Les familles nombreuses sont de plus en plus souvent laissées pour compte sur le marché de la location. Il est devenu très difficile de trouver un bien locatif convenable avec suffisamment de chambres. Sauf si vous vous contentez d'une habitation trop petite, ayant un PEB médiocre ou dont le loyer est très élevé. Nous avons rencontré l'agent immobilier Willem Degol.
Pourquoi y a-t-il si peu de maisons à louer pour les familles nombreuses ?
Les familles recomposées ou les familles nombreuses qui dépendent du marché locatif ont du mal à trouver une habitation locative. C'est ce que révèle une analyse de la plateforme immobilière Spotto. Sur le marché locatif privé, seul 1 bien sur 20 (5,8 %) compte quatre chambres ou plus. Willem Degol, courtier et président de Spotto : « Les familles recomposées avec quatre, cinq enfants ou plus ne sont plus l'exception. Tout simplement parce que les deux partenaires ont souvent déjà des enfants issus de leur relation précédente. Ces personnes ne recherchent pas une villa, mais simplement une habitation adaptée à leur couple et à leurs enfants. Acheter une habitation à deux immédiatement est souvent une étape trop importante à franchir. Le marché locatif devrait apporter une solution mais il y a actuellement une pénurie drastique d'habitations adéquates. »
Quelles sont les conséquences de la pénurie d'habitations locatives ?
Par nécessité, les familles nombreuses se contentent de biens plus petits, les enfants dormant ensemble dans la même chambre. « Ou d'habitations locatives ayant un PEB médiocre qui restent abordables, car le loyer mensuel moyen pour les habitations de 4 et 5 chambres est d'environ 2 098 euros, avec quelques exceptions atteignant 3 000 euros et plus. Beaucoup de familles ne peuvent pas se le permettre. » Les propriétés plus « abordables » sont souvent situées dans les confins du pays et laissent souvent à désirer en termes de qualité, avec des scores PEB plus faibles (E ou F). En effet, 8 % des grands biens immobiliers ont un label PEB E ou F, 11,6 % ont un label D, et 16,4 % ont un label A.
La pénurie effecte également les nouveaux arrivants
En plus des familles monoparentales nombreuses et des familles recomposées, la pénurie touche les familles nombreuses issues de l'immigration qui vivent en Belgique depuis peu de temps. « Par exemple, une famille de cinq enfants vit actuellement dans un appartement en duplex avec seulement trois chambres. C'est beaucoup trop petit pour cette famille. Mais ils ne sont pas en mesure de payer le loyer d'un bien plus grand avec suffisamment de chambres, » explique Degol.
La pénurie d'habitations locatives existe depuis longtemps mais depuis quelques années, les familles nombreuses sont sur le radar. Courtier Degol : « Dès que nous mettons un bien sur le marché, nous recevons immédiatement 30 à 40 demandes. Beaucoup d'agents immobiliers qui proposent leurs biens à la location avec Spotto disent la même chose, d'ailleurs. Ils sentent bien qu'il y a d'énormes pénuries et qu'il faut trouver des solutions à long terme. »
Quelles sont les solutions à la pénurie de maisons sur le marché locatif ?
Pour augmenter l'offre, Degol s'adresse principalement aux investisseurs. « Les investisseurs ont besoin de plus d'incitations pour acheter et mettre en location. Mais le marché est au plus bas en raison des taux d'intérêt élevés, de l'incertitude juridique et des règles fiscales concernant les résidences secondaires. Ils préfèrent des appartements et des maisons plus petits, faciles à entretenir et offrant un rendement locatif suffisant. »
L'afflux de grandes habitations locatives est très faible, selon Degol. « Il arrive qu'un bien soit transmis lors d'une succession ou lorsque les résidents partent en maison de retraite. Mais ce n'est que sporadique et ces habitations ne sont pas non plus modernisées. Les gens préfèrent vendre ces habitations pour investir ce budget dans un appartement récent. »
Tant le marché locatif privé que le marché locatif public doivent trouver des solutions
Selon Degol, il est important que le marché locatif privé et le gouvernement unissent leurs forces. « Ensemble, nous devons évoluer vers une offre locative durable et de qualité. Il appartient au gouvernement d'abaisser le seuil d'investissement dans l'immobilier locatif. Ce n'est pas avec de simples logements sociaux que nous y parviendrons. Les CPAS viennent déjà frapper à notre porte parce qu'il n'y a pas de biens adéquats sur le marché du logement social. Il n'y a pas de réponse unique et c'est un processus qui prend beaucoup de temps, mais nous pensons qu'avec un large éventail de solutions et d'adaptations, beaucoup de choses sont possibles, » conclut Degol.

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