D’un toit plat à une terrasse de toit : conseils et points à retenir

Un toit plat n’est pas synonyme d’espace perdu, loin de là. L’aménager en terrasse permet d’agrandir plutôt aisément son espace de vie, sans compter qu’une telle terrasse de toit peut aussi offrir plus d’intimité qu’une traditionnelle terrasse de jardin exposée aux regards du voisinage. Bien entendu, tout n’est pas possible. Voici nos conseils pour une terrasse sur le toit.

Permis et règles

Tout d’abord, vous ne pourrez pas librement transformer votre toit plat en terrasse s’il n’est pas renseigné comme tel dans les plans déposés à l’urbanisme. Si ce n’est pas le cas, il vous faudra demander un permis au préalable. Ensuite, vous devrez tenir compte d’un certain nombre de règles, notamment vis-à-vis des voisins. Cette nouvelle terrasse ne peut en effet donner de vue directe sur leur propriété ni les priver de lumière ou de vue. Si votre projet ne cause pas de telles nuisances à vos voisins, rien ne justifie alors le refus d’un permis.

Une base solide 

Avant de tracer des plans et d’investir dans des matériaux, vous devez impérativement savoir ce qui est possible et ce qui est permis. La capacité portante de votre toit plat est à ce titre une première donnée essentielle ! Si les plans de l’architecte et/ou le permis d’urbanisme indiquent une capacité portante de 200 kg/m2 ou plus, tout va pour le mieux. La plupart des bâtiments construits en matériaux « durs » (blocs de terre cuite, hourdis en béton, etc.) supportent cela sans problème. Mais si la capacité portante de la toiture plate est insuffisante, il faudra alors renforcer la structure du toit, voire la remplacer complètement…

Il convient également d’être très attentif à l’étanchéité à l’eau. Contrôlez donc soigneusement l’état du revêtement. Et même si ce dernier est en bon état, renseignez-vous pour savoir s’il pourra continuer à remplir sa fonction durant plusieurs années. Vérifiez également que les gouttières ou le système d’évacuation ne laissent pas passer la moindre goutte d’eau. Si nécessaire, il faudra appliquer une nouvelle couche d’étanchéité.

Choisir une porte 

La facilité d’accès à votre terrasse constitue un autre point capital. N’hésitez pas à investir dans une porte-fenêtre coulissante, si possible avec un seuil encastré, de sorte qu’aucun obstacle n’entrave le passage entre l’intérieur et l’extérieur. Si vous vous contentez d’une simple porte battante, assurez-vous d’une largeur suffisante pour le passage d’un plateau rempli de verres… Si vous remplacez une fenêtre de dimensions standard par une porte plus large ou une porte-fenêtre coulissante, vous aurez besoin d’un permis d’urbanisme (ou, au minimum, d’une déclaration aux services de l’urbanisme).

Les plans

Lors de la conception, pensez à l’orientation de la terrasse par rapport au soleil, aux vents dominants, à la vue que vous souhaitez avoir, ou encore à la partie que vous désirez conserver à l’abri des éventuels regards indiscrets. Assignez aussi à chaque zone sa fonction (plantations, pièce d’eau, mobilier, œuvre d’art…), et faites bien attention au poids de tous ces aménagements. Si vous songez à installer un jacuzzi, consultez préalablement un architecte ou toute autre personne compétente, car une telle installation n’est pas exempte de risques. Un jacuzzi peut en effet peser plusieurs centaines de kilos par mètre carré. Indiquez également les points d’éclairage, les prises et l’emplacement précis des plantations.

Bois ou dalles ?

Pour ce qui est du revêtement de sol, tous les matériaux appropriés pour une terrasse normale conviennent en principe. Passons ici en revue les matériaux les plus utilisés : le bois et les dalles.

Le bois acquiert en quelques mois une belle patine grise qui met en valeur les plantations et les autres éléments décoratifs. Le bois brut crée une atmosphère naturelle, tandis que des planches rabotées et posées bord à bord donnent un résultat plus uniforme. Si vous n’avez pas envie de devoir entretenir un revêtement en bois naturel, du bois composite, des planches en PVC, voire des carreaux en céramique imitation bois, peuvent tout aussi bien convenir.

Qu’elles soient en béton, en pierre naturelle, en grès cérame ou en bois, les dalles présentent l’avantage d’exister dans toutes les dimensions et finitions. Pour ne pas devoir prévoir des évacuations d’eau supplémentaires, il est préférable de les poser sur plots. L’eau de pluie passe alors entre les joints et tombe sur la couche d’étanchéité pour se diriger vers les évacuations. Cette méthode est d’ailleurs recommandée pour les terrasses en bois également, si ce n’est qu’on travaille alors sur lambourdes. Si vous craignez que les dalles produisent un effet trop massif, vous pouvez réaliser une bordure de gravier. Cela créera une sensation de légèreté et s’avérera bien pratique en cas de problème avec le système d’évacuation d’eau, plus facilement accessible.

De la végétation en bacs et sur les murs

Il serait dommage de concevoir une terrasse de toit sans végétation. Comme il vous faudra une quantité importante de terre, il est fortement conseillé d’utiliser un substrat pour toiture. Il est plus léger que la terre de jardin et retient par ailleurs mieux l’eau, l’oxygène et les nutriments : l’idéal pour des plantes en bonne santé. Ils s’achètent par sacs de 1 000 litres pour les plus grands et de 20 litres ou 15 kilos pour les plus petits.

Le plus simple est de planter toute la végétation dans des bacs et des pots. Choisissez des modèles robustes, capables de résister à des vents violents, voire des tempêtes. Plus le volume de substrat sera important, mieux se développera la végétation. Les plantes vivaces à fleurs, les graminées ornementales et les arbustes bas doivent pouvoir s’enraciner à une profondeur d’au moins 30 centimètres. Les plantes ou arbustes de plus de 2 mètres ont besoin pour leur part d’au moins 50 centimètres. 

Vous pouvez aussi créer un jardin vertical en végétalisant un mur. Pour ce faire, plantez la végétation dans un substrat que vous maintiendrez en place à l’aide d’un treillis ou d’un textile, ou plus simplement dans des pots disposés au pied du mur. S’agissant du choix des plantes, vous disposez d’une totale liberté. Veillez néanmoins à rester sobre, aussi bien en termes de couleurs que de variétés. Une terrasse de toit n’est généralement pas très grande, et vous y recherchez sans doute la quiétude… De grandes quantités de fleurs aux couleurs vives n’ont rien d’apaisant a priori. Les nuances de vert et de gris sont davantage propices à une paisible atmosphère.

Si vous aimez cuisiner, vous penserez probablement à planter vos herbes aromatiques préférées. Cultivez-les dans des pots à part, simplement posés sur le sol. Vous pourriez même consacrer un peu de place à quelques légumes, comme de la laitue ou de la roquette.

Éclairage et autres petits plus 

Votre terrasse ne vous servira pas exclusivement durant la journée. Vous y passerez aussi des soirées, et un bon éclairage s’avère donc essentiel. La combinaison d’un éclairage d’ambiance et d’un éclairage fonctionnel vous offrira le meilleur résultat. Guirlandes et lampes à poser créent bien entendu aussi de belles atmosphères. Pensez dès lors à installer suffisamment de prises. L’éclairage de votre terrasse sera aussi appréciable de l’intérieur. La lumière repousse les ténèbres, l’intérieur ne se reflète plus sur les vitres et le regard porte plus loin, à commencer par la terrasse et ses plantations.

Sachez aussi que votre terrasse sera d’autant mieux mise en valeur si elle n’est pas (trop) encombrée d’objets de décoration. Sur le toit aussi, la sobriété s’avère souvent payante. Enfin, vous pourriez y accueillir davantage de vie en disposant un nichoir (avec l’ouverture orientée au sud-est) et/ou une mangeoire. Pour une terrasse de toit à partager pleinement.