La chaudière à mazout doit disparaître. En fait, ce processus est déjà en cours dans notre pays. En conséquence, la demande d’alternatives, comme la chaudière à pellets, augmente selon le fabricant ÖkoFEN. J’ai demandé à l’expert en énergie Sam Hamels de l’UGent s’il voyait d’autres raisons pouvant expliquer une éventuelle augmentation. Et s’il voit d’autres solutions pour remplacer la chaudière à mazout.
La vente de chaudières à pellets augmente
La chaudière à pellets est-elle en plein essor ? C’est ce que pense le fabricant de chaudières à pellets ÖkoFEN. L’entreprise a vu ses ventes augmenter de 20 pour cent au cours des trois dernières années. Elle s’attend même à ce que la demande de chaudières à pellets quadruple au cours des trois prochaines années. La principale raison en est, selon le fabricant, la disparition progressive des chaudières à mazout. L’expert en énergie Sam Hamels donne une autre raison.
Le mazout domestique devient plus cher
Historiquement, le mazout a toujours joué un rôle important. Mais à partir de 2027, le mazout, comme d’autres combustibles fossiles, deviendra plus coûteux. Cette augmentation est due à l’introduction de la taxe sur le carbone (ETS 2), en conséquence de laquelle vous devez payer plus pour les carburants à forte émission de CO2 », déclare Hamels.
Ainsi, la transition vers des alternatives comme le biopropane, une chaudière à pellets mais aussi une pompe à chaleur sera plus attrayante. Hamels : « Les pellets de bois sont considérés comme neutres en CO2. En partant du principe que le CO2 libéré lors de la combustion a d’abord été retiré de l’atmosphère par la plante. Certains ménages considèrent donc que les pellets sont moins nuisibles que le mazout. »
Un intérêt croissant pour les chaudières à pellets
En Wallonie, notamment, la demande de chaudières à pellets est forte. Le fabricant indique que 65 % de ses chaudières se trouvent en Wallonie, les 35 % restants étant en Flandre. Karel Van Wonterghem d’ÖkoFEN Belgique : « Nous constatons un intérêt croissant pour la chaudière à pellets en Flandre. Le nombre de demandes a augmenté de 42 % par rapport à octobre de l’année dernière. En Wallonie, cette augmentation s’est élevée à 32 %. Les ménages recherchent donc activement des alternatives au gaz et au mazout. »
Une prime en Wallonie mais pas en Flandre
Une chaudière à pellets coûte en moyenne entre 3.000 euros et 15.000 euros. En Wallonie, vous pouvez encore demander la prime Habitation pour les chaudières à biomasse. C’est une prime forfaitaire de 720 euros. Un joli montant mais ces dernières années, cette prime pouvait atteindre jusqu’à 4.320 euros. Le gouvernement flamand ne donne aucune prime pour les chaudières à pellets.
Qui sont les acheteurs de chaudières à pellets ?
Selon Van Wonterghem, les acheteurs sont principalement des personnes qui passent du mazout à une alternative renouvelable. « Mais pas exclusivement. Nous remarquons que les ménages cherchent l’indépendance énergétique et ne souhaitent pas être liés à des tarifs énergétiques élevés. Ou qu’ils apprécient le caractère renouvelable et local, la stabilité des prix et la neutralité en CO2 des pellets. » Selon Van Wonterghem, ce choix concerne à la fois les habitations équipées avec des radiateurs et celles avec un chauffage au sol ou une combinaison des deux.
Radiateurs et chaudière à pellets
Van Wonterghem : « Les radiateurs fonctionnent à haute température. Si vous ne souhaitez pas remplacer vos radiateurs par des radiateurs à basse température, nécessaires pour une pompe à chaleur, une chaudière à pellets est un bon choix. » Toutefois, Hamels estime que les radiateurs à basse température ne sont pas indispensables pour une pompe à chaleur. « Le marché propose des pompes à chaleur capables de chauffer des radiateurs jusqu’à des valeurs ’anciennes’ de 70 °C. C’est la température dont vous avez besoin si vous souhaitez chauffer confortablement une habitation mal isolée avec de petits radiateurs lorsqu’il gèle dehors. »
Mais dans ce cas, le rendement est beaucoup plus faible qu’avec une température d’alimentation plus basse. « Votre pompe à chaleur devra fonctionner plus fort, donc votre facture d’électricité sera relativement élevée. Il est souvent préférable d’investir d’abord dans l’isolation de votre habitation afin de pouvoir ensuite acheter une pompe à chaleur standard et chauffer à des températures plus basses. L’achat est alors moins cher mais la consommation aussi. »
Les gros radiateurs fonctionnent déjà à basse température
L’avantage de nombreuses habitations est que les radiateurs sont surdimensionnés. « Dans ce genre de cas, vous pouvez généralement passer à un chauffage à basse température sans avoir à changer les radiateurs. Essayez le test à 50°. Dans ce cadre, vous laissez votre chaudière existante envoyer de l’eau chauffée à 50 °C seulement à vos radiateurs lorsque qu’il gèle à l’extérieur. S’il fait suffisamment chaud, vous pouvez être sûr(e) que vous pourrez chauffer votre habitation avec une pompe à chaleur, à un rendement acceptable », explique Hamels.
Conclusion
Quel que soit votre choix, un bon installateur doit avant tout examiner attentivement l’habitation. « Il doit tenir compte du système d’émission existant et rechercher quelle est la perte de chaleur totale de l’habitation. Les habitations qui se chauffent encore au mazout sont souvent des logements anciens où une isolation supplémentaire permet un gain rapide. »
« Il est souvent plus judicieux d’améliorer d’abord l’isolation et éventuellement de remplacer un radiateur (par exemple par un radiateur plus grand ou un convecteur), avant de placer une nouvelle chaudière (à pellets) ou une pompe à chaleur. En effet, l’appareil de chauffage doit être parfaitement adapté à la situation dans l’habitation et celle-ci change lorsque vous effectuez en premier lieu ce type d’interventions. Ainsi, vous évitez l’installation d’un appareil de chauffage beaucoup trop coûteux et vous obtenez le coût de consommation le plus bas possible », conclut Hamels.
Points clés : la disparition progressive des chaudières au mazout
- En Wallonie, les chaudières à mazout sont interdites dans les constructions neuves depuis le 1er mars 2025. Les chaudières existantes peuvent encore être remplacées jusqu’au 1er janvier 2026.
- À Bruxelles, la vente de chaudières à mazout est interdite depuis le 1er juin 2025.
- En Flandre, il est interdit d’installer des chaudières à mazout neuves dans les nouvelles constructions ou lors de rénovations énergétiques majeures depuis 2022. Cependant, vous pouvez toujours remplacer une chaudière à mazout existante, mais uniquement à condition qu’aucun raccordement au gaz ne soit possible.
- 50 % des Wallons chauffent encore leur habitation au mazout. Dans la région de Bruxelles-Capitale, ce chiffre ne s’élève qu’à 10-14 %. En Flandre, ce type de chauffage concerne 16 % des ménages.
À propos de Sam Hamels
Sam Hamels est économiste en énergie et collaborateur scientifique à l’UGent, spécialisé dans la transition énergétique.

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