De manière générale, on préfère camoufler le béton derrière une couche de finition. Mais est-ce bien nécessaire ? Le béton est un matériau fiable et authentique qui offre de multiples possibilités. De par son aspect brut et inachevé, le béton est capable de donner un cachet supplémentaire à nos intérieurs. Petit aperçu des possibilités qu’offre le béton.
1. Les sols
Le béton lissé
Les sols en béton doivent son succès à son aspect homogène : pas un seul joint ! Le béton est lissé pendant la phase de durcissement à l’aide d’une truelle mécanique. L’opération se poursuit jusqu’à ce qu’il acquière une certaine brillance. La teinte grise dépend pour partie du sable ou du ciment utilisé, mais aussi des pigments appliqués sur la surface humide. En cas de très grande surface, il faut prévoir des joints de dilatation pour éviter les fissures dues au retrait et à la dilatation. En revanche, les fines fissures non structurelles sont tout à fait normales. On conseille d’appliquer une couche de protection contre les taches.
Le carrelage
Les carreaux en béton sont largement utilisés à l’extérieur, pour la terrasse ou les allées du jardin, mais vous pouvez également les poser à l’intérieur, notamment en vue d’assurer une continuité dedans/dehors. Ceci est évidemment plus compliqué avec un revêtement en béton lissé, qui devient extrêmement glissant lorsqu’il est mouillé ou sale. Les carreaux ne possèdent pas l’aspect typique d’un sol en béton coulé (sans joints) mais ils constituent une alternative plus qu’intéressante. On en trouve de toutes dimensions : de 30 x 30 cm à 100 x 100 cm avec des épaisseurs allant de 2,2 cm à 10 cm pour les allées. Comme ils sont assez poreux, il est préférable de les imprégner ou d’appliquer une couche de finition pour les protéger des taches. Certains fabricants proposent des carreaux déjà traités.
Le béton marbré ou granito
On ne pense pas immédiatement au béton marbré ou granito, dont l’aspect moucheté rappelle les sols en terrazzo typiquement italiens. Pour obtenir ce béton particulier, on utilise en lieu et place de gravier ordinaire ou de pierre concassée, des granulats spéciaux tels que le marbre, le granit ou d’autres pierres naturelles. Le mélange est coulé sur place mais on trouve également des carreaux fabriqués en usine. Pour lui donner un aspect brillant, on ponce la couche supérieure avec des disques de diamant. Alors qu’un sol lissé a un look industriel, le béton marbré dégage un aspect plus luxueux. En prime, il est étanche et résistant aux rayures.
2. Les murs
Les blocs de béton
Les blocs de béton – généralement à maçonner mais qui peuvent parfois être collés – constituent une alternative aux blocs de terre cuite. Il en existe des creux et des pleins, d’aspect brut ou présentant une fine texture. S’ils sont le plus souvent utilisés dans les caves, ils pourraient très bien l’être dans d’autres pièces. Car contrairement aux blocs de terre cuite, les blocs de béton n’ont pas besoin d’être plafonnés. Ils possèdent une haute stabilité dimensionnelle, sont résistants aux rayures et aux taches, et ne nécessitent pratiquement aucun entretien. On peut les peindre ou les laisser tels quels.
Les murs en béton coulé ou murs préfabriqués
Cette méthode permet de construire facilement une façade composée d’un mur extérieur et d’un mur intérieur, entre lesquels on ménage de l’espace pour l’isolation et une éventuelle coulisse destinée au coulage du béton de liaison des panneaux. Le béton est donc apparent à l’intérieur et à l’extérieur. On peut aussi apposer le matériau isolant à l’extérieur du mur porteur en béton – coulé ou préfabriqué – pour ensuite le recouvrir d’une finition légère comme des plaquettes de pierre, des panneaux de bois ou de métal, des panneaux en fibres-ciment ou un enduit. À l’intérieur, le béton est souvent laissé apparent.
Les panneaux de béton
S’il s’avère impossible de couler un béton ou de poser du béton préfabriqué et que vous préférez ne pas utiliser un matériau d’imitation, vous pouvez toujours opter pour de fins panneaux à coller sur une surface plane. Pour éviter tout problème, il est conseillé de les arrimer avec des vis ou des crochets.
3. Les plafonds
Les hourdis
Les hourdis préfabriqués en béton sont le support le plus courant pour les planchers. On en trouve deux types : les hourdis précontraints pour les grandes portées et les capacités de charge élevées, et les hourdis en béton armé, généralement suffisants pour les maisons particulières. Les hourdis en béton armé sont disponibles dans des hauteurs allant de 12 à 20 cm et des largeurs de 30 à 120 cm. Leur pose est rapide et aisée, et il suffit ensuite de les recouvrir d’une mince chape de compression en béton. Le plafonnage de la face inférieure des hourdis n’est pas indispensable. Si vous choisissez de ne pas le faire, veillez à ce que la partie visible soit bien lisse.
Les prédalles
Dans les constructions traditionnelles, de larges dalles de béton sont utilisées pour les planchers porteurs. Ces éléments, fabriqués en usine, forment une sorte de coffrage permanent. Leur épaisseur est de 5 à 6 cm pour des largeurs allant de 120 à 240 cm. Ici aussi, on coule par-dessus une chape de compression en béton de 15 cm d’épaisseur. La face inférieure, elle, peut être parfaitement lisse. Compte tenu de leurs grandes dimensions, il y a peu de joints visibles. Différentes ouvertures peuvent être pratiquées lors de la production, afin de loger spots encastrés, tuyaux, grilles de ventilation ou fenêtres de toit. Mais le câblage peut tout aussi bien être monté en surface : avec un peu de créativité, les goulottes permettent de créer un joli motif sur le plafond.
Les plafonds coulés sur chantier
Les planchers porteurs coulés sur chantier sont quelque peu tombés en désuétude. Ils restent néanmoins le meilleur choix si vous souhaitez que la structure du coffrage soit apparente au plafond ou s’il s’agit d’un travail plus complexe, notamment en cas de porte-à-faux ou de formes arrondies. Ce type de plancher porteur s’avère également intéressant dans les projets de rénovation, lorsqu’il est impossible de poser de lourds éléments préfabriqués.
4. La cuisine
Le béton peut aussi être utilisé dans la cuisine, notamment pour le plan de travail ou l’îlot de cuisson. Le béton coulé sur place a un aspect plutôt brut, tandis que le préfabriqué est un peu plus uniforme et lisse. Classiquement, un plan de travail en béton présente une épaisseur de 8 à 10 cm. Il faut donc veiller à la solidité des armoires sur lesquelles il repose. On peut éventuellement prévoir des faces latérales de support en béton, auquel cas les armoires de dessous ne sont pas indispensables. Si vous préférez un ensemble plus fin et plus léger, optez pour du béton appliqué sur un support en MDF, des panneaux de fibres-ciment ou un matériau composite. Avec cette technique, vous pouvez même réaliser des portes d’armoire avec une surface en béton.
Notez que le béton standard est poreux et donc plus sensible aux bactéries et aux acides que, par exemple, l’acier inoxydable. Privilégiez donc un béton peu poreux et résistant aux taches pour votre plan de travail. À défaut, vous pourrez toujours appliquer vous-même un enduit de protection. Dans tous les cas, un entretien régulier est nécessaire. Un plan de travail en béton est dur, résistant à la chaleur et à l’usure, mais cela ne dispense pas de le protéger en utilisant, selon les besoins, des sous-plats ou une planche à découper. Après quelque temps, votre plan de travail prendra un bel aspect vieilli.
5. La salle de bains
Il est tout à fait possible d’utiliser du béton pour le sol et les murs de la salle de bains. C’est même envisageable pour une douche de plain-pied, mais la chose est quelque peu osée en raison de la porosité du béton. En effet, l’eau trouvera son chemin, lentement mais sûrement, à travers le matériau. Aussi faut-il impérativement prévoir une membrane d’étanchéité comme support. Pour pallier cet inconvénient majeur, il n’est pas rare de trouver des matériaux de substitution tels que les enduits minces ou les carreaux de céramique « imitation béton ». Enfin, les fabricants ont mis au point des bétons innovants qui élargissent les possibilités décoratives et améliorent sensiblement la facilité d’utilisation.
Les lavabos et les receveurs de douche en béton sont relativement peu courants. Les baignoires sont plus rares encore, en raison de leur poids qui peut facilement atteindre 200 kg. Sachez enfin que le béton réclame plus d’entretien que les matériaux de salle de bains traditionnels.
6. Les escaliers
Plus encore que les sols, les murs et les plafonds, les escaliers se prêtent à la réalisation d’étonnantes créations en béton. D’un point de vue purement pratique, un escalier en béton est solide et, contrairement à un escalier en bois, il ne grince pas. Son poids nécessite toutefois une étude de stabilité et, s’il doit être placé avec une grue (dans le cas d’un escalier préfabriqué), il faut procéder à l’opération avant la fermeture de la toiture.
Les escaliers coulés sur place avant d’être recouverts d’un matériau de finition sont moins courants qu’autrefois. Ils ont cédé la place aux escaliers préfabriqués. Il faut savoir qu’un escalier en béton n’est pas nécessairement lourd. Il existe par exemple des escaliers flottants ou des modèles en colimaçon, sans contremarches. Les possibilités de forme ne manquent pas. On peut également combiner le béton avec d’autres matériaux, comme le métal pour les limons et la rampe, ou le verre pour la balustrade. Si le gris vous semble un peu trop sévère, utilisez du bois pour la finition des marches.
Source : Je vais Construire