Environ 250 euros. De quoi acheter une tonne de pellets. Karel Beuckelaers, habitant à Herent (proche de Louvain), n’a pas besoin de plus pour faire face à l’hiver. Il partage ses meilleurs conseils avec Livios.
Un poêle à bois isolé
Karel Beuckelaers a construit, avec son épouse, une maison passive à Herent, en Brabant flamand. Nous sommes en 2008. L’objectif est de pouvoir en profiter à sa pension. Au final, il a investi dans différentes techniques pour tendre vers le zéro consommation.
Karel vit seul dans la maison depuis le décès de son épouse, en 2015. « En été, je chauffe l’eau de ma douche à l’aide d’un boiler solaire. Les mois d’hiver, plus froids, j’y ajoute un poêle à pellets dans le salon, mais je l’utilise aussi pour chauffer l’eau. »
La maison est à ce point bien isolée que Karel a ajouté une isolation supplémentaire sur l’extérieur du poêle afin de limiter les échanges de chaleur et les risques de surchauffe. En outre, une chemise d’eau entoure le poêle, permettant à Karel d’utiliser celui-ci pour l’eau chaude sanitaire. Résultat : une tonne de pellets, soit 250 euros, suffit à son chauffage et à son eau chaude sanitaire. « Au début, je n’avais besoin que de 100 euros parce que, après la construction, j’avais de nombreux blocs de bois à brûler » poursuit Karel.
Un accumulateur XXL
Le secret de l’efficacité énergétique de Karel ? Un accumulateur d’eau chaude de 1.000 litres auquel sont connectés tant le boiler solaire que le poêle à pellets. « Généralement, la capacité d’un accumulateur est limitée à 200/300 litres. Mon installateur était pour le moins sceptique. Mais si j’avais su, j’aurais fait placer un réservoir de 1.500 litres. Cela ne change pas grand-chose en termes d’investissement, mais vous avez moitié plus de capacité de stockage. Il y a quelques années, nous avons eu un mois d’août durant lequel nous avons eu presque deux semaines sans soleil. Sans mon accumulateur d’eau chaude, j’aurais dû faire appel à de l’électricité. J’ai donc pu éviter ce genre de souci. »
8.000 kWh d'électricité
Pour couvrir sa consommation électrique, Karel a équipé sa maison de panneaux photovoltaïques. « En 2009, j’avais 5,2 kW de panneaux solaires, mais, un an plus tard, j’en ai fait placer quatorze de plus, pour une capacité totale de 7,75 kW. » Toutefois, Karel produit moins d’électricité qu’il n’en consomme. « Je dois acheter 1.000 kWh pour couvrir ma consommation annuelle de 8.000 kWh. Ma consommation est relativement élevée : en partie à cause de mon système d’équilibrage de la ventilation qui consomme 1.500 kWh par an, mais surtout à cause de la pompe de mon bassin. Celle-ci consomme entre 2.000 et 3.000 kWh par an. »
Étape suivante : la batterie solaire
Karel bénéficie toujours de la valeur élevée des certificats verts alors prodigués en Flandre. Mais malgré sa haute production d’énergie, il doit toujours payer une compensation fixe pour couvrir les frais de connexion au réseau. Le coût de ce service me revient à 900 euros par an. Raison pour laquelle je suis à la recherche d’une batterie pour stocker l’énergie verte que j’ai pu produire. Malheureusement, cette technologie est très coûteuse et toujours en développement. Je dois sans doute encore attendre quelques années avant qu’elle ne soit parfaitement mature. »
Les conseils de Karel
Si Karel devait donner des conseils aux candidats à la construction/rénovation en quête d’économie d’énergie, ce serait les suivants :
- « Apportez une couche d’isolation plus épaisse que les normes recommandées. J’ai placé 20 cm d’isolation PIR et 8 CM de laine minérale sous mes toits, mais aussi 20 cm de PUR dans les murs et les sols. Par conséquent, je n’ai même pas besoin de chauffage au sol classique. Un chauffage d’appoint est amplement suffisant. »
- « Investissez dans un système de ventilation D avec récupérateur de chaleur. Cela consomme un peu plus, mais vous récupérez beaucoup de la chaleur qui s’échappe normalement vers l’extérieur. »
- « Si vous investissez dans un boiler solaire, assurez-vous qu’il dispose d’un accumulateur d’eau chaude d’au moins 1.000 litres. »
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