Ce projet de rénovation d'une maison typiquement bruxelloise constitue un bel exemple de revalorisation du bâti existant de la capitale. En remodelant la façade arrière et en supprimant les murs intérieurs superflus, les architectes ont réalisé un énorme gain de lumière et d'espace, et ce, sans augmenter le nombre de mètres carrés.
L’apport de lumière naturelle dans le séjour a été optimisé grâce aux différentes ouvertures opérées dans la façade arrière, et notamment celles placées à hauteur de la cage d’escalier.
Au rez-de-chaussée, la structure en lattes de bois clair cumule plusieurs qualités. Elle est à la fois garde-corps, passeuse de lumière, graphique, sobre et chaleureuse. Et précise aussi : ses écarts sont identiques à ceux des fuseaux de la rampe d’escalier.
La structure en lattes de bois se trouve à l’emplacement de l’ancien mur qui séparait le couloir d’entrée du séjour. Désormais, la cage d’escalier est intégrée dans l’espace de vie.
Dans le séjour, la cuisine et le salon se prolongent mutuellement, grâce aux teintes et à la composition du mobilier intégré. La longue table de cuisine en ferronnerie, libre de tout équipement, a été conçue sur mesure par les architectes. Elle fait également office de bar.
L’ancien séjour composé de deux sombres pièces en enfilade s’est transformé en un lumineux séjour grâce au décloisonnement et à la recomposition de la façade arrière.
Vue plongeante sur la courette d’origine agrémentée d’un lilas et cernée de grands vitrages. La petite plateforme est accessible par la baie coulissante côté cuisine.
Contrairement aux étages où les planchers existants ont été conservés, le revêtement de sol du rez-de-chaussée est constitué d’une fine couche de micro-béton couvrant le chauffage par le sol et la nouvelle chape de béton posée sur un plancher métallique.
Dans le salon, les étagères intégrées se prolongent en banquette le long du mur mitoyen et de la façade avant. Un insert a été placé dans le conduit existant de la cheminée.
Un nouveau volume remplace l’ancienne annexe de la cuisine et accueille désormais la salle à manger, en connexion directe avec le séjour et la petite terrasse orientée au sud.
Les deux pièces en enfilade d’origine s’arrêtaient à l’extrémité de la table de cuisine actuelle. Le volume intérieur a été agrandi en grignotant sur la surface de la courette, désormais délimitée par le grand châssis en aluminium noir.
Dans le hall d’entrée, l’ouverture de l’ancienne porte donnant autrefois accès au salon a été exploitée pour créer une niche d’usage journalier, bien pratique à l’entrée comme à la sortie.
Tout comme au rez-de-chaussée, le salon du premier étage est ouvert sur la cage d’escalier. Le plancher, les marches de l’escalier, les murs et le plafond ont été peints en blanc.
Pour séparer acoustiquement le bureau et le salon TV, sans pour autant perdre l’apport de lumière, une paroi vitrée en ferronnerie a été créée sur mesure. Cette séparation apporte une note graphique et contrastée à l’ensemble.
Grâce au large chien-assis intégré dans la toiture, la chambre bénéficie d’une vue imprenable sur l’intérieur d’îlot. À l’instar des murs, l’ancien plancher a été peint en blanc.
La suite parentale trône au troisième et dernier étage. La chambre, orientée vers l’arrière, communique directement avec le dressing et la salle de bains réunis dans un même espace.
Au troisième et dernier étage, un grand meuble central sépare et distribue dressing et salle de bains. À l’avant, un long bandeau horizontal offre une vue panoramique sur la skyline locale.
La reconfiguration de la façade arrière orientée au sud a permis de créer des ouvertures inondant les espaces de lumière, y compris au niveau de la circulation. Par le vitrage du premier palier, on aperçoit la terrasse de toit aménagée au-dessus de la nouvelle extension.
Grâce à la reconfiguration de l’ensemble de la façade arrière, à ses grandes ouvertures et à la terrasse de toit, les occupants profitent désormais pleinement de l’intérieur d’îlot.
La façade avant a été sablée et a reçu un nouvel enduit. De nouveaux châssis en bois ont remplacé les anciens, sans modifier les gabarits d’origine.
Lorsque les propriétaires ont acquis cette maison datant des années 1920-1930, tout y était pour le moins vétuste et toutes les techniques de l'époque étaient encore en place. La situation de départ s'avérait de surcroît très fermée. La façade arrière, pourtant orientée au sud, n'offrait pour ainsi dire aucune ouverture, et des murs empêchaient la diffusion de la lumière naturelle émanant de la façade à rue.
Ouverture maximale
Le projet a donc été élaboré sous l'angle de l'ouverture maximale de la façade arrière, en y intégrant de grands châssis ainsi qu'un large chien-assis dans le volume sous combles du troisième étage. Cette approche n'a pas manqué de concerner aussi les plans intérieurs de chaque niveau de la maison, à commencer par le rez-de-chaussée, désormais totalement ouvert. La reconfiguration complète de la façade arrière a également eu des répercussions sur le premier et le troisième étage. Le premier distribue désormais un grand bureau s'ouvrant sur la nouvelle terrasse, ainsi qu'un second salon ouvert sur la cage d'escalier. Le troisième, lui, est consacré à la suite parentale, composée d'une chambre offrant de larges perspectives sur l'intérieur d'îlot et d'un espace rassemblant dressing et salle de bains côté rue.
Un îlot verdoyant
Bien que les propriétaires ne bénéficient pas eux-mêmes d'un espace vert à proprement parler, ils profitent pleinement de l'ensoleillement du sud et de la vue sur les parcelles voisines. Ils disposent aussi d'une courette joliment ombragée et d'une terrasse de toit accessible par le bureau de l'étage.
Réalisation : Jules Miles Texte : Stephan Debusschere Photos : Laurent Brandajs
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