Pour de nombreux (re)constructeurs, l'aménagement paysager vient en dernier. Pourtant, dans bien des cas, vous n'avez pas le choix - vous avez peut-être un animal domestique et/ou des enfants en bas âge - et vous devez transformer votre parcelle de terrain en un coin de verdure acceptable. Mais comment aménager un jardin tout en maintenant le prix le plus bas possible ? Nous avons demandé à Rik Hiergens, concepteur de jardins, de nous donner ses meilleurs conseils.
Ciblez la vie privée et la consolidation
« Auparavant, j’avais des clients avec des excédents budgétaires. Aujourd’hui, je rencontre de jeunes gens en quête d’un paysagiste qui pense comme eux. Comment faire aboutir leur projet et surtout quelles sont les possibilités ? Ils ne veulent pas se lancer à l’aveugle avec ce que cela comporte de coûts inutiles. »
Quelles sont leurs priorités ? « Habituellement, ils veulent deux choses assez rapidement : conserver une vie privée sous forme de l’installation d’une clôture, de haies… et une entrée correcte, une terrasse et quelques petits chemins. Parfois, on parle de construit, comme d’un abri de jardin. S’ils ne savent pas à quoi ressemblera leur jardin, ils veulent que les choses soient bien préparées. »
1. Un bon plan
« C’est comme une évidence, mais vous commencerez par planifier une approche intelligente des choses » explique Rik Hiergens. « Vous évitez ainsi des choses que vous regretterez par la suite. Cela peut paraître un luxe que de parler avec un paysagiste, mais de plus en plus de gens en voient l’utilité. Dès le premier projet, ils se rendent compte qu’unplan de jardin évite les dépenses inutiles et les pertes d’énergie non souhaitées. »
« Car tout commence par une bonne structure. Quand on dit "jardin", les gens pensent avant tout à des plantes et des arbres, et ceux-ci sont relativement bon marché. En outre, vous n’avez pas grand-chose à faire. Mais bien utiliser l’espace, la disposition des choses et l’élaboration d’un projet global est une plus-value réelle et les bases d’un jardin agréable. »
2. Jetez les bases pour plus tard et réutilisez les choses
La forme et l’emplacement de votre terrasse déterminent l’atmosphère et le concept de votre espace extérieur. « Mais pas question de construire directement votre terrasse avec des carrelages ou des klinkers coûteux.
En délimitant correctement les bordures, en utilisant du stabilisé et un gravier de bonne qualité, vous pouvez déjà créer un dessin sans que cela ne vous coûte trop d’argent. Une fois que vous aurez des budgets supplémentaires, vous pourrez lancer les travaux de votre terrasse finale. Les stabilisés peuvent être réutilisés pour créer des sentiers, mais aussi pour construire un abri de jardin ou une cage à poule à un autre endroit. »
« C’est pareil pour votre allée » indique Rik Hiergens. « Les travaux de terrassement sont généralement les plus chers. Opter pour une finition moins chère peut donc être un choix intelligent. Les matériaux de stabilisation sont assez onéreux. Pas besoin d’en mettre partout. Préférez les endroits où vous marcherez beaucoup, ainsi que ceux où passeront vélos et voitures. En outre, ce traitement n’est pas nécessaire pour tous les types de gravier. Je travaille souvent avec du gravillon. Cela donne de jolis reflets sur la maison. »
3. Égalisez ou établissez les différences de niveau
Vous aimez les jardins en paliers ou vous avez un terrain inégal et vous souhaitez des zones plates ? Les solutions, selon notre architecte de jardin, ne sont pas chères. « Les murs de soutènement et autres profilés en L coûtent généralement cher, qu’ils soient en briques ou en pierre naturelle. Un bon conseil : travaillez avec des dalles de béton standards. Tout le monde les connaît : ce n’est pas beau, mais elles peuvent facilement être utilisées pour se placer le long des soutènements. Pas besoin de grue, vous pouvez les transporter vous-même et les placer au bon endroit. À deux, cela devient même un jeu d’enfant. »
« Il est naturellement important que vous optiez pour un concept qui vous permet de masques les soutènements derrière des plantes (au feuillage persistant).
4. Faites places au vert dans vos clôtures
Autre générateur de coûts : la fermeture du jardin. Dans certains cas, il suffit de travailler avec des plantes, dans d’autres, une clôture s’avérera indispensable. « Même dans ce cas, je suis partisan de travailler avec de la verdure et un minimum de matériel. Vous ferez des économies si vous choisissez un fil moins cher et que vous accompagnez le tout de plantes. Vous avez une clôture qui vous sécurise et bénéficiez d’un aspect des plus naturels. »
Comment effectuer les travaux concrètement ? « Enfoncez des piquets en bois dans le sol, à deux ou trois mètres de distance. Achetez ensuite des rouleaux de fil et serrez celui-ci autour de chacun des poteaux. Comment différencier les espaces ? Placez les poteaux à environ 80 cm des limites de votre parcelle. Ainsi, vous aurez, tant de votre côté que de celui de votre voisin suffisamment de place pour planter une haie verte et l’entretenir. Vous êtes en effet officiellement de votre côté du terrain. C’est un plus pour la vie privée et cela ne coûte pas cher. Une haie de hêtres fonctionne ici parfaitement. »
5. L'herbe sauvage est aussi de l'herbe
Une pelouse parfaite demande du temps et de l’argent. Beaucoup de gens craignent de façon injustifiée la prolifération des mauvaises herbes lorsque le jardin est laissé à l’état sauvage. « Pourtant, c’est très simple. Si vous éliminez les mauvaises herbes chaque semaine, choisissez une taille élevée. N’attendez pas à ce qu’elles fassent un mètre de haut. »
« Entre les mauvaises herbes, le gazon sauvage pourra se développer et cela aura aussi une fonction ornementale. Pas besoin de faucher les mauvaises herbes chaque semaine puisqu’elles disparaîtront souvent pour faire place, par exemple, au trèfle. L’herbe sauvage, elle, survit à tout et nécessite que vous vous en occupiez. Vous obtiendrez ainsi une pelouse suffisamment propre pour que vos enfants et vos animaux puissent s’y égayer. Cela suffira jusqu’à ce que vous ayez les moyens de faire mieux. »
6. Optez pour des plantes à racines nues
Les plantations ne doivent pas être chères, certainement si elles ont des racines nues. Les plantes en pot coûtent plus. Demandez conseil dans une jardinerie. Vous pouvez effectuer des plantations en de nombreux endroits durant la saison qui va de fin octobre à début avril.
7. Préparez votre futur éclairage extérieur
Un dernier conseil : « Pour l’éclairage, il n’est pas question de payer de grosses sommes. Ce que vous pouvez faire, c’est faire courir un câble électrique pendant la construction. Certes, cela représente des coûts supplémentaires, mais votre jardin sera prêt si vous souhaitez, plus tard, l’agrémenter d’éclairages plus poussés.