Si vous êtes équipé d’une pompe à chaleur air/eau, il y a de fortes chances qu'au moins un élément se trouve à l'extérieur ou fixé à votre façade. Aux Pays-Bas, on voit souvent la pompe à chaleur sur le toit incliné d'une maison. Quels en sont les atouts ? Et pourquoi est-ce beaucoup moins courant en Belgique ? Nous avons posé la question à Anne Saeys, chef de marque chez Bosch, et à Martine Straver, responsable marketing chez Bosch Home Comfort.
« La plupart des pompes à chaleur disponibles à l’heure actuelle sont des pompes à chaleur air-eau », explique Anne Saeys. « Soit il s'agit d'une pompe à chaleur split avec une unité extérieure qui aspire l'air extérieur et une unité intérieure qui utilise la chaleur de l'air aspiré pour chauffer le bâtiment. Soit il s'agit d'un système monobloc compact. »
Dans le cas d'une pompe à chaleur split, en Belgique, l'unité extérieure est généralement fixée à un mur extérieur ou placée sur un toit plat. Dans le cas d'un système monobloc, l'unité extérieure est généralement posée au sol. « Aux Pays-Bas, les unités extérieures sont de plus en plus souvent installées sur le toit incliné d'une habitation », poursuit Martine Straver. « En novembre 2023, nous lancerons la production d'une nouvelle pompe à chaleur de toit spécialement conçue pour les toits en pente. »
Pourquoi une pompe à chaleur de toit ?
« Tout d'abord, ce type d’unité extérieure sur toit prend beaucoup moins de place », poursuit Martine Straver. « En même temps, on limite les nuisances sonores », ajoute Anne Saeys. « Sur le toit, le bruit du ventilateur de l'unité extérieure ou du système monobloc est beaucoup moins audible, voire inexistant. »
L'inconvénient : le système de chauffage central des habitations belges est généralement situé dans la cave ou au rez-de-chaussée. Martine Straver : « Il faut donc poser des tuyaux supplémentaires entre la pompe à chaleur sur le toit incliné et l'unité intérieure ou la chaudière de chauffage central au rez-de-chaussée. Ce qui engendre une augmentation du prix global. Aux Pays-Bas, la chaudière de chauffage central se trouve généralement au grenier, réduisant ainsi la nécessité de poser de nouveaux tuyaux. L'entretien se fait principalement par un volet dans le toit. »
Une pompe à chaleur air-eau est plus efficace avec un système basse température. Elle convient donc mieux à un chauffage au sol ou à des radiateurs à basse température qu'à un système de chauffage central avec des radiateurs haute température. « Lorsque vous optez pour un système basse température, peut-être pourriez-vous également faire réacheminer les tuyaux vers une pompe à chaleur sur le toit », suggère Anne Saeys.
Quand la pompe à chaleur sur toit fera-t-elle son entrée en Belgique ?
Martine Straver : « Aux Pays-Bas, à partir de 2026, on sera légalement obligé de choisir au moins une pompe à chaleur hybride en cas de remplacement de la chaudière de chauffage central. » En Belgique, il n'existe pas encore de législation de ce type. « Pour les habitations existantes, il n'y a pas encore de dispositions légales en la matière », explique Anne Saeys.
« Pour les nouvelles constructions, il est obligatoire d'installer une pompe à chaleur pour un projet minimal de 15 habitations. Dans une nouvelle construction individuelle, on peut encore installer une chaudière de chauffage central, sauf s'il n'y a pas de réseau de gaz naturel dans la rue. Nous pensons que les obligations en matière de construction durable augmenteront fortement après les élections de 2024. En d'autres termes, il faudra désormais opter en masse pour des pompes à chaleur, de plus en plus souvent sur les toits. »