Une enveloppe authentique, un intérieur contemporain. Au moment de réhabiliter l'ancienne grange voisine de la maison de ses parents, Arthur Huart a décidé de ne pas choisir entre l'ancien et le nouveau. L'architecte vit aujourd'hui dans un espace ouvert, épuré, en phase avec l'histoire du bâtiment.
Il y a trois ans, à l'heure de quitter le giron familial, Arthur Huart n'a pas déménagé bien loin… La grande bâtisse en pierre de 1753 dans laquelle il a grandi se dresse à quelques pas seulement de son nouveau logement. Aujourd'hui, il vit dans l'ancienne grange, qu'il a aménagée en habitation contemporaine, ouverte sur la cour commune et réhabilitée dans le respect du bâti existant.
S'intégrer dans l'existant
La grange, construite en 1866, était abandonnée et délabrée. Mais les façades et la vieille charpente étaient toujours en place, affirmant le caractère du bâtiment. Pour l'architecte, la priorité était de conserver la cohérence de l'ensemble bâti. Pour cela, pas question de toucher à la façade, ou si peu.
Les deux arches de la façade sont représentatives de l'ancienne fonction du bâtiment. L'idée était de les mettre en valeur, à l'intérieur comme à l'extérieur.
Une grande baie vitrée a été placée en retrait des deux arches accueillant autrefois les anciennes portes cochères, de manière à créer une terrasse couverte. Cette grande baie vitrée, autour de laquelle s'organisent toutes les fonctions de l'habitation, offre des vues, depuis l'intérieur, sur l'enveloppe de pierre chargée d'histoire et de caractère.
Seules quelques ouvertures existantes ont été agrandies. Elles sont marquées par des encadrements métalliques, de manière à souligner l'intervention contemporaine. Pour le reste, l'enveloppe est restée fidèle à son aspect d'origine. C'est à l'intérieur que s'exprime la modernité de la rénovation. « Nous voulions conserver le cachet et la cohérence de l'ensemble bâti, mais créer le contraste avec une intervention plus contemporaine à l'intérieur, en ouvrant généreusement l'espace », précise Arthur Huart.
Un plan bien rythmé
À l'intérieur, tout a donc été évidé. L'architecte s'est toutefois inspiré de la trame de départ pour organiser les fonctions, la grange étant initialement divisée en trois travées. Le nouveau plan s'organise dans le respect de cet ancien rythme, aujourd'hui symbolisé par des éléments de structure peints en noir et une diversité dans le traitement des plafonds. La cuisine et le salon s'implantent dans les anciennes travées latérales, de part et d'autre de la salle à manger centrale.
À l'étage, le grand palier, ouvert sur le rez-de-chaussée, accueille un bureau dont le mobilier fait office de garde-corps. Deux anciennes charpentes, sablées, ont été laissées apparentes, et les occupants profitent d'une généreuse vue sur la face intérieure de la façade. Ce palier central distribue une salle de bains et deux chambres offrant des vues sur la cour via les anciennes fenêtres agrandies.
Réalisation : ATMOS Architectes
Texte : Anne-Catherine De Bast
Photos : Laurent Brandajs