La vente de pompes à chaleur stagne. Cette année, 50 % de pompes à chaleur en moins ont été vendues par rapport à 2023. En revanche, la vente de chaudières au mazout et au gaz est en hausse. C’est ce qui ressort des chiffres récents de la fédération sectorielle. Pourquoi ne choisit-on pas en masse la pompe à chaleur ?
Vente de pompes à chaleur en baisse
Actuellement, il n’y a pas d’engouement pour la pompe à chaleur pour chauffer notre habitation. La vente de pompes à chaleur a diminué de 50 % au cours des six premiers mois de cette année. C'est ce qui ressort des chiffres de vente de Climafed, la fédération des technologies climatiques. L'année dernière, 29 800 ménages ont choisi d'installer une pompe à chaleur. Ce nombre est tombé cette année à 16 200. En revanche, la vente de chaudières au mazout et au gaz a augmenté (+8 % par rapport à 2023). Au cours du premier semestre de cette année, 7 650 chaudières de plus ont été vendues par rapport à l'année dernière. La vente de chauffe-eau thermodynamique (pour la production d'eau chaude) connaît également une baisse. Les ventes ont chuté de 56 %, passant de 24 500 à 11 000 unités vendues.
Pompe à chaleur consomme 4 fois moins d'énergie
La pompe à chaleur et le chauffe-eau thermodynamique ne sont donc pas en tête de liste de tout le monde. Et ce, alors que c'est toujours le choix le plus malin pour l'avenir. Christophe Leroy, président de Climafed : « Si nous voulons atteindre nos objectifs climatiques et chauffer et refroidir nos bâtiments sans combustibles fossiles d'ici 2050, nous devons inverser cette tendance. N'oublions pas qu'une pompe à chaleur consomme environ quatre fois moins d'énergie qu'une chaudière au gaz ou au mazout. »
Pourquoi ne choisit-on plus la pompe à chaleur ?
2022 et 2023 ont été des années extrêmement bonnes pour la pompe à chaleur. La crise du coronavirus et la flambée des prix de l'énergie due à la guerre en Ukraine y jouent un rôle crucial. L'année dernière, 68 % de pompes à chaleur supplémentaires ont été vendues, tant pour les nouvelles constructions que pour les rénovations. Pourquoi alors cette baisse maintenant ? « Il semble que les consommateurs hésitent à franchir le pas en raison du coût élevé de l'électricité », explique Patrick O de Climafed. En Belgique, l'électricité est toujours plus chère que le gaz. L'électricité coûte actuellement environ 30 centimes par kWh, tandis que le gaz et le mazout ne coûtent qu'environ 8 centimes par kWh. De plus, le prix d'une pompe à chaleur reste nettement plus élevé que celui d'une chaudière gaz à condensation.
En Belgique, l'électricité est toujours plus chère que le gaz. Un tax shift s’impose de plus en plus
Un tax shift, qui rendrait l'électricité moins chère que le gaz, s'impose donc de plus en plus. Climafed s'attend également à son introduction. « L'ajustement de la fiscalité sur l'électricité, le gaz et le mazout figure dans les projets de texte lors de la formation du gouvernement et est essentiel pour donner aux pompes à chaleur l'impulsion dont elles ont besoin », conclut Patrick O.
La pompe à chaleur en chiffres
- D'ici 2030, 30 millions de pompes à chaleur devront être installées en Europe.
- La baisse des ventes est visible dans toute l'Europe : -65 % aux Pays-Bas, -60 % en Allemagne et -45 % en France.
- Pour que la pompe à chaleur soit moins chère à utiliser qu'une chaudière fossile, l'électricité par kWh ne devrait pas être plus de deux fois plus chère que le mazout et le gaz. C'est ce qui ressort d'une étude récente de la CREG, le régulateur fédéral de l'énergie en Belgique.
- Climafed espère que la vente de pompes à chaleur se stabilisera dans les mois à venir.
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