propositions pour Good Living, le nouveau Règlement Régional d’Urbanisme (RRU) de la Région de Bruxelles-Capitale.
- Une surface habitable minimale définie par nombre de pièces (70 m² pour 2 pièces, 85 m² pour 3 pièces, 100 m² pour 4 pièces, 120 m² pour 5 pièces ...).
- Une habitation de coliving ne doit pas comporter plus de 15 pièces.
- Il y a au moins une salle de bain et une toilette séparée par ensemble de 3 pièces.
- La taille et les équipements de cuisine sont déterminés selon le nombre de pièces.
- Chaque pièce doit disposer d'un espace privé, facilement accessible de 2 m² minimum.
- Au moins une chambre, une salle de bains et des toilettes ainsi que les parties communes doivent être adaptables aux personnes en fauteuil roulant.

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