Dans les coulisses chez Liesje et Jasper : d'une imprimerie à une cohabitation durable en pleine ville

Entre les rues animées de Borgerhout se trouve un lieu où la ville et la tranquillité se rencontrent : la Cohousing InDruk. Ce qui était autrefois une imprimerie est devenu une communauté dynamique de dix-huit familles, optant pour un mode de vie durable, écologique et social. Liesje et Jasper, présents depuis le début, partagent comment l'ancienne imprimerie est devenue leur lieu de vie rêvé.

À la recherche de plus de vie communautaire

En 2016, Liesje et Jasper vivaient dans un petit appartement à quelques pas de l'imprimerie. Ils aspiraient à quelque chose de nouveau : « Nous souhaitions vivre de manière plus compacte et écologique, mais avec davantage de vie communautaire », explique Jasper. Lorsqu'ils ont entendu parler d'un groupe de résidents envisageant de transformer une ancienne imprimerie en projet de cohabitation, ils ont immédiatement été séduits.

Le propriétaire de l'imprimerie croyait en leur concept et a offert au groupe l'opportunité de développer eux-mêmes le site. « Ce fut notre point de départ. Nous devions réunir le capital avec 18 familles pour pouvoir construire », raconte Liesje. « C'était intense, mais le sentiment de réaliser cela ensemble était inestimable. »

Un village sous un seul toit

La cohousing compte 18 appartements uniques, allant de 60 à 125 m², conçus selon les goûts des habitants. Cependant, c'est l'aspect collectif qui rend cet endroit vraiment spécial. On y trouve un grand jardin avec une oued, une chambre d'amis, une salle polyvalente, un atelier, une buanderie commune et même des voitures partagées. « Pas besoin de tout posséder soi-même. Nous partageons les outils, les jouets, les ustensiles de cuisine… et il y a toujours quelqu’un prêt à aider », explique Jasper. « Nous ressentons un fort sentiment d’appartenance, sans pour autant perdre notre intimité. »

La cohousing respire l’esprit de communauté : les enfants jouent ensemble dans le jardin, les voisins partagent parfois un repas et une réunion mensuelle rassemble tous les habitants. « Pas besoin d’être les meilleurs amis », dit Liesje, « mais être de bons voisins rend vraiment la vie plus agréable. »

Écologique, de la fondation au toit

La Cohousing InDruk a été conçue avec une vision écologique affirmée. Les nouveaux bâtiments sont construits en CLT et isolés avec de la laine de roche. L'ancienne imprimerie a été rénovée de façon bioécologique. Six pompes à chaleur air-eau assurent le chauffage, tandis que 104 panneaux solaires produisent de l’énergie verte. Le système de ventilation C+ garantit un apport d’air frais avec des pertes énergétiques minimales. « Pendant la crise énergétique, nous avons vu la différence », raconte Jasper. « Nos coûts sont restés bas. Cela prouve que construire de manière durable est payant. »

La gestion de l’eau a également fait l’objet d’une attention particulière : les toitures végétalisées retiennent l’eau, l’eau de pluie est collectée dans trois citernes pour alimenter les toilettes et les machines à laver, avant d’être infiltrée dans le sol via une oued. Le jardin a été désimperméabilisé et planté avec des espèces indigènes.

« Nous voulions créer un village en ville, » explique Liesje. « Un endroit où l’on se connaît, s’entraide et où le partage est une évidence. » 

Construire ensemble, apprendre ensemble

La cohousing a vu le jour sans promoteur immobilier, ce qui signifiait que les habitants devaient eux-mêmes prendre de nombreuses décisions et coordonner le projet. « Parfois, c’était difficile, » admet Liesje. « Il y avait nos emplois, notre vie quotidienne, plus les réunions de chantier et les choix à faire sur les techniques ou les finitions. Mais cela nous a aussi rapprochés. »

Certaines décisions étaient imposées par la réglementation, comme l’obligation de prévoir un parking souterrain. « Cela semblait absurde, » explique Jasper. « La plupart des habitants n’ont pas de voiture, mais nous avons dû aménager 25 places de stationnement. Cela nous a coûté de l’argent, du temps et une quantité énorme de béton inutile. » Malgré tout, la fierté l’emporte. « Nous avons réalisé cela ensemble, » dit Liesje. « Et depuis la livraison en 2021, personne n’a encore déménagé. Cela en dit long. »

Conseils de Liesje et Jasper pour ceux qui souhaitent vivre en cohabitation :

• Visitez d'autres projets pour apprendre de leur approche.
• Commencez modestement, avec un noyau soudé de personnes partageant les mêmes valeurs.
• Collaborez avec un architecte bioécologique qui comprend votre vision.
• Finalisez d'abord les espaces communs avant de démarrer votre appartement individuel.
• Établissez des règles claires sur les tâches et les décisions.
• Restez réaliste : la cohabitation est intense, mais aussi incroyablement enrichissante.

Faits & Chiffres

• Localisation : Borgerhout (Anvers)
• Nombre d’unités : 18 appartements écologiques (60–125 m²)
• Niveau E : 16 (norme BEN)
• Panneaux solaires : 104, dont 50 pour les espaces communs
• Gestion de l’eau : citernes d’eau de pluie, oued, toitures végétalisées
• Matériaux : bois CLT, chaux-chanvre, finitions en argile
• Prix indicatif : à partir de 230 000 euros par appartement + 30 000 euros pour une place de parking