Bons plans pour un jardin en pente

Un jardin en pente descendante ne constitue pas nécessairement un inconvénient, que du contraire. D’en haut, vous profitez d’une meilleure vue sur la composition de votre jardin, sur les couleurs et la structure de vos parterres et des alentours. Un jardin en pente ascendante vous apporte quant à lui plus d’intimité et renforce le sentiment d’être enveloppé par la nature.

En pente ou en côte ?

Un jardin en pente présente plusieurs atouts de taille, mais tout dépend de la direction de la pente. Faut-il d’ailleurs parler de pente ou de côte ? Et quel en est le degré d’inclinaison ? Pouvoir jouir d’une large vue implique que vous soyez vous-même au point le plus haut. Une maison au sommet d’une butte est donc idéale à cet égard.

Si votre maison est au pied de la butte, avec un jardin qui remonte la pente, vous devrez créer des vues vers l’avant. Quant au jardin à l’arrière, vous pourrez le considérer comme une tapisserie murale vivante… Variez les formes et les couleurs, prévoyez quelque chose qui attire le regard vers l’extérieur, et n’oubliez pas l’éclairage d’ambiance. De la sorte, vous ne devrez jamais fermer les rideaux, et vous profiterez d’un décor changeant au fil du temps, sans que votre intimité soit perturbée.

Attention à l’eau

L’humidité est un facteur important à prendre en compte dans le cas d’un jardin en pente vers la maison. En effet, les eaux (pluviales) s’écoulent toujours vers le point le plus bas. Vous devrez donc détourner l’eau – de surface comme souterraine – en prévoyant, par exemple, une tranchée de drainage.

Creusez une tranchée de 60 à 80 centimètres de profondeur et recouvrez-la d’un géotextile. Dans le fond, versez une couche de sable drainant, sur laquelle vous poserez un tuyau de drainage et une bonne dose de terre ou de graviers. Repliez ensuite le géotextile et recouvrez de terre arable. Si la couche de terre arable fait au moins 30 centimètres, vous pourrez sans problème y faire pousser de l’herbe ou des plantations. Mais vous pouvez aussi y aménager une terrasse ou un sentier. Optez d’emblée pour un revêtement et des fondations perméables. Les eaux trouveront alors aisément leur chemin vers le conduit de drainage. Dirigez l’eau vers l’autre côté de votre maison, pour la restituer à la nature, ou pour qu’elle se déverse dans une rigole ou un fossé le long de la route.

La loi de la pesanteur

Naturellement, l’eau que vous recueillez près de votre habitation peut servir à arroser votre pelouse ou vos plantes pendant les chaudes journées estivales. Amenez-la à l’aide de tuyaux de drainage (ou d’irrigation) jusque dans vos parterres, ou récupérez-la dans une citerne enterrée. Vous pouvez également l’utiliser pour remplir votre étang ou étang de nage, pour autant que vous ayez prévu un système de pompage pour amener l’eau.

Si votre habitation se trouve au milieu d’une pente, vous pouvez diriger l’eau vers les parties basses de votre jardin – parterres, étang, voire fontaine… – sans la moindre pompe, uniquement grâce à la pesanteur. Récoltez les eaux excédentaires au point le plus bas du jardin, dans un oued ou tout autre dispositif d’infiltration.

Apporter de la structure horizontale

Dans un jardin en pente, il ne faut pas hésiter à apporter un peu de contrepoids horizontal. Cela permet un aménagement par paliers et apporte donc de la structure. Une telle répartition offre une expérience plus agréable en permettant la création de zones paisibles et de coins à l’ambiance surprenante. De plus, cette disposition est bénéfique pour vos plantations.

Une pente, d’autant plus si elle est orientée au sud, est (très) fortement exposée au soleil. Il n’est pas rare que les plantes souffrent d’un coup de chaleur et perdent trop d’eau par évaporation. Cette eau évaporée, les plantes ne pourront pas la récupérer dans le sol, car l’eau ne pénètre pas près des racines mais ruisselle vers le point le plus bas du jardin. Pour résoudre ce problème, vous pouvez intégrer des platebandes, voire un petit potager, dans la pente. La terre excavée à cet effet peut être utilisée pour un remblai de l’autre côté, éventuellement soutenue par un muret. Ces plateformes ne doivent pas être grandes et peuvent être combinées avec un espace de jeu ou une terrasse en dur.

Une terrasse intégrée de la sorte dans une pente (même douce) est particulièrement conviviale. Elle est naturellement délimitée par des plantes et des fleurs à hauteur des yeux… et du nez, et vous offre une jolie vue sur le bas du jardin et le paysage en amont. Et si vous remplacez le mot « terrasse » par « étang de nage » ou « piscine », vous comprendrez vite combien la baignade peut être agréable !

Le soutien nécessaire

L’intégration de zones horizontales rend bien évidemment le reste du jardin plus raide. Tous les types de sol ne permettent pas cela aussi facilement. Le sable, par exemple, glisse vers le bas, tandis qu’une terre plus lourde peut supporter une pente de 45 degrés. Pour les sols qui ne supportent pas une déclivité trop importante, les tapis de stabilisation peuvent apporter une solution.

Les murs de soutènement constituent une intervention plus radicale, et souvent plus visible. Leur degré de solidité doit être adapté à la différence de niveau. Si celle-ci est relative, vous pouvez utiliser des éléments préfabriqués, des tôles d’acier Corten, des pieux en bois, etc. Lorsque la pente demande un soutènement plus important, les murs maçonnés, en briques, pierre naturelle ou béton ornemental (imitant ou non la pierre naturelle), sont une fondation dont la profondeur atteint la zone hors gel, et être renforcées d’un mur arrière, incliné vers le sol, pour compenser la pression. Vous pouvez également opter pour des éléments en L préfabriqués, disponibles dans de nombreuses dimensions.

Accessibilité

L’accessibilité d’un jardin en pente forte constitue un problème. En effet, le risque de glissade est omniprésent par temps humide. Vous devrez donc aménager des escaliers ou des sentiers pour atteindre les différents niveaux de votre jardin en toute sécurité. Ne le faites toutefois qu’aux endroits où ils ont une réelle utilité, et limitez-en la largeur. Un sentier que vous empruntez avec une tondeuse ou une brouette ne doit pas être recouvert de pavés. Il faut aussi éviter qu’il soit trop voyant. Optez à cet égard pour un sentier aussi naturel que possible. Vous pouvez même envisager de le recouvrir de gazon. Si vous l’utilisez souvent, prévoyez alors quelques dalles de gazon synthétique pour éviter une formation trop importante de boue et assurer votre stabilité lorsque vous l’empruntez.

Si la différence de niveau est vraiment significative, aménagez votre sentier en oblique, voire en zigzag de gauche à droite. Vous éviterez ainsi de devoir « grimper » dans votre jardin, et vous en profiterez davantage.

D’importants travaux de préparation

Vous l’aurez compris, compenser les différences de niveau dans votre jardin peut demander pas mal de travaux de terrassement et d’excavation. Il ne suffit pas d’enlever un peu de terre et de l’utiliser ailleurs. La couche supérieure, de terre arable, n’est pas suffisamment stable pour être utilisée pour combler un quelconque trou ; elle est par ailleurs bien trop précieuse pour servir à cela. Quant aux couches plus profondes, elles sont trop pauvres sur le plan microbiologique, et ne permettront pas aux plantes de se développer correctement. Le sol peut aussi être purement sablonneux ou, au contraire, entièrement argileux. C’est pourquoi il est préférable de faire appel à un entrepreneur de jardin.