Lorsque Julien hérite de cette petite maison de famille chargée de souvenirs d'enfance, le tableau n'est guère enviable. Les pièces sont cloisonnées, la luminosité défaillante et la circulation peu aisée. Un coup de jeune s'impose pour redonner vie à la demeure centenaire et l'adapter au mode de vie actuel.
Depuis la rue, rien ne laisse présager ce qui se trame de l’autre côté de la façade centenaire qui a conservé son aspect d’origine et ses châssis en bois.
Le sas d’entrée propose un espace de rangement, un vestiaire et même une banquette intégrée dans l’épaisseur du muret de séparation, qui sera prochainement refermé par une verrière.
Vestige d’un ancien mur porteur, le pilastre reprend les charges des étages transmises par l’intermédiaire de poutrelles métalliques dissimulées dans le faux plafond.
L’ancienne cloison qui enfermait la cage d’escalier dans un sombre couloir a disparu, laissant voir les volées successives pour un résultat très graphique.
Fuseaux en bois moulurés ou fines lames d’acier, l’ancien et le nouveau se côtoient dans une intervention architecturale qui parvient à tisser des liens entre les époques.
Le rez-de-chaussée est traversant. Une structure métallique vitrée (de type verrière industrielle) sera prochainement installée entre le sas et la salle à manger pour protéger la pièce de vie du froid.
Les couleurs sobres et douces de la cuisine se fondent dans le décor. Une touche de jaune vif fait toutefois écho à la structure principale de la maison.
La nouvelle volée d’escalier s’appuie sur l’imposante poutrelle en S. L’ouvrage joue le jeu des matières et de la transparence. La tôle pleine du garde-corps forme un écran tandis que la tôle perforée des marches et contremarches distille élégamment la lumière.
Depuis le palier intermédiaire vers la pièce arrière du premier étage, la vue est libre et rappelle la disposition d’origine des lieux. Ultra léger, l’escalier semble flotter dans la faille.
La porte coulissante disparaît le long du mur. Pour éviter de couper les carreaux de sol hexagonaux, la jonction avec le plancher en bois forme une ligne irrégulière.
Lisibilité parfaite de la faille originelle au dernier étage. Ouverte en façade arrière et chapeautée d’une verrière, elle fait office de puits de lumière.
La maison a été façonnée avec une attention particulière pour les matériaux. Le pitchpin, neuf ou d’origine, réchauffe le blanc immaculé des murs lisses ou texturés et l’aluminium de la verrière.
La maison se composait de trois pièces en enfilade, flanquées d'un étroit couloir extérieur menant à une petite cour. En gommant ses défauts et en exploitant ses points forts, les professionnels de l'atelier d'architecture AUXAU en ont fait un logement original, lumineux et agréable à vivre. « Nous avons rapidement saisi les possibilités qu'offrait la faille extérieure le long du mitoyen arrière », explique l'architecte Cédric Callewaert. C'est donc sur base de cette configuration atypique que le nouveau projet a pris forme. Au rez-de-chaussée, le couloir extérieur est intégré au salon pour agrandir l'espace et l'ouvrir largement vers le jardin. Aux étages, la faille est maintenue, mais elle est fermée pour accueillir une nouvelle circulation.
Ouverture totale au rez-de-chaussée
Pour augmenter la sensation d'espace et gagner en fluidité, tous les murs existants du rez-de-chaussée ont été largement ouverts, voire supprimés, grâce au placement de nombreuses poutrelles métalliques. De la façade arrière originelle, il ne reste que de ponctuels points d'appui latéraux sur lesquels repose une impressionnante poutrelle, colorée en jaune pour insister sur son aspect graphique très esthétique. Transition entre la rue et l'intérieur, un sas d'entrée a toutefois été créé sur la largeur de la façade avant, pour isoler la maison du froid mais aussi pour installer un vestiaire et un espace de rangement destiné aux vélos et aux poussettes.
Un nouvel escalier
L'idée de refermer aux étages le vide extérieur résiduel a permis de gagner de l'espace pour dédoubler la circulation depuis chaque palier intermédiaire, afin d'accéder directement à l'avant ou à l'arrière de la maison sans traverser les pièces centrales. Élément phare du projet, un escalier en acier blanc se déploie dans l'espace en toute légèreté, témoin assumé de l'intervention contemporaine. Son design graphique est magnifié par la lumière qui filtre à travers les perforations opérées dans la tôle. Le projet s'articule désormais autour de cette zone transformée en puits de lumière grâce à la verrière zénithale intégrée au sommet de la faille.
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