Comment combattre l’humidité ? Causes et solutions

Des taches au mur, une peinture qui s’écaille… l’humidité dans la maison se manifeste de différentes façons. Elle attaque les matériaux de construction, est néfaste pour la santé et nuit au confort. Il est dès lors indispensable de s’attaquer aux problèmes d'humidité le plus rapidement possible. Quelles en sont les causes et comment résoudre ce problème ? Avant d’élaborer des solutions, il faut poser le bon diagnostic. Pour s’assurer un bon diagnostic, mieux vaut faire appel à un professionnel expérimenté.

1. Humidité ascensionnelle

Une trace d’humidité sur toute la longueur de la base du mur du rez-de-chaussée indique souvent une humidité ascensionnelle dans la maçonnerie. L’humidité atteint en général une hauteur de 50 à 150 cm.  En termes professionnels, on parle de remontée capillaire : les murs aspirent l’eau souterraine comme une éponge. Cela peut se faire latéralement, à travers une maçonnerie non protégée contre le sol, ou verticalement, via les fondations.

On remarque souvent de l’humidité ascensionnelle dans les vieilles maisons exemptes de barrière horizontale bloquant l’humidité du sol. Les maisons récentes présentent généralement une membraned’étanchéité horizontale. Cependant, si les travaux n’ont pas étéréalisés correctement ou si la membrane s’endommage avec letemps, des problèmes peuvent se manifester. Il se peut aussique de la terre s’accumule contre le mur extérieur, au-dessusde la membrane d’étanchéité.

Solutions possibles

Protéger les murs

Rainurer les murs, puis insérer une membrane, du mortier ou des panneaux hydrofuges est une méthode efficace et définitive pour lutter contre l’humidité ascensionnelle. Les murs devant être accessibles des deux côtés, il n’est toutefois pas évident d’effectuer de tels travaux. En outre, les murs ne peuvent pas être trop épais et ils ne peuvent contenir ni tuyaux, ni câbles, ni conduites.

Injecter des produits hydrofuges

Il existe quantité de produits pour imperméabiliser ou remplir les pores de la maçonnerie. À cet effet, on fore des trous dans le bas mur, tous les 8 à 12 cm, avant d’injecter le produit. En principe, cela se fait toujours par l’intérieur. L’injection par l’extérieur est plus fastidieuse puisqu’il faut de toute façon atteindre le côté intérieur du mur.

L’avantage de cette technique réside dans le fait qu’elle peut être réalisée très simplement et rapidement par un professionnel. Les résultats sont comparables à la pose d’une membrane d’étanchéité. Cependant, pour assurer une bonne efficacité, il est important de choisir le produit hydrofuge adéquat, sur base d’un bon diagnostic.

2. Condensation

Cuisiner, nettoyer, prendre une douche ou un bain… les occupants d’un logement produisent une quantité substantielle de vapeur d’eau. La respiration et la transpiration produisent à elles seules 2 à 5 litres par personne et par jour. Si cette vapeur d’eau se dépose sur une surface froide, elle condense. Parfois, cette condensation n’a aucune échappatoire, ce qui entraîne la formation de taches d’humidité et de moisissure. Cela survient surtout dans des zones où la température de surface et la ventilation sont faibles : dans les caves, derrière un grand meuble, dans les coins…

L’isolation thermique d’une maison existante peut accroître le risque de condensation car une telle intervention renforce les ponts thermiques présents. Surtout si l’intervention a entraîné une baisse de la température de chauffage et une amélioration de l’étanchéité à l’air. Le remplacement d’anciennes fenêtres est également délicat. Si le nouveau vitrage bien isolant ne constitue plus la surface la plus froide, la condensation migrera vers les murs. La condensation n’apparaît pas seulement sur les surfaces, elle peut aussi se manifester dans un élément de construction comme la toiture.

Solutions possibles

Adopter de bonnes habitudes

Utilisez la hotte dans la cuisine et l’extracteur d’air dans la salle de bains pour éviter que l’air chaud et humide ne migre vers d’autres pièces. Fermez la porte de la salle de bains lorsque vous vous douchez ou que vous prenez un bain. Et ouvrez chaque jour 10 à 15 minutes les fenêtres pour bien ventiler. Vous avez quand même de la moisissure ? Mettez un masque et enfilez des gants pour rapidement l’éliminer. Pour ce faire, vous pouvez utiliser un mangeur de moisissure ou de l’eau chaude avec du bicarbonate de soude. Il est préférable de ne pas nettoyer à sec pour ne pas étaler les spores. Si la moisissure a pénétré sous la surface, il faut retirer le matériau attaqué.

L’élimination des taches constitue une première étape que l’on peut facilement effectuer soi-même. Dans l’attente d’une solution structurelle, il est également intéressant d’augmenter la température dans la pièce touchée. En effet, l’air chaud est capable de porter davantage de vapeur d’eau que l’air froid.

Isoler, soigner l’étanchéité à l’air et ventiler

La pose correcte d’une isolation thermique sur les murs, les sols et les plafonds les rend moins froids, ce qui réduit le risque de condensation. Il est préférable d’isoler les murs massifs par l’extérieur ; on évite ainsi les ponts thermiques en créant une enveloppe continue autour du bâtiment. L’isolation par l’intérieur est déconseillée (sauf s’il n’y a pas d’autre solution) car elle peut entraîner une condensation interne dans la paroi.

Attention, l’isolation n’est efficace que s’il n’y a pas de perte de chaleur à travers des fissures ou des rainures. En d’autres termes, si la construction est étanche à l’air. Néanmoins, une grande étanchéité à l’air entrave l’évacuation de l’humidité. D’où l’importance d’une bonne ventilation. Lors de rénovations de grande envergure, l’installation d’un système de ventilation est d’ailleurs obligatoire.

3. Infiltrations d’eau

Infiltrations par le toit

Une bonne toiture est étanche à l’eau et au vent. En revanche, une tuile cassée, une gouttière ou une descente d’eau mal entretenue, ou encore un mauvais raccord au droit d’une cheminée ou d’un mur, peut créer beaucoup de soucis. Dans la plupart des cas, on constate des dégâts sur le haut des murs ou au plafond. Malheureusement, il n’est pas toujours facile de localiser la fuite.

Humidité par infiltration

L’infiltration d’humidité dans les murs résultant de la combinaison de pluie et de vent violent ou d’éclaboussures d’eau constitue un autre phénomène. Les éventuelles conséquences côté intérieur se manifestent par des moisissures, un enduit ou du papier à tapisser qui se détache, ou de la peinture qui s’écaille. En cas de murs creux isolés, l’isolant perdra de son efficacité.

Anciennes menuiseries

Des joints souples mal entretenus autour des portes et fenêtres, d’anciens châssis qui ne ferment pas bien ou qui n’ont pas été posés correctement peuvent générer des fuites. Ne tirez toutefois pas de conclusions hâtives. Au rez-de-chaussée, vous pouvez par exemple simultanément souffrir d’une infiltration par les fenêtres et d’une humidité ascensionnelle. Il faudra alors vérifier où se situe exactement le problème.

Solutions possibles

Une tuile cassée se remplace rapidement. Un emboîtement défectueux au niveau de la gouttière est tout aussi vite réparé.  Et l’évacuation des feuilles mortes de la corniche ne pose pas non plus de difficultés. Dans d’autres cas, le problème est plus important. La fuite peut en effet être liée à des problèmes au niveau de la toiture, et ce, qu’il s’agisse du toit de la maison ou… de celui de la maison adjacente.

L’infiltration d’humidité est un phénomène caractéristique de murs extérieurs devenus poreux au fil des ans. Un bon entretien est indispensable. Il est fortement conseillé de réparer à temps les fissures et les joints abîmés. Soit en appliquant sur la façade un enduit ou une peinture hydrofuge mais perméable à la vapeur d’eau, soit en imprégnant la façade avec un produit hydrofuge, ou encore en posant un bardage de façade.

4. L’humidité de construction

Les travaux de construction ou de rénovation impliquent l’utilisation d’une grande quantité d’eau. Une partie de cette eau reste dans la construction. Les pluies durant les travaux aggravent encore le problème. Il est donc de bon ton, en fonction de la technique de construction, d’attendre quelques mois avant d’effectuer les finitions.

Solutions possibles

Avant tout, bien aérer et ventiler, chauffer et faire preuve de patience. Vous pouvez aussi donner un coup de pouce à Dame Nature en utilisant un déshumidificateur de chantier, qui absorbe l’air humide et récolte l’eau dans un bac destiné à cet effet.

Source : Je vais Construire