De par ses proportions et ses matériaux, cette maison mitoyenne des années 1950 affiche un caractère somptueux. Mais le cloisonnement des espaces impactait fortement sa luminosité et son contact avec le jardin, rendant l’atmosphère quelque peu écrasante. Autant de problèmes que le collectif d’architectes metamorphOse a solutionnés avec brio.
Cette construction qu’il a de ce fait particulièrement soignée en utilisant des matériaux de qualité et en créant de confortables espaces habillés de belles boiseries et autres ornements. « À l’image de sa façade principale, cette maison était remarquablement bien conservée. Ses propriétaires l’avaient parfaitement entretenue durant de nombreuses années, jusqu’à ce qu’ils la quittent une fois retraités », affirme Delphine Termote, du collectif d’architectes metamorphOse.
Le jeu de parement des briques collées marque l’intervention en façade arrière, où la forte présence du mur mitoyen a permis de construire un nouveau volume à l’étage, occupant désormais plus de la moitié de la terrasse d’origine.
Au rez-de-chaussée, la façade arrière a été amputée d’un volume (côté gauche) pour retrouver un contact direct et plein avec le jardin et harmoniser l’ensemble en symbiose avec le nouveau volume de l’étage.
Le sol de la terrasse est en granito coulé, comme celui de la cuisine. Les briques collées de la façade arrière ont été alternativement posées à l’horizontale et à la verticale pour un effet de légèreté. Le non-traitement du mur de la terrasse dans son entièreté s’explique par la venue prochaine d’une fresque.
Le deuxième étage comprend trois chambres d’enfant et une salle de douche. Ici, la chambre du petit dernier, éclairée par la fenêtre s’ouvrant sur la toiture verte du nouveau volume.
Éclairée par une dalle de verre zénithale, la salle de douche occupe l’ancien accès aux combles aménagés. Les murs de la douche et du côté sanitaires sont habillés de grands carrelages à effet terrazzo.
La structure de l’escalier d’origine a été conservée. Seules les anciennes boiseries formant le garde-corps ont été remplacées par une version en ferronnerie, plus moderne et plus haute aussi, afin de respecter les normes de sécurité.
Le niveau des combles a été entièrement réaménagé. Il s’est transformé en espace polyvalent, partiellement occupé par l’aîné des enfants. Des placards intégrés longent le mur du nouvel escalier d’accès.
Les nouvelles fenêtres de toit ont été judicieusement placées pour relayer la lumière naturelle aux étages inférieurs. En bas à droite, le grand lanterneau éclairant la cage d’escalier. À gauche, la dalle de verre éclairant la salle de douche des enfants.
Le nouveau volume occupe une grande partie de l’ancienne terrasse. La partie restante est devenue la terrasse privative des parents. La lumière traversant la porte vitrée sur pivot se prolonge au rez-de-chaussée grâce à la grande dalle de verre au sol. Une plus petite dalle a été placée en extérieur pour apporter de la lumière dans la cuisine.
Située à l’intersection du nouveau volume arrière et de la chambre côté rue, la salle de bains des parents se compose d’une baignoire en îlot, d’une large douche et d’un plan vasque en Solid Surface, sur un sol en résine époxy.
La salle de bains parentale peut être isolée du nouveau volume grâce à un panneau coulissant en verre sablé laissant filtrer la lumière tout en préservant l’intimité.
Le mur du fond de la salle de bains des parents a été totalement exploité par l’aménagement de placards intégrés, dans un alignement millimétré avec le plan vasque et les miroirs.
De la chambre des parents, on accède librement, à gauche, à la salle de bains, au bureau et à la terrasse. À droite, l’accès au palier du premier étage se fait par une porte.
Monumental, l’escalier d’origine et son nouveau garde-corps en ferronnerie distribuent les deux étages de la maison. Une baie fixe cadre la terrasse privative des parents au premier étage.
Au premier étage, en façade à rue, la chambre des parents a reçu un nouveau plancher en chêne semi-massif, un nouveau châssis en aluminium, un faux plafond permettant notamment de dissimuler les rails des tentures, ainsi qu’un radiateur qui brille par sa discrétion.
Les lignes du nouveau garde-corps mettent à l’honneur celles de la cage d’escalier. Les portes sans chambranles contribuent à la sérénité visuelle des lieux.
Pour bénéficier d’un maximum de lumière dans la cage d’escalier, le grand lanterneau d’origine placé au niveau des combles est épaulé par les nouvelles fenêtres de toit.
La nouvelle cuisine a pris la même place que l’ancienne, à ceci près qu’elle est désormais en lien direct avec le reste du rez-de-chaussée et le jardin. Les tonalités de son sol en granito coulé répondent à celles de son mobilier : blanc, brun et noir.
La dalle de verre du nouveau volume à l’étage des parents contribue grandement à la luminosité de la salle à manger, désormais en lien direct avec la cuisine.
La banquette en chêne disposée le long du mur de briques restauré deviendra le pan principal de l’assise pour la nouvelle table sur mesure que la famille attend avec impatience.
Autrefois séparées, cuisine et salle à manger sont désormais réunies sous la lumière de la grande baie vitrée s’ouvrant sur le jardin et des dalles de verre placées à l’étage.
Entre la salle à manger et le salon, une zone de détente intermédiaire accueille un foyer au gaz intégré dans un ensemble offrant des espaces de rangement.
Donnant sur le hall d’entrée, le coin vestiaire dispose d’une banquette bien placée qui invite à profiter de sa chaleur.
Une double problématique
Initialement, les différentes pièces du rez-de-chaussée, de dimensions généreuses, se succédaient de manière traditionnelle, répondant aux mœurs d’antan. Côté jardin, la cuisine présentait une situation très congestionnée. Son volume, plus profond que le reste de la façade arrière, était séparé du reste du séjour, tandis qu’un escalier extérieur menant à la cave forçait un accès latéral à la terrasse et au jardin. L’autre particularité de la façade arrière était la présence d’une large terrasse au premier étage, adossée à un grand mur mitoyen. « En découvrant les lieux, il nous est aussitôt apparu que l’ensemble du volume arrière gagnerait à être rationalisé pour solutionner le manque de contact avec le jardin. »
Nouvelle façade et nouveau volume
L’excroissance de la cuisine a ainsi été abattue pour s’aligner avec le reste de la façade et créer un véritable contact avec le jardin. Les nouveaux propriétaires ont par ailleurs entrevu la possibilité d’étendre la surface du premier étage en exploitant la terrasse surplombant le jardin. « Nos clients souhaitaient disposer d’un bureau directement relié à leur espace de nuit. Nous avons donc pu tirer parti de ce grand mur mitoyen pour dessiner un nouveau volume compact dans l’alignement de la terrasse, en l’incluant à la nouvelle façade arrière entièrement remodelée. »
L’orientation sud-ouest, très favorable à l’apport de lumière naturelle, a naturellement conduit à ouvrir cette nouvelle façade grâce à une imposante baie vitrée coulissante au rez-de-chaussée et un grand vitrage fixe dans le nouveau volume de l’étage. Ces deux fenêtres offrent un contact frontal avec le jardin et apportent un maximum de lumière. « Les transformations réalisées offrent à la façade arrière une cohérence et une apparence plus contemporaine. Si la brique a été choisie comme parement pour répondre à l’existant, la teinte et le jeu de calepinage des briques collées tantôt à l’horizontale tantôt à la verticale viennent accentuer le caractère contemporain de l’intervention. »
Décloisonner et éclairer
De l’ouverture totale de la façade arrière a naturellement découlé le décloisonnement des espaces au rez-de-chaussée, afin de profiter de toute la largeur de l’habitation et du plein apport de lumière. Une grande cuisine y a été aménagée, ouverte à la fois sur la salle à manger, le jardin et le reste du séjour. Par la structure existante composée d’arches, les espaces restent néanmoins séquencés, ce qui confère à chacune des zones un caractère personnalisé, renforcé par des revêtements différents. Pour inviter encore plus de lumière dans ces espaces, les architectes ont intégré deux relais. Une large dalle de verre intégrée dans le sol du nouveau volume diffuse vers le bas la lumière émanant du grand vitrage fixe et de la porte-fenêtre donnant sur le reliquat de terrasse, où une seconde dalle de verre a été insérée pour éclairer la cuisine.
Étage privatif et combles aménagés
Le premier étage est entièrement dédié au couple. Dans cet espace lumineux où tout communique sans passage obligé par le palier, le dressing et la chambre placés côté rue sont prolongés par la salle de bains, qui peut s’isoler du nouveau volume adjacent grâce à une paroi coulissante en verre sablé. Le deuxième étage propose trois chambres d’enfant et une salle de douche, créée de toutes pièces en lieu et place de l’ancien accès aux combles. Un nouvel escalier a donc été installé ailleurs pour accéder à l’espace sous toiture, aménagé en une quatrième chambre baignée de lumière, grâce aux trois nouvelles fenêtres de toit. À l’instar des interventions réalisées pour diffuser davantage de lumière dans les espaces du rez-de-chaussée, une dalle de verre a été intégrée au sol, face à l’une des fenêtres, pour amener de la lumière dans la salle de douche des enfants située en contrebas.
Soin et précision
Dans ce projet où toutes les pièces ont fait l’objet d’interventions, on ne peut que relever le soin apporté aux finitions, résultat d’un important travail de préparation et de suivi. C’est le cas de l’articulation entre ancien et nouveau, du mobilier intégré et tiré au cordeau de la salle de bains, des rails de rideaux et de stores encastrés dans les nouveaux faux plafonds équipés de gorges lumineuses, de l’alignement des baies rendant les espaces fluides et apaisants, de la géométrie des lignes offrant des perspectives étudiées, des portes sans chambranles insérées dans le plan des murs, des fenêtres à ouvrant caché, des panneaux coulissants pleine hauteur, des radiateurs tous placés à même hauteur ou encore de la coiffeuse intégrée dans la tablette de la chambre du couple. Rien n’a été laissé au hasard, tout est là, en pleine lumière.
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