Dans notre série ‘Architectes’, nous soumettons chaque semaine cinq questions urgentes en matière de construction et/ou de rénovation à un architecte qui désigne ensuite un collègue comme successeur. Cette semaine, c’est au tout de Gwenn Van Laer et Rob Wiehink de l’atelier de développement Chambrang.
Gwenn et Rob ont été choisis par Pieter Verstraete de NEO Architectuur pour lui succéder. Découvrez leurs réponses à nos cinq questions.
1. Nouvelle construction ou rénovation ?
La rénovation d’un bien existant avec son individualité, ses qualités, ses défauts, ses promesses, ses défis et, plus largement, son environnement ne se discute même pas pour nous. Il faut simplement que le bâtiment existant ait le potentiel de résister aux ravages du temps et donc d’avoir une valeur ajoutée pour l’avenir. Cela ne doit pas être mû par un sentiment de nostalgie, mais répondre à une recherche de durabilité sociale, spatiale et écologique. Cette recherche n’est pas purement rationnelle. Nous réfléchissons, mais nous agissons aussi avec notre cœur. Si le bâtiment existant est épuisé ou fatigué, il fait ôter tout doute. Les nouveaux bâtiments d’aujourd’hui peuvent devenir des références du futur. Toutefois, nous nous confrontons à certaines conditions avant d’opter pour une nouvelle construction. Nous ne trouvons pas notre motivation dans le fait de coloniser des terres vierges en dehors des centres-ville, que les parcelles soient grandes ou petites.
2. Quand un projet est-il réussi ? Quel est celui que votre bureau pourrait citer en exemple ?
Un projet doit apporter de la joie chez son habitant. Il doit saisir toutes les opportunités qu’offre son environnement, mais aussi, à l’inverse, être une valeur ajoutée pour le contexte (urbain) dans lequel il s’inscrit ainsi que pour le passant occasionnel. IL ne s’agit pas de grandes révolutions, mais bien de petites choses auxquelles nous pouvons contribuer tous ensemble. Notre propre maison incarne ce principe. Il s’agit d’un projet où nous avons été mis au défi de trouver un équilibre entre la conservation, la réinterprétation et la récupération, le tout avec un budget limité, sans compromettre la durabilité et la cohésion avec le tissu urbain.
3. Comment limiter les coûts lors d’une construction ou d’une rénovation ?
Tout commence par la volonté de voir ce qui existe (ou pas) et d’en faire un inventaire précis. Ce qui, à première vue, semble sous-dimensionné ou banal peut soudainement s’avérer d’une grande valeur. Prenons l’exemple du plancher de notre maison avant rénovation. Impossible de le conserver au rez-de-chaussée. Aujourd’hui, une grande partie de celui-ci se trouve dans notre serre, installée sur la toiture. La porte, spacieuse, qui donnait accès à un jardin de ville donne aujourd’hui accès à une salle de bain. Les choses qui ont une vie possèdent aussi une histoire avec laquelle nous aimons travailler en tant que concepteurs. Il n’est jamais dans notre intention d’effacer toutes ces cicatrices. Dans la culture japonaise, on parle de ‘kintsugi’, un concept qui résume ce point de vue en un mot. Les ajouts à ce qui existe déjà se font en toute honnêteté, tant en termes de matériaux que d’objets.
4. Quelles erreurs doit-on éviter lors d’une rénovation ou d’une construction ?
S’accrocher aux conventions du quotidien et aux choses en lesquelles on a confiance.
5. Un conseil en or pour les candidats à la construction ou à la rénovation ?
Il faut croire en sa personnalité et travailler avec un architecte.

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