Le test blower door : comment fonctionne-t-il ?

Le test blower door, ou test d’étanchéité à l’air, permet de mesurer le niveau d’étanchéité à l’air d’un bâtiment. Il consiste à créer une différence de pression entre l’intérieur et l’extérieur de manière à mesurer le volume d’air qui migre d’un environnement à l’autre au travers de l’enveloppe. Le test permet non seulement de mettre à jour d’éventuelles fuites, mais permet également de sensiblement diminuer le niveau E d’une nouvelle habitation.

Le test blower door, comment fonctionne-t-il ?

Le test d’infiltrométrie détecte les plus petits trous et les espaces par lesquels l’air s’échappe. Le test simule un vent de 5 beauforts à l’extérieur et mesure la quantité d’air qui entre. Le résultat final est une valeur v50, un chiffre entre 0 et 12. Plus basse est cette valeur, meilleur est votre score d’étanchéité. 

1. Préparation du test

Pour réaliser un test blower door, une porte extérieure est « remplacée » par un cadre télescopique contenant une bâche étanche et un ventilateur. Le ventilateur est relié à un ordinateur qui lui donne les instructions de fonctionnement et enregistre les mesures. Pour que le test soit efficace, les fenêtres et les aérateurs doivent être en position fermée, les grilles d’amenée et d’extraction du système de ventilation doivent être condamnées, et les portes intérieures doivent rester ouvertes pour permettre une bonne circulation de l’air.

2. Réalisation du test

La maison est successivement mise en dépression et en surpression avec une différence de 50 pascals. L’ordinateur mesure alors le volume d’air que le ventilateur doit amener ou extraire pour maintenir constante la différence de pression. Ce volume d’air correspond en fait aux fuites du bâtiment (défauts d’étanchéité à l’air au niveau des raccords entre les différentes parois, des fenêtres, d’une cheminée…). Les fuites peuvent aisément être visualisées en produisant de la fumée à proximité des endroits défaillants.

3. Mesure des résultats

Le résultat d’un test blower door est exprimé par la valeur V50 qui correspond au débit de fuite effectivement mesuré (en mètres cubes par heure) sous une différence de pression de 50 Pa. En divisant la valeur V50 par le volume chauffé, on obtient le n50, qui indique le taux de renouvellement d’air du bâtiment (en volume par heure) et permet accessoirement de comparer les bâtiments entre eux.

La norme de ventilation NBN D50-001 conseille un renouvellement n50 < 3 vol/h en cas d’usage d’une ventilation mécanique, et de n50 < 1 vol/h pour l’usage d’une ventilation double flux à récupération de chaleur. La Région de Bruxelles-Capitale exige même une valeur n50 < 0,60 vol/h pour les nouveaux immeubles (équivalente à la norme des bâtiments passifs) et de n50 < 0,72 vol/h pour les rénovations lourdes assimilées à du neuf. La Wallonie et la Flandre n’ont pas d’exigence en la matière.

4. Valeur ajoutée du test

Une maison construite ou rénovée avec une bonne isolation et un minimum de soin pour l’étanchéité à l’air atteint sans problème une valeur V50 comprise entre 1 vol/h et 2 vol/h. Cette valeur a un impact positif sur le résultat du calcul PEB dont la valeur V50 par défaut est de 12 vol/h. Cette valeur par défaut est suffisamment pénalisante pour inciter les maîtres d’ouvrage à accorder une attention particulière à l’étanchéité à l’air et à réaliser un test blower door pour la mesurer.

Avantages d’une bonne étanchéité à l’air

• Elle évite les pertes de chaleur et limite les infiltrations d’air froid.
• Elle augmente l’efficacité de l’isolation.
• Elle améliore le rendement des systèmes de chauffage et de ventilation.
• Elle évite les dégâts au bâtiment (humidité, moisissures…) dus à la convection d’air chaud et humide au travers des parois.
• Elle élimine les effets de « courant d’air » et augmente le confort intérieur.
• Elle réduit la pénétration des bruits environnants

Pour les nouvelles maisons et existantes 

Le test permet de diminuer le niveau E d’une nouvelle habitation. Mais il existe également de nombreuses possibilités pour les habitations existantes. L’infiltrométrie offre un bon aperçu des zones à traiter. Le plus souvent, il s’agit des appuis de fenêtre, des fenêtres elles-mêmes et des volets déroulants. Un simple tube de silicone permet déjà de résoudre de nombreux problèmes. Dans une maison classique, combler les murs creux avec une bonne isolation aura un impact conséquent sur l’étanchéité à l’air. Et si votre maison ne comporte pas de sous-toiture, cela vaut très certainement la peine d’en faire placer une.

Points d'attention pour une bonne étanchéité à l’air

Voici un certain nombre d’obstacles qui apparaissant généralement lors d’un test d’infiltrométrie : 

• Grenier : La finition parfaite du pare-vapeur. 
  • Collez le pare-vapeur contre le sol, la façade ou l’entre-mur;
  • Étanchéifiez toutes les entrées d’air (ventilation, ventilation du chauffage central, tuyauteries pour les panneaux solaires…);
  • Fixez le pare-vapeur avec suffisamment d’agrafes.
• Les fenêtres de toit :  
  • Appliquez du ruban adhésif étanche à l’air sur les joints de fixation du bois; 
  • Prévoyez un appui de fenêtre pour fermer la connexion avec le mur. Si ce n’est pas le cas, vous serez confronté à d’importantes fuites d’air.
• Cave : Une cave se traduit souvent par une étanchéité à l’air plus faible en raison de la présence d’une porte de cave, d’un passage de canalisation ou même d’un ancien puits.
  • Appliquez de l’isolant sur la porte et une brosse pour étanchéifier le dessous de celle-ci;
  • Fermez complètement le passage des tuyaux avec de la laine isolante ou de la mousse PUR pulvérisée. Une autre option est de créer une gaine technique montant vers tous les étages. Une combinaison des deux est encore plus efficace.
  • Une chambre de visite peut vous fournir un cadre d’étanchéité.
• Garage : Une porte n’est jamais étanche à l’air (et ne doit pas l’être pour permettre aux gaz d’échappement de s’échapper. En finissant correctement le cadre en métal, vous pouvez améliorer l’étanchéité à l’air.