En période de hausse des prix de l’énergie, de transition vers les énergies renouvelables, l’initiative semble très contre-intuitive. Pourtant, le fournisseur d’énergie Mega va faire payer une redevance supplémentaire aux propriétaires de panneaux solaires. « Il y a une certaine logique à cela », commente Kurt Deman de Monenergie.be.
Qu’a précisément décidé Mega ?
Fin août, le fournisseur d’énergie décidait que les propriétaires de panneaux solaires (prosumers) et d’un compteur analogique (un compteur qui tourne à l’envers) devraient s’acquitter d’une redevance supplémentaire. « Cela ne concerne que les nouveaux contrats à partir du 1er septembre ou les renouvellements à partir du 1er novembre. Les contrats actuels ne seront pas rompus », explique Kurt Deman.
« La redevance sera calculée sur base de la capacité de l’onduleur de l’installation photovoltaïque et s’élève à 15 euros par kVA de capacité pour le mois de septembre », précise Deman (kVA signifie kilovolt-ampère et exprime la quantité maximale de courant continu que l’onduleur peut convertir en courant alternatif utilisable, ndlr). « Pour une installation dont l’onduleur a une capacité de 4 kVA, cela revient à 60 euros par mois, soit 720 euros par an. Ce montant s’ajoute au tarif prosumer sur lequel les fournisseurs n’ont aucune prise puisqu’il est fixé par les régulateurs du marché de l’énergie et le gouvernement. »
Ce coût forfaitaire par kVA de capacité est recalculé chaque mois, précise le fournisseur d'énergie.
Pourquoi cette redevance est-elle introduite ?
Mais quelle raison pousse Mega à imposer cette redevance ? « Mega entend couvrir les coûts de déséquilibre », poursuit Kurt Deman. « On parle de déséquilibre dès lors qu’il y a un manque ou un surplus d’énergie sur le réseau électrique. Les coûts de déséquilibre recouvrent ce que paie un fournisseur pour faire correspondre l’offre et la demande sur le réseau électrique. Ces coûts seraient jusqu’à vingt fois plus élevés pour les propriétaires de panneaux solaires et Mega entend maintenant les récupérer auprès de ces propriétaires."
Et pourquoi uniquement auprès des propriétaires d’un compteur inverseur ?
« Pour maintenir ce déséquilibre aussi faible que possible, les fournisseurs d’énergie essaient de prévoir la quantité d’électricité qui sera consommée et produite un jour donné », détaille Kurt Deman. « Cette prévision est extrêmement difficile quand les propriétaires de panneaux solaires sont encore équipés d’un compteur inverseur », déclarait Elsie Van Linthout, porte-parole de Mega, sur les antennes de VRT NWS. « Pour les clients équipés d’un compteur numérique, nous savons précisément combien d’énergie ils consomment et combien ils en injectent sur le réseau. Ils seront toujours facturés aux tarifs en vigueur et les coûts supplémentaires sont déjà inclus dans ces tarifs. » Comme un compteur analogique tourne à l’envers, il n’est pas possible au fournisseur de connaître la consommation et la production exactes du prosumer.
Le fournisseur d’énergie peut-il décider seul de cette redevance ?
« Absolument », confirme le spécialiste en énergie. « En ce qui concerne les nouveaux contrats et les renouvellements, c’est parfaitement légal, à condition que le fournisseur communique clairement sur le sujet. D’ailleurs, Mega n’est pas seul à agir de la sorte. Octa+ a déjà introduit une redevance similaire mais d’un montant inférieur. Il n’est donc pas du tout exclu que d’autres fournisseurs suivent. »
Faut-il s’équiper au plus vite d’un compteur digital ?
Vu la situation, n’y a-t-il pas intérêt à s’équiper au plus vite d’un compteur digital ? « Même si l’avantage est limité, la plupart des gens préfèrent conserver leur compteur analogique le plus longtemps possible », constate Kurt Deman. « Une autre alternative pour éviter la redevance consiste à choisir, à l’échéance de votre contrat, un fournisseur qui ne la facture pas. »

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