Il existe de nombreuses raisons, démographiques ou socio-économiques, pour expliquer une tendance sous-jacente à la création de logements neufs plus petits. C’est, toutefois, sans compter avec les mentalités et la loi.
La poussée démographique et l’accessibilité financière, notamment dans les grandes villes, poussent de plus en plus les promoteurs immobiliers à créer des espaces de vie plus restreints, à mutualiser certaines pièces fonctionnelles, à construire des maisons trois façades plutôt que quatre, etc.
Confirmation par les chiffres
Les chiffres viennent confirmer cette tendance puisque, si en 2003, la superficie moyenne d’un logement était de 103 m², elle était de 93 m² en 2016. Une évolution en marche qui n’a rien d’exceptionnel puisque, si l’on prend comme référence les marchés français et hollandais, nos habitations moyennes ont presque 30 m² de surface habitable en plus. Bien plus qu’il n’en faut, apparemment, dans une société où les familles monoparentales se multiplient.
Accessibilité du marché
Les professionnels s’accordent à dire que si l’on réduisait la superficie de nos biens immobiliers de 10%, on permettrait à une plus grande partie de la population d’accéder à la propriété et de répondre ainsi à cette brique dans le ventre qui les titille. Problème : les réglementations régionales ne vont non seulement pas en ce sens. Ainsi, il y est clairement inscrit, pour la Wallonie, que le séjour doit faire un minimum de 20 m² et la première chambre 14 m². Il en va de même, en fait, pour toutes les pièces de la maison, rendant la réduction de la superficie viable impossible. Ajoutez à cela que certaines communes – celles-là mêmes qui octroient les permis – ne voient pas forcément d’un bon œil de densifier l’habitat et d’ainsi accepter une population aux revenus moins élevés.
Et la qualité ?
Une autre inquiétude, plus dans le chef des futurs acquéreurs, est que cette réduction de superficie ne se fasse au détriment de la qualité du logement. Là, les promoteurs veulent rassurer tout le monde. Le niveau de confort et de qualité d’un logement n’est plus lié en quoi que ce soit à sa superficie.
On le voit, des logements plus petits seront, tout en étant aussi qualitatifs, plus accessibles. Il faut pourtant apporter un bémol à cette belle perspective : si la superficie d’un logement baisse de 10%, son prix, lui, ne chutera que de 5 ou 6%.
Source : Le Soir