Tomas et Arne transforment un cargo en maison de vacances et bar

Pendant des années, le Junoboat transportait du charbon. Maintenant, le ‘spits’ âgé de 70 ans, est au quai au Stropkaai, où, après une rénovation approfondie, il sert de maison de vacances branchée et de bar accueillant sur l’eau. L’architecte Tomas Vandaele (27) et l’entrepreneur Arne Vanneste (26) ont uni leurs forces pour ce projet de rénovation extraordinaire et ils sont fiers du résultat après un an et demi de dur labeur.

De péniche en kot étudiant

Le Junoboat n’a pas tout de suite été transformé en maison de vacances, vu qu’à l’origine, il servait de kot étudiant pour Tomas et pour sa sœur. « À ma sœur et à moi, il nous restait respectivement encore trois et deux ans d’études. La location d’un kot à Gand est bien coûteuse, donc on a eu l’idée d’acheter quelque chose nous-mêmes. Par hasard, nous sommes tombés sur une annonce d’une péniche et nous avons remarqué que pour la même somme d’argent, on vous offre bien plus de surface sur une péniche que dans un appartement. Nous avons trouvé ce bateau assez vite et c’est là que ma sœur et moi, nous avons passé le reste de nos études.

De kot étudiant en maison de vacances avec bar accueillant

C’est la mère de Tomas qui a eu l’idée de transformer le bateau par la suite en maison de vacances avec bar. Tomas s’est occupé du plan, et il a collaboré avec l’entrepreneur Arne Vanneste, son ami proche, pour rénover le bateau lui-même. « Moi, j’ai créé le plan, alors qu’Arne s’est occupé de la réalisation technique. Bien évidemment, il y avait une interaction constante entre nous deux. Nous formions une équipe très complémentaire » , raconte Tomas.

« Partis de zéro »

Le duo a complètement démantelé le bateau jusqu’à là cuve en acier. « Surtout pour pouvoir faire une inspection approfondie du bateau et pour nous assurer de ce qu’il n’y avait pas de failles cachées. Ensuite, nous sommes partis de zéro pour reconstruire le bateau. » Pendant les travaux, ils ont trouvé une vieille hélice sur laquelle était gravée ‘JUNO’, le nom originel du bateau. » Aussi nous paraissait-il une idée chouette de reprendre ce nom puisque nous voulions prendre un nouveau départ, recommencer à zéro. »

Défis techniques

Tout d’abord, une plaque de sol a été moulée en béton. Celle-ci s’est constituée comme base du reste du plan vu qu’un bateau en soi n’est jamais d’aplomb. « Ici, un laser ou un équerre ne vous sert à rien. C’est pourquoi nous nous sommes basés totalement sur la plaque de sol que nous avons fait mouler et polir le plus droit possible» , explique Tomas. D’autres défis techniques se situaient surtout sur le plan du régime des eaux avec un système de pompage et sur le plan de la luminosité que Tomas a optimalisée de façon intelligente à l’aide de deux terrasses.

Matériaux justes

Le fil rouge à travers la rénovation était une architecture juste, focalisant l’authenticité. « Nous avons vidé le bateau jusqu’à la coque puisque nous voulions montrer son intérieur. Nous voulions vraiment montrer comment elle a été construite et nous avons par exemple laissé visibles les poutres. Nous osons montrer ce que certaines personnes cachent, montrer que cela vaut bien la peine. » Ensuite, Arne et Tomas ont opté consciemment pour des matériaux robustes et naturels comme le sol en polybéton et des revêtements muraux en bouleau pour souligner la conception juste du bateau.

Énergie renouvelable

L’énergie renouvelable a également un lieu sur le bateau. Ainsi, le pont du Junoboat est composé à environ deux tiers de terrasse et un tiers de panneaux solaires. « Les panneaux nous permettent de compenser une grande partie de la consommation énergétique. Ce n’est pas suffisant si tout fonctionne en même temps, mais pendant les moments plus calmes, nous pouvons pourvoir toute la maison de vacances d’électricité grâce aux panneaux solaires. »

L’atout majeur

C’est surtout le caractère singulier du bateau que les amis gantois considèrent comme l’un des atouts majeurs. « Chez beaucoup de péniches spits on voit l’idée de leur donner une sensation de loft ou un look industriel. Notre idée était surtout de partir le plus possible de la véritable qualité du bateau, à savoir la structure en acier. Nous la laissons à vue à de nombreux endroits, et c’est bien cela qui donne ce caractère spécial au Junoboat » , raconte Tomas.

Un an et demi

Au total, le projet de rénovation complet a duré un an et demi. Un peu plus longtemps que prévu, mais c’est surtout parce que Tomas et Arne voulaient finir le tout jusque dans les moindres détails et qu’ils ont réalisé pratiquement toute la rénovation eux-mêmes. « Nous n’avons sous-traité que les choses que nous ne pouvions vraiment pas faire nous-mêmes, comme la plaque de sol et le scellage du toit. Nous avons fait le reste nous-mêmes, de la construction de l’ossature-bois jusqu’à l’électricité, le drainage et la finition. »

Budget

Le budget qu’ils avaient en tête a été largement dépassé. « C’est souvent le cas chez les personnes qui rénovent un bateau. Le prix d’achat d’un bateau est bas, mais le coût final de sa rénovation correcte est plus élevé que pour une maison traditionnelle de la même surface. C’est surtout parce qu’il y a beaucoup plus de points d’attention que dans une maison. »

Cependant, Tomas et Arne soutiennent toujours leurs choix et ils restent convaincus du résultat. Les personnes qui ont déjà souvent logé dans la maison de vacances et les clients du bar JUNO le leur confirment également. « Nos logés disent souvent que le bateau est plus spacieux de ce qu’ils avaient imaginé, et ils aiment surtout le fait qu’il peuvent aussi s’installer à l’extérieur grâce à la présence des terrasses. »