De la pose jusqu'à l'inspection : votre guide pour une installation électrique en toute sécurité

Que vous construisiez ou rénoviez, une installation électrique fiable et sûre est indispensable. Mais par où commencer ? À quoi devez-vous faire attention ? Et devez-vous la réaliser vous-même ou faire appel à un professionnel expérimenté ?

Quels sont les composants d’une installation électrique ?

Une installation électrique dans un bâtiment résidentiel ou tertiaire se compose de divers éléments travaillant ensemble pour distribuer l’électricité de manière sécurisée et efficace. Voici les principaux composants :

1. Compteur électrique

• Mesure la consommation d’électricité en kilowattheure (kWh).
• Installé par le gestionnaire de réseau et lui appartient.
• Peut être un compteur classique ou un compteur communicant.

2. Tableau électrique (boîtier de répartition)

• Distribue l’électricité vers différentes lignes spécifiques de l’habitation.
• Contient des éléments de sécurité comme les disjoncteurs et les interrupteurs différentiel.
• Garantit une répartition sécurisée et organisée.

3. Disjoncteurs automatiques

• Aussi appelés "automates".
• Coupent automatiquement le courant en cas de surcharge ou de court-circuit.
• Protègent contre les incendies et les dommages aux appareils électriques.

4. Interrupteurs différentiels

• Détectent les fuites de courant vers la mise à la terre (comme lorsqu'un élément sous tension entre en contact avec une personne).
• Coupent le courant automatiquement en cas de fuite dangereuse et préviennent ainsi les électrocutions.
• Obligatoires dans les installations domestiques.

5. Circuits électriques

• Circuits individuels alimentant des espaces spécifiques (éclairage, prises électriques, chauffage électrique, etc.).
• Dépendent de la sécurisation par disjoncteurs automatiques.

6. Protection contre les surtensions

• Prévient les dommages provoqués par des pics de tension (comme des coups de foudre ou des perturbations du réseau).
• Utilisée dans le tableau électrique pour protéger les appareils connectés.

7. Commande centralisée

• Permet de contrôler centralement des équipements tels que les lumières, le chauffage ou les volets roulants.
• Simplifie la gestion énergétique et améliore le confort dans l’habitation.

8. Domotique

• Technologie intelligente qui contrôle l’éclairage, le chauffage, les alarmes et autres systèmes via une application ou des commandes vocales.
• Améliore l’économie d’énergie et la praticité quotidienne.

Réglementations et normes pour une installation électrique en Belgique

Afin de garantir la sécurité et le bon fonctionnement d’une installation électrique, certaines règles et normes sont applicables en Belgique, notamment celles du Règlement Général sur les Installations Électriques (RGIE). Voici les principaux points à respecter :

Inspections obligatoires

• Toute nouvelle installation, modification majeure ou extension, doit être inspectée par un organisme agréé.
• Lors de la vente d’un habitat avec une installation datant d’avant 1981, une inspection est également obligatoire.

Mise à la terre

• Une mise à la terre correcte est impérative pour éviter que les fuites de courant provoquent des dommages ou des blessures.
• La résistance de la terre doit être suffisamment faible pour être efficace.

Interrupteurs différentiels

• Au moins un différentiel principal avec une sensibilité maximale de 300 mA est requis.
• Dans les locaux humides, un différentiel supplémentaire avec une sensibilité de 30 mA est nécessaire.

Circuits et disjoncteurs automatiques

• Chaque circuit doit être protégé par un disjoncteur automatique adapté à l'intensité nominale.
• Les prises électriques dans des pièces comme les cuisines, buanderies ou salles de bains doivent être sécurisées séparément.

Câblage et installation

• Les câbles doivent avoir des dimensions et une isolation conformes aux prévisions de consommation.
• L’installation doit également respecter les distances minimales des conduites de gaz pour éviter tout risque.

Documentation

• Un schéma unifilaire et un plan de situation de l’installation doivent être disponibles.
• Ces documents sont requis lors de l’inspection et pour toute future modification.

Matériaux certifiés

• Utilisez des composants certifiés CE tels que des interrupteurs électriques, câbles, et autres pour garantir la sécurité de l’installation.

Installation électrique pour les nouvelles constructions

Pour une nouvelle maison, une installation électrique doit être conçue de zéro. Pensez d’abord au plan : combien de prises, de points lumineux ou de va-et-vient sont nécessaires à chaque pièce ? Planifiez également les ajouts futurs tels que les panneaux solaires, une borne à recharge ou un système domotique. Portez attention à l’efficacité énergétique en optant pour des luminaires LED par exemple ou un thermostat intelligent. 

La boîte de distribution doit être placée stratégiquement pour éviter les longs trajets des câbles et être facilement accessible. Utilisez des câbles de qualité et prenez en compte les sections requises pour les différents circuits électriques. Pensez également à prévoir à temps des infrastructures supplémentaires, telles que le câblage pour un réseau de données, un système d'alarme ou un interphone. N'oubliez pas les prises supplémentaires par exemple pour les vélos électriques ou les gaines TPC (tubes de protection des câbles) pour l'éclairage du jardin. Enfin, toute l'installation doit être contrôlée après sa mise en place par un organisme agréé. Cette inspection est indispensable pour connecter votre habitation au réseau électrique.Que vous construisiez ou rénoviez, vous ne pouvez pas faire l'économie d'une installation électrique sûre et en ordre de fonctionnement. Mais comment s'y prendre ? A quoi faut-il penser ? Vous vous en chargez vous-même ou faites appel à un professionnel ?

Rénovation de l’installation électrique

Lors d’une rénovation, tout dépend de l’état de l’installation électrique. Si celle-ci date d’avant le 1er octobre 1981, le vendeur doit fournir un rapport de contrôle. Que faire si l’installation électrique n’est pas conforme ? Pas de panique. Les problèmes sont souvent faciles à résoudre, comme l’absence de mise à la terre. Dans ce cas, il suffit de planter un piquet de terre dans le sol (par exemple dans le jardin) et d’installer un interrupteur différentiel (appelé aussi disjoncteur différentiel ou interrupteur de terre) à l’entrée de l’installation. Ces travaux nécessitent très peu de gros-œuvre. Découvrez aussi : électricité non conforme : les cinq erreurs les plus courantes.

Si les interventions nécessaires sont plus importantes, il faudra inévitablement procéder à des travaux de découpage et de démolition. Dans ce cas, il est judicieux de combiner les travaux électriques avec une rénovation complète, en dépouillant la maison jusqu’à la structure brute.

Astuce : il est souvent plus économique de refaire complètement l’installation électrique, comme dans une construction neuve. Cela peut se faire progressivement, en maintenant l’ancienne installation en service jusqu’au moment où la nouvelle est prête à être mise en marche. Vous ne serez donc pas un jour sans électricité.

Coût de l’installation

Les frais liés à une installation électrique dépendent de plusieurs paramètres tels que les matériaux choisis ou les fonctions avancées. Une installation pour une résidence standard peut coûter entre 4 000 et 8 000 euros. Inclure des options comme domotique augmente significativement la facture totale.

Ajoutez le coût d’une inspection obligatoire qui oscille entre 100 et 200 euros, en plus de frais éventuels de modifications spécifiques pour particuliers.

DIY ou faire appel à un professionnel ?

Si vous manquez de temps ou que vous n’êtes pas particulièrement bricoleur, faire appel à un expert est la meilleure option. Mais si vous aimez relever des défis, vous pouvez réaliser des économies considérables en vous lançant vous-même, éventuellement avec l’aide d’un kit pour autoconstructeurs proposé par une entreprise spécialisée. Vous communiquez vos besoins, et tout est calculé pour vous : les matériaux nécessaires, la quantité de câbles, le type de prises, etc. Avant de commencer, vous pouvez participer à une soirée de formation où tout sera expliqué. De plus, il n’est pas impératif de tout faire soi-même. Vous pouvez, par exemple, vous occuper du câblage et laisser l’installation du tableau électrique à un expert.

Plan pour la réalisation de votre installation électrique

1. Prises et points lumineux

Tout repose sur un bon plan. Combien de prises, d’interrupteurs et de points lumineux souhaitez-vous ? Rêvez-vous d’installer des volets roulants électriques ? Intégrez ces éléments dès le début dans vos plans.

2. Monophasé ou triphasé

Réfléchissez aux appareils que vous allez utiliser. Une installation standard monophasée (230 V) est suffisante dans la plupart des cas. Mais pour des appareils nécessitant une forte puissance, à partir de 7 300 W comme un four à induction haute gamme ou un sauna électrique, une installation triphasée (380 V) est nécessaire. De plus, si vous installez des panneaux solaires sur votre toit, optez également pour cette dernière configuration.

3. Quel niveau de confort souhaitez-vous ?

Choisissez le niveau de confort que vous souhaitez, car plusieurs options s’offrent à vous :

• Installation standard : avec des interrupteurs, prises et variateurs traditionnels, cette option est la plus abordable et reste inchangée tout au long de sa durée de vie.
• Domotique : tous les composants (éclairage, interrupteurs, capteurs, etc.) sont interconnectés via un câble bus et peuvent être programmés grâce à un ordinateur, une tablette, un smartphone ou un écran tactile. Il s’agit de la solution la plus coûteuse, mais idéale pour ceux qui souhaitent avoir la flexibilité de programmer et d'agrandir leur système à volonté. Vous pourrez, par exemple, allumer les lumières avec votre smartphone, contrôler les volets avec un écran tactile ou encore activer le chauffage depuis votre lieu de travail.
• Commande centrale : cette solution se situe entre la domotique et l’installation standard. Les composants sont reliés entre eux via un câble de commande. Mais à la place des modules domotiques, on utilise des relais physiques à l’intérieur du tableau électrique. Vous profitez, par conséquent, de la basse tension pour les commandes et pouvez utiliser des interrupteurs plus sophistiqués tout en gardant un coût plus raisonnable. Si vous souhaitez passer ultérieurement à une véritable domotique, vous pouvez remplacer les relais par les modules de commande domotique.

La chronologie et la durée des travaux 

Les travaux d’électricité ne se réalisent pas en une seule fois, mais étape par étape tout au long du processus de construction. En général, les travaux s’effectuent en deux ou trois étapes :

1. Découpe des saignées et pose des conduits
   Cette étape a lieu juste après le gros œuvre, avant que les fenêtres soient installées. Les conduits électriques, ainsi que ceux destinés aux sanitaires et au gaz, sont posés sur la dalle de sol. Ensuite, on procède à l'installation de l'isolation, suivie de la chape.
2. Installation des prises et interrupteurs
   Une fois les travaux de chape et de plafonnage terminés, il est temps d’intégrer les prises et interrupteurs dans les murs.
3. Raccordement du tableau électrique
   Le tableau électrique est raccordé en fin de chantier. Cela permet de tester l’installation circuit par circuit. C’est l’élément le plus coûteux de l’installation, il est donc préférable d’attendre que toutes les fenêtres et portes soient installées et que l’habitation soit bien sécurisée avant de s’y attaquer.

Pour une installation électrique standard, l’intervention d’un électricien nécessite environ huit jours ouvrables au total. Attention lorsque vous sollicitez des devis : l’électricien ne facture pas à l’heure, mais par point de raccordement (nombre de prises, interrupteurs, points lumineux, …). Si vous optez pour une maison clé sur porte, des frais supplémentaires peuvent être à prévoir si vous demandez davantage de raccordements que ce qui est inclus dans le cahier des charges.

Inspection électrique obligatoire

Après le raccordement du tableau électrique, il reste une dernière étape à franchir : l'inspection électrique obligatoire. Pour cela, prenez contact avec un organisme de contrôle indépendant (OCB, BTV, Vinçotte, ATK, …). Vous devez présenter au contrôleur le schéma unifilaire et le plan de situation. Ces documents lui permettent de visualiser les points lumineux, les interrupteurs ainsi que l’emplacement des tableaux, des raccords, des dérivations et des prises murales. L’installation n’a pas besoin d’être opérationnelle. Il n’est donc pas nécessaire d’avoir déjà branché toutes les lampes et appareils. Le contrôleur vérifie non pas le fonctionnement de l’installation, mais la présence de tous les éléments de sécurité indispensables. Si l’installation est approuvée, remettez le rapport de conformité AREI à votre gestionnaire de réseau afin d’obtenir le raccordement définitif au réseau électrique.

 Raccordement électrique

Vous construisez et souhaitez demander un nouveau raccordement électrique ? Ou vous voulez déplacer, désactiver ou supprimer le raccordement électrique existant de votre logement ? Vous pouvez soumettre une demande en ligne auprès de votre gestionnaire de réseau. En cas de rénovation, si vous prévoyez d'étendre ou de renforcer le raccordement, gardez à l'esprit que vous devrez faire vérifier à nouveau votre installation électrique.

Problèmes courants et solutions

Les installations électriques peuvent parfois rencontrer certains problèmes :

• Court-circuit : souvent causé par des câbles endommagés, des appareils défectueux ou des interrupteurs mal connectés. Vous pouvez résoudre ce problème en remplaçant les câbles ou appareils défectueux et en vérifiant les connexions.
• Surcharge : un trop grand nombre d'appareils sont raccordés à un même circuit électrique, ce qui peut déclencher les disjoncteurs automatiques. Répartir la charge sur plusieurs circuits ou ajouter des groupes supplémentaires dans le tableau de distribution peut régler ce problème.
• Fluctuations de tension : elles peuvent endommager les appareils électroniques sensibles. L'installation d'un dispositif de protection contre les surtensions constitue une solution efficace.
• Éclairage défectueux : cela peut être dû à des ampoules usées, des connexions défaillantes ou des problèmes au niveau de l'interrupteur. Remplacez les ampoules et vérifiez les points de connexion.
• Mise à la terre défaillante : cela augmente le risque de chocs électriques. Vérifiez régulièrement la mise à la terre pour éviter ce problème.

Entretien

Pour garantir la sécurité et l’efficacité de votre installation électrique, un entretien régulier est essentiel :

• Vérifiez périodiquement les disjoncteurs différentiels en appuyant sur le bouton de test. Cela garantit leur fonctionnement correct en cas de fuite de courant.
• Inspectez visuellement les câbles et les prises pour détecter tout dommage, décoloration ou connexion lâche.
• Faites réaliser une inspection professionnelle par un électricien agréé au moins tous les cinq ans.
• Remplacez les ampoules usées et contrôlez les interrupteurs ainsi que les prises pour détecter toute usure. Gardez le tableau de distribution propre, sans poussière, et assurez-vous qu’il reste toujours accessible.

FAQ sur les installations électriques