Solutions pour un jardin à plusieurs niveaux : des escaliers et talus à des murs de soutènement et palissades

Depuis des siècles, les architectes paysagers jouent avec l’espace pour tromper le regard et la perception. Les jardins à la française affichent une pente légère pour avoir l’air plus étendus, et les jardins anglais ondulent pour imiter la nature. Les différences de niveau ne donnent pas uniquement du caractère à votre jardin, elles assurent aussi un écoulement naturel de l’eau. Tour d’horizon des escaliers, talus, murs de soutènement et autres palissades.

1. Bordures

Des marches ou bordures de la largeur du jardin sont une bonne option. Ces « micro-murets », qui compartimentent dès lors votre jardin, existent dans des matériaux très variés. Pour que le résultat soit à la hauteur de vos attentes, il vous faut tenir compte de deux paramètres. D’une part, le matériau doit être solidement fixé. D’autre part, il ne doit nécessiter aucun entretien. L’acier Corten constitue en cela un bon exemple, et s’avère d’ailleurs très tendance, bien que l’acier galvanisé gagne du terrain.

Quel que soit le matériau choisi, assurez toujours bien la fixation de la bordure. Pour ce faire, utilisez des ancrages, mais ne les placez pas du côté visible pour d’évidentes raisons esthétiques. Veillez également à disposer de tôles aussi longues que possibles. Vous créerez ainsi un effet « lisse » tout en évitant au maximum les basculements vers l’avant. Laisser un écart de quelques centimètres facilitera par ailleurs l’entretien du jardin ; vous pourrez ainsi facilement passer dessus avec votre tondeuse, ce qui vous évitera d’avoir à tailler les côtés. Pour cette même raison, prévoyez également un rebord à l’avant.

Aménager votre jardin en maintenant le prix bas ? En délimitant correctement les bordures, en utilisant du stabilisé et un gravier de bonne qualité, vous pouvez déjà créer un dessin.

2. Mur de soutènement

Si la différence de niveau est supérieure à 15 cm, une seule marche ne suffira pas. Placer plusieurs marches créera un bel ensemble, à condition de laisser suffisamment de distance entre chaque marche, car vous devrez pouvoir tondre aisément les espaces intermédiaires. Le mieux sera peut-être de laisser quelques mètres entre chaque marche et de jouer davantage avec les niveaux.

Si vous préférez compenser une importante différence de niveau en une seule intervention, un muret ou une paroi de soutènement pourrait être la solution. Ce type de paroi se vend sous forme de système modulaire. Vous trouverez ainsi sur le marché des pièces droites, des angles ainsi que des coudes intérieurs et extérieurs afin de parer à toutes les situations.

Bois tressé

Ces parois de soutènement existent dans de nombreux matériaux. Comme pour les bordures, vous en trouverez en acier Corten et en inox. Nombreuses sont cependant les personnes qui donnent leur préférence au bois tressé. Vous trouverez de tels modèles prêts à l’emploi dans les magasins de bricolage. Mais réfléchissez bien avant d’acheter quoi que ce soit. Ne vous fixez pas seulement sur le prix, car la solidité et la durabilité du matériau sont importantes. Ces éléments de soutènement sont en effet en contact avec le sol et peuvent donc aisément se détériorer. N’hésitez donc pas à choisir un bois suffisamment épais. Une épaisseur de 6 mm est un minimum absolu, même si les éléments sont tressés. Nous vous recommandons d’acheter uniquement du bois d’une catégorie de durabilité 1 ou 2. Si l’azobé constitue bien entendu un bois extrêmement robuste, notre robinier national est un tout aussi bon choix et, d’un point de vue écologique, une meilleure alternative.

Panneaux de réemploi

Vous appréciez le bois mais vous aimeriez quelque chose de plus sobre qu’un écran tressé ? Optez dans ce cas pour des panneaux de réemploi. Les éléments qui les composent forment une surface plane, et les joints horizontaux et verticaux correspondent parfaitement les uns aux autres. Ce type de panneaux permet des hauteurs plus importantes. Vous en trouverez dans des hauteurs comprises entre 30 et 90 cm, desquels vous devrez néanmoins retirer 5 à 10 cm dans le calcul total. Mieux vaut en effet enfoncer les panneaux dans le sol ; un principe qui s’applique également aux éléments en bois tressé.

Palissade en bois

Si vous ne souhaitez pas placer de paroi ni d’écran, il vous est loisible de planter des solives les unes à côté des autres. On parle dans ce cas de palissade. Nous vous recommandons d’utiliser des solives angulaires. Pensez aux solives qui sont aussi utilisées pour les parois de soutènement. Celles-ci sont parfaitement droites, et vous pourrez donc les jointoyer proprement. Il existe par ailleurs des solives avec un côté fraisé, creux et bombé, facilitant la création d’une paroi bombée.

Ancrez solidement la palissade dans le sol. Les piquets doivent être enfoncés d’au moins 40 centimètres dans le sol. Ils peuvent d’ailleurs être enfoncés plus profondément, car un tiers du piquet doit se trouver sous le sol. Clouez ensuite un solide câble galvanisé ou une moise à l’arrière de la paroi. Faites-le à environ 10 cm du dessus. Pour les constructions plus hautes, fixez de préférence une deuxième moise 30 ou 40 cm plus bas.

Conseil : si la paroi est bien jointive, l’ajout d’un film contre les mauvaises herbes ou d’un feutre géotextile n’est pas vraiment nécessaire. Cependant, joignez-y une large couche de graviers ou de cailloux d’environ 10 cm. L’eau s’évacuera plus facilement, ce qui réduira la pression sur la palissade. Pour cette même raison, nous vous recommandons de placer une conduite de drainage si votre jardin est très humide. Ne retenez pas l’eau contre la palissade mais évacuez-la vers un autre point du jardin.

Palissade en béton

Ce qui est fabriqué en bois existe aussi en béton. Les fabricants imitent même les caractéristiques des piquets naturels. Parfaitement jointifs, ils existent en différentes longueurs, avec des diamètres variant de 8 à 20 cm.

Il existe également des palissades d’un seul bloc. Ces éléments préfabriqués font rarement plus de 60 cm de haut, sans quoi ils seraient trop lourds. On peut trouver ces éléments dans différents styles. Les parois en piquets ou en solives constituent les modèles les plus classiques. Actuellement, lesdites « Méga-palissades » ont la cote. Elles ressemblent à des carrelages de terrasse posés à la verticale, et sont suffisamment robustes pour retenir la terre.

Éléments en L

Avec une palissade, vous créez beaucoup de lignes verticales. Si vous préférez les lignes horizontales, choisissez alors des murs de soutènement maçonnés, en pierre naturelle ou en béton de parement. Veillez à ce que les fondations atteignent une profondeur hors gel, et faites en sorte que le mur soit suffisamment résistant. Ce dernier point peut être assuré de deux manières, soit en choisissant un matériau suffisamment lourd, soit en créant un mur de renfort à l’arrière. Vous pouvez bien entendu maçonner vous-même ce mur, mais il existe aussi une solution pour les moins manuels d’entre nous : le « mur de renfort » prêt à l’emploi. Il s’agit d’éléments en L, en béton ou en plastique, qu’il faut placer les uns contre les autres. Le montant le plus long doit toujours être à la verticale, et il faut renforcer les éléments en plastique avec une moise. Fixez celle-ci à 10 cm du haut, et répétez cette opération 30 cm plus bas s’il s’agit d’un mur de soutènement haut.

3. Talus naturel

Les murs de soutènement créent une brusque différence de hauteur. Si vous préférez disposer d’une transition plus naturelle, un talus sera plus approprié. En haut comme en bas du jardin, faites joliment alterner de petites buttes au sein de votre gazon. Les premières années, vous tondrez les angles droits jusqu’à la terre nue. Au bout de quelques temps, ceux-ci s’aplaniront.

Faites en sorte que la pente ne soit pas trop abrupte. La plupart des tondeuses et des tondeuses-robots ne peuvent monter, en théorie, qu’une pente inclinée à 35°. Les tondeuses pour talus ont quant à elles été conçues pour tondre jusqu’à 55°. Tenez également compte du type de terre. Vous pourrez davantage monter des pentes raides en argile qu’en sable. Un angle de 45° (un mètre de côte par mètre horizontal) s’avère normal vu le maximum autorisé.

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4. Escaliers

Pour compenser les différences de niveau, on peut aussi carrément placer un escalier. Dans ce cas, ne faites pas l’erreur de réaliser des marches trop hautes. Normalement, une marche dans un jardin n’excède pas 15 cm de haut.

Vous trouverez dans les commerces des marches prêtes à l’emploi, que vous pourrez alors empiler en escalier. Vous pouvez également acheter des éléments pour escalier de deux, trois marches ou plus, et ce, dans tous les matériaux possibles. Si tous les modèles peuvent être placés tels quels dans le jardin, il faut néanmoins veiller à ce que la fondation ou la base soit adéquate et suffisamment solide.