L’humidité ascensionnelle, celle qui passe par les maçonneries, est une cause majeure de problèmes d’humidité. Yves Vanhellemont, expert en la matière, souligne les principaux signaux avant-coureurs.
Humidité ascensionnele dans 1 maison sur 3
Yves Vanhellemont est directeur adjoint au département du développement durable et de la rénovation au sein du centre scientifique et technique de la construction (WTCB°. Il traite les questions d’humidité ascensionnelle, des précipitations et de la condensation. Yves Vanhellemont : « L’humidité ascensionnelle est une des principales causes de problèmes d’humidité : statistiquement, un tiers des maisons dans notre pays sont potentiellement affectés. »
L’humidité ascensionnelle cause plus de dégâts que la pluie ou la condensation. Et ce, pour deux raisons. « Premièrement, il y a une plus grande quantité d’eau. Deuxièmement, l’humidité en provenance du sol est chargée en sels. Cela aggrave les symptômes. Un mur humide qui contient ces sels est plus facilement dégradable qu’un mur seulement humide, à cause de la pluie. »
Quelles maisons courent le plus grand risque ?
« Toutes les maisons construites avant le milieu du 20ème siècle peuvent souffrir d’humidité ascensionnelle » souligne Yves Vanhellemont. « Cela vient du manque de membrane anticapillaire. Cette pratique a été standardisée plus ou moins dans les années ’50. »
Il insiste pourtant sur le fait que toutes les vieilles maisons ne souffrent pas d’humidité ascensionnelle. « Ma maison a été construite en 1903 sans membrane protectrice et mes murs sont secs, même dans la cave. Je dois sans doute remercier les personnes ayant construire la route juste devant ma maison : toute l’eau de pluie s’écoule directement dans les égouts. »
Selon Yves Vanhellemont, l’humidité en provenance du sol n’est pas seulement liée aux eaux souterraines. D’autres facteurs jouent un rôle, parmi lesquels :
- La déclivité du terrain.
- Le renforcement du terrain autour de la maison.
- La manière dont l’eau de pluie est drainée.
Et les maisons d’après 1950 ?
Votre maison a été construite après les années ’50 ? Les risques d’humidité ascensionnelle sont plus faibles, mais pas impossibles. Cela peut, par exemple, être le cas si :
- Aucune membrane protectrice n’a été posée.
- Il existe une interruption dans la protection placée contre les inondations.
- Une interruption dans cette protection est induite par des travaux ultérieurs.
- Le jardin ou la terrasse sont surélevés.
Comment reconnaître l’humidité ascensionnelle ?
« Tout commence par une analyse approfondie » explique Yves Vanhellemont. « Beaucoup de causes d’humidité ont les mêmes symptômes. J’ai connu des problèmes d’infiltrations de pluie dont les symptômes étaient précisément ceux d’une humidité ascensionnelle. »
Déroutant ? Yves Vanhellemont nous indique trois signaux forts :
- Il existe toujours un point d’humidité et des dommages visibles au pied du mur. Dans la partie basse du mur, à une hauteur maximale de 1 mètre.
- Il y a des dégâts liés à l’humidité sur les murs intérieurs alors que ceux-ci ne sont pas en contact avec l’environnement extérieur.
- Les parties de murs endommagés ne sont pas exposées à la pluie. C’est le cas des façades orientées nord-nord-ouest.
Attention, ce n’est pas parce que vous avez un point d’humidité qu’il y a forcément un problème grave. Des mesures supplémentaires sont requises.
Test au carbure de calcium
Ici, un trou est fait jusqu’au cœur du mur. On y introduit ensuite une bouteille en métal contenant une capsule de carbure de calcium. Celui-ci réagit et permet de déterminer la quantité d’humidité présente dans le mur. Le mur est sec à l’intérieur ? Il y a donc peu de risque d’être en présence d’humidité ascensionnelle.
Test gravimétrique
Cela semble compliqué ? Cette méthode est plus simple que le test au carbure de calcium. U spécialiste fait un trou dans le mur, pèse les morceaux de maçonnerie et les laisse sécher. En les pesant par la suite, il sait déterminer la quantité d’eau qui s’est évaporée.
Attention avec l’hydromètre classique
L’hydromètre classique (vous savez, l’appareil avec deux pointes) est moins intéressant si vous cherchez des preuves d’humidité ascensionnelle. Yves Vanhellemont : « Les résultats du mesurage sont influencés, avec cet appareil, par la présence de sels hygroscopiques. Ce sont les sels se trouvant dans le mur, souvent dans les vieux bâtiments, et qui attirent l’humidité de l’air. Avec un hydromètre classique, il peut sembler y avoir un gros problème d’humidité alors que la tache d’humidité est seulement de surface. Les sels hygroscopiques ne peuvent pas faire de mal, mais il est difficile de s’en débarrasser. Le mieux est encore d’installer une plaque de recouvrement.
Que pouvez-vous faire contre l’humidité ascensionnelle ?
Première bonne nouvelle : selon Yves Vanhellemont, l’humidité ascensionnelle dans une maison peut toujours être traitée. Il existe deux méthodes importantes.
1. Dégager les murs et installer une protection contre les infiltrations d’eau
Yves Vanhellemont : « C’est la méthode la plus radicale puisque vous replacez une membrane d’étanchéité dans le mur. Toutefois, parce que vous devez faire une ouverture dans le mur porteur, vous compromettez temporairement la stabilité de la structure. Cette approche n’est pas toujours possible et est également assez chère. Il s’agit néanmoins d’une méthode passablement efficace.
2. Injecter un produit contre l’humidité ascensionnelle dans les murs
Avec cette méthode, vous apportez une barrière mécanique contre l’humidité ascensionnelle en injectant un produit dans le mur. Yves Vanhellemont : « Cette solution est régulièrement privilégiée parce qu’elle permet de moins endommager la maison et qu’elle ne met jamais en danger sa stabilité. Le taux de réussite est très élevé. Cela fait dix-sept ans que je travaille dans ce domaine et je peux compter sur mes deux mains le nombre de cas où cela n’a pas fonctionné. »

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