Un jardin plein de vie ? Voici quelques conseils

Le jardin ne doit pas nécessairement ressembler à une jungle pour que faune et flore s’y développent harmonieusement et librement. L’idée est de créer quelques zones plus sauvages, sans rien sacrifier au plaisir de profiter pleinement de votre jardin et d’y circuler aisément.

Terrasse et sentiers

Un jardin où vous laissez la nature s’exprimer librement est aussi et surtout, à l’instar d’un jardin « classique », un lieu destiné à la détente et au plaisir. Ne voyez toutefois pas trop grand : chaque mètre carré de terrasse rogne sur la verdure et, par conséquent, sur l’espace dédié aux plantes et aux petits animaux.

Même chose pour les sentiers. Sont-ils vraiment nécessaires ? Pourquoi ne pas les remplacer par des dalles de cheminement entre lesquelles vous sèmeriez de l’herbe ou des couvre-sol ? Le thym rampant, la camomille romaine ou la menthe corse sont très résistants et ne risquent rien si vous les aplatissez de temps en temps pour faciliter la marche (à condition de ne pas avoir la main trop lourde).

L’eau, un véritable aimant

Aux abords de la terrasse et des sentiers, vous pouvez créer de véritables petits « paradis » pour les animaux et les végétaux. Par exemple, un petit étang alimenté par les eaux de pluie provenant du toit de la maison. Le fait que le niveau de l’eau baisse considérablement pendant les périodes plus sèches ne constitue pas un problème.

Les étangs sont le terrain de jeu privilégié des amphibiens, les insectes viennent y boire et les oiseaux prendre un bain rafraîchissant. Si vous aimez que votre jardin soit structuré, optez pour une forme régulière et un solide rebord. Veillez à ce que les animaux puissent y accéder et en sortir facilement en aménageant le pourtour à l’aide de quelques pierres ou en prévoyant une planche fixée sur un côté.

Mare…

Une mare est beaucoup plus naturelle et plus discrète. Elle n’a pas besoin d’être très grande – un diamètre d’un mètre et demi est suffisant – et vous pouvez donc facilement la creuser vous-même. Donnez-lui une forme évasée et ne creusez pas trop profond (50 cm au point le plus bas). Pour éviter que l’eau ne s’infiltre trop rapidement, vous pouvez creuser une vingtaine de centimètres plus profond et poser une membrane textile dans le fond. Recouvrez la membrane de terre et… c’est tout ! Ne vous inquiétez pas si votre mare est vide au départ, car la nature se chargera elle-même des plantations.

… avec des plantes de marais

Si vous êtes impatient ou que vous préférez un aspect plus régulier, vous pouvez planter vous-même des plantes de marais. La lysimaque nummulaire est une jolie plante aux fleurs jaunes qui se plaît à peu près partout. Le populage des marais (ou souci d’eau) est une fleur jaune à floraison printanière d’une trentaine de centimètres. L’alisme plantain d’eau présente de belles feuilles et porte, dès la fin du printemps et en été, de nombreuses petites fleurs blanches ou rosées en grappes pyramidales. Évitez les massettes et les roseaux, des plantes à la croissance très rapide qui pourraient rapidement coloniser une grande partie du jardin. Si vous souhaitez attirer des animaux, disposez les plantes de bas en haut tout autour de la pièce d’eau.

Attirer les papillons

Ne vous débarrassez pas de la terre excavée mais faites-en de petits monticules à des endroits stratégiques : vous aurez une meilleure vue sur les plantes et les animaux qu’elles attirent. Cela permet également de créer des zones plus sèches pour les plantes à racines sensibles comme les plantes d’origine méditerranéenne : thym, lavande, santoline, herbe à curry, sauge, marjolaine… Il leur suffit de soleil.

Ajoutez à cette liste déjà bien fournie du fenouil dont raffolent les papillons, comme le très beau papillon machaon.  D’autres grandes plantes vivaces attirent les papillons : l’arbre à papillons (buddleia), les eupatoires, le gattilier ou les phlox.

Fleurs riches en nectar et en pollen

Pour les haies, l’idéal est de combiner une grande variété d’espèces afin de reproduire les différentes « couches » d’une forêt : des couvre-sol, des herbes basses, des arbustes un peu plus hauts et, si possible, un arbre. Pour chacune de ces espèces, donnez la priorité aux plantes dites mellifères, c’est-à- dire aux fleurs riches en nectar et en pollen dont les insectes, en particulier les abeilles et les espèces apparentées, ont un besoin vital.

Si les insectes trouvent du nectar et du pollen en abondance durant l’été, ils en manquent au printemps et en automne. Pensez à planter des espèces qui fleurissent en ces saisons-là. Commencez au printemps avec le crocus et l’hellébore de Corse (Helleborus argutifolius), poursuivez en été avec l’agastache qui sent bon l’anis et l’oursin à têtes rondes (Echinops), et terminez en automne avec l’aster, dont il existe de très nombreuses variétés.

Les hôtels à insectes

Entre les plantes, placez l’un ou l’autre hôtel à insectes pour offrir aux abeilles et aux insectes solitaires un lieu de nidification. Vous en trouverez dans les jardineries ou sur internet mais vous pouvez facilement en fabriquer vous-même, par exemple avec des tuyaux en bambou que vous juxtaposez dans une boîte ouverte en forme de maisonnette. Attention à bien fermer l’arrière : les insectes commencent la construction de leur nid au fond et poursuivent progressivement vers l’avant.

Par ailleurs, de nombreux insectes creusent leur nid. Construisez-leur un muret en empilant des pierres plates, avant de remplir partiellement les interstices de terre. À défaut, prévoyez çà et là des endroits vierges de plantes et de mulch (paillage).Pour les animaux qui préfèrent ne pas se montrer, il suffit de quelques feuilles mortes et de déchets végétaux où ils se sentent parfaitement à l’abri. Les hérissons, entre autres, aiment fureter dans les jardins. Ils recherchent généralement des coins sombres et confortables, bien abrités.

Nichoirs

Qui dit oiseaux, dit nichoirs. L’ouverture des nichoirs consiste en un trou rond mais, chaque espèce ayant ses préférences, il convient d’en varier le diamètre. Ainsi, la mésange bleue se contente d’un diamètre de 28 mm, tandis que la mésange charbonnière exige 32 mm, le moineau domestique de 33 à 35 mm et le moineau friquet 40 mm ! Les merles préfèrent un nichoir avec une paroi semi-ouverte. N’accrochez pas les nichoirs trop près les uns des autres. À l’exception des moineaux domestiques qui apprécient la compagnie de leurs congénères, les oiseaux ont besoin de tranquillité pour se reproduire.

Choyer les oiseaux

Mais pour que votre jardin soit vraiment accueillant pour les oiseaux, les seuls nichoirs ne suffisent pas. Ils ont besoin d’arbustes et d’arbres aux branches souples, au milieu desquels ils peuvent se faufiler à la recherche d’insectes ou de baies. D’ailleurs, vous n’aurez jamais assez de plantes à baies dans un jardin dédié à la nature. Privilégiez les espèces à baies rouges : l’amélanchier, le rosier des chiens et le rosier à feuilles rouges (Rosa canina et Rosa glauca), le houx (Ilex) ou l’aubépine (Crataegus). L’argousier (Hippophae), reconnaissable à ses baies de couleur orange, est une autre option.

Enfin, vous pourriez aménager deux tables de nourrissage, l’une en hauteur et l’autre au sol, de manière à contenter toutes les espèces.

Un beau gazon

Un gazon (ou une pelouse) a évidemment sa place dans un jardin « sauvage » mais, comme pour la terrasse, ne lui consacrez pas plus de surface que nécessaire : quelques jeux pour les enfants, une table et des chaises, un coin lecture et détente… Un gazon coupé ras a très peu de valeur en matière de biodiversité, sauf s’il y pousse des marguerites, des véroniques et d’autres herbes du même type. Évitez les fertilisants pour stimuler leur croissance, à l’exception des engrais organiques.

Votre gazon ne doit pas nécessairement être uniformément vert. Vous pouvez semer des fleurs courtes, des herbes sauvages et des trèfles. Ce gazon sauvage n’est pas seulement beau, il réclame très peu d’entretien, conserve mieux ses couleurs en période de sécheresse, et vous n’avez pas besoin de le fertiliser ni de le tondre régulièrement.

Source : Je vais Construire