La sécheresse extrême au cours des dernières années a frappé lourdement la Flandre. Le niveau de la nappe phréatique est non seulement bien en dessous de la normale mais aussi largement en deçà de celles de l’Espagne et du Sud de l’Italie. En Wallonie, la situation est moins critique. “Malheureusement, la prise de conscience que l’eau est un bien rare et précieux reste insuffisante”, déclare Katrien Smet de la Vlaamse Milieumaatschappij (VMM).
La prédominance de la sécheresse en Flandre par rapport à de nombreuses autres régions d’Europe a plusieurs causes. “D’une part, notre disponibilité en eau est très faible”, affirme Katrien Smet, porte-parole de la VMM. “Ceci est surtout dû à la forte densité de population en Flandre et à Bruxelles. L’eau disponible doit être distribuée sur une petite superficie à un très grand nombre d’habitants. D’autre part, nous consommons beaucoup trop d’eau et les nappes phréatiques se rechargent difficilement. Ce phénomène s’explique également par le petit territoire de la Flandre qui est en outre de plus en plus recouvert de matériaux durs. Ce qui est moins le cas en Wallonie. En outre, nous avons pendant longtemps veillé à évacuer l’eau le plus rapidement possible. Cela ne fait que quelques années que nous ménageons de l’espace pour l’eau. Mais ici l’espace est rare.”
Aggravation
Notre comportement aussi a un impact sur la pénurie actuelle d’eau. “Il ne s’agit pas seulement de la quantité d’eau potable que nous consommons, mais aussi des fins auxquelles nous l’utilisons”, ajoute Katrien Smet. En Flandre, une personne consomme en moyenne 84 litres d’eau potable par jour. Parmi ceux-ci 21 l partent dans toilettes et 6 l dans le nettoyage. Les étés secs ont naturellement aussi un impact important. Les scientifiques prévoient non seulement une aggravation de la situation, mais pensent aussi que davantage de longues périodes de sécheresse alterneront avec de courtes périodes d’averses de pluie et de crues. La hausse des températures provoquera à son tour l’évaporation de plus grandes quantités d’eau. De plus, nos sources sont menacées par la pollution et la salinisation qui augmente d’autant plus vite que le niveau de l’eau diminue.”
Énorme défi pour tous
Pour lutter contre la pénurie d’eau, il convient d’adopter une approche structurelle qui s’attaque aux causes du phénomène. “La meilleure façon de préserver nos réserves d’eau souterraine et de surface est de limiter nos besoins“, pointe Katrien Smet. “Et pour cela, il faut un changement de mentalité. Nous devons par ailleurs mieux compléter les réserves en laissant s’infiltrer l’eau pour en permettre le stockage. Nous pouvons également contrer les effets de la pénurie d’eau en investissant davantage dans la sécurité de l’approvisionnement et en distribuant mieux l’eau disponible. Il est évident que le défi est énorme et que chacun d’entre nous devra faire des efforts : et pas seulement les pouvoirs publics et les citoyens, mais aussi les agriculteurs, les scientifiques et les entreprises. Et cela demande du temps.”
Des solutions existent
La bonne nouvelle c’est que les solutions existent et sont connues : il ne reste qu’à les appliquer. “Avec le Blue Deal, nous sommes en mesure de gérer la problématique de la sécheresse d’une manière structurelle”, ajoute Katrien Smet. “Ce Blue Deal comporte 70 mesures concrètes réparties sur six pistes. D’un côté, les autorités doivent montrer l’exemple avec une réglementation adaptée, la consommation d’eau circulaire doit devenir la règle et l’agriculture et la nature constituer une partie de la solution. D’un autre côté, nous souhaitons mieux sensibiliser les citoyens et les encourager à rendre davantage de surfaces à la nature, nous voulons promouvoir la sécurité d’approvisionnement mais aussi investir dans l’innovation pour créer un système de gestion de l’eau plus intelligent et plus durable. Si toutes les parties s’y emploient, nous pourrons réduire la sécheresse et la pénurie d’eau.”
Concrètement : ce que vous pouvez faire
Vous aussi vous pouvez faire quelque chose à votre niveau pour réduire les périodes de sécheresse extrême et la pénurie d’eau dans un proche avenir. Pas uniquement dans le cadre de votre projet de construction ou de rénovation, mais aussi dans votre vie quotidienne. Katrien Smet voit cinq manières d’y contribuer de manière significative.
- Économiser l’eau
Vous allez construire ou rénover ? Réfléchissez bien, avant d’entamer votre projet, à la façon dont vous consommez l’eau. Vous pouvez économiser facilement une grande quantité d’eau en raccordant vos toilettes à une citerne d’eau de pluie, en installant une douche au lieu d’une baignoire et en achetant une tête de douche économique. Soyez toujours attentif à l’éventualité d’une fuite d’eau. Vous avez passé une semaine en vacances et votre compteur d’eau indique une consommation ? Vous avez intérêt à faire contrôler vos tuyaux. Mais vous pouvez économiser l’eau chaque jour de l’année et ce, 365 jours par an. N’attendez pas des mesures gouvernementales pour agir.
- Recycler et réutiliser l’eau
Plus vous recyclez et réutilisez l’eau, moins vous gaspillez l’eau potable. Bonne raison d’investir dans une citerne d’eau de pluie : vous pouvez exploiter l’eau que vous y recueillez et stockez, dans votre jardin, dans vos toilettes ou pour votre nettoyage. Lors du raccordement de celle-ci, veillez à ce que l’eau potable et l’eau de pluie restent bien séparées. Vous ne savez pas installer une citerne d’eau de pluie ? Une tonne à eau de pluie est déjà un pas dans la bonne direction : elle servira à arroser vos plantes.
- Construire compact avec moins de surfaces dures
En construisant de manière compacte et efficace, vous limitez la surface dure. Une surface dure chauffe plus rapidement, restitue plus de chaleur et empêche l’infiltration d’eau dans le sol. Essayez de limiter la surface au sol occupée par vos allées, terrasses et sentiers. Une autre option consiste à rendre les surfaces extérieures dures perméables à l’eau, pour que les eaux pluviales puissent à nouveau pénétrer dans le sol. En Flandre, le candidat bâtisseur est amené à considérer l’impact de son futur projet sur les ressources en eau au moyen du « watertoets » dans le cadre de son permis d’urbanisme
- Élaborer un plan de construction ou de rénovation approfondi
Un projet de construction ou de rénovation commence par un bon plan. Vous avez intérêt à préciser clairement au préalable vos exigences en ce qui concerne les conduites, les raccordements et l’évacuation des eaux usées et pluviales. Pendant les travaux proprement dits, un système de drainage à la source peut s’avérer nécessaire pour maintenir le puits de fondation suffisamment sec. Dans ce cas, il est important que l’eau captée puisse retourner dans le sol : c’est ce qu’on appelle la réalimentation. Ça ne fonctionne pas ? Essayez d’utiliser ailleurs l’eau provenant du système de drainage.
- Aménager un jardin climato-résistant
Vos efforts anti-gaspi d’eau peuvent également passer par votre jardin. Commencez par éviter les surfaces dures au jardin, mais vous pouvez aussi aménager en partie votre jardin comme un wadi. Il s’agit d’une zone réservoir qui permet l’infiltration d’eau de pluie dans le sol, plutôt que son évacuation vers les égouts. Il est par ailleurs également important d’adapter la flore au (type de) sol de votre jardin et de créer suffisamment d’ombre et de fraîcheur en plantant des arbres et arbustes.

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