Et si vous n’aviez plus besoin d’énergie pour chauffer votre maison ? C’est possible avec un jardin d’hiver. Nous avons parlé à l’architecte argentin Florencia Collo qui nous explique ce concept neutre sur le plan climatique. L’architecte Stijn van den Broecke nous explique comment il a appliqué ce concept dans sa propre maison mitoyenne à Gand.
Le jardin d’hiver existe depuis 30 ans
Et si vous conceviez ou rénoviez votre maison de telle sorte que vous n’ayez plus besoin d’énergie pour la chauffer ou la rafraîchir ? Cette idée semble utopique mais c’est un concept qui est appliqué par de nombreux architectes depuis 30 ans. Y compris par l’architecte argentine Florencia Collo d’Atmos Lab. Elle intègre des jardins d’hiver bio-climatiques dans les maisons et les appartements, permettant au soleil d’apporter une chaleur naturelle.
Les avantages d’un jardin d’hiver
« Un jardin d’hiver est un espace intermédiaire qui a une fonction différente selon les saisons », explique Collo. « C’est très agréable d’y passer un moment à la mi-saison et en été. Toutes les fenêtres s’ouvrent et vous créez une terrasse supplémentaire, tout en augmentant l’espace de vie. Un flux d’air naturel assure la ventilation et le rafraîchissement. En hiver, le jardin d’hiver constitue un tampon isolant. Les fenêtres restent alors fermées, tandis que le soleil d’hiver peut briller dans l’habitation et former une couverture de chaleur », poursuit Collo.
Comment concevoir un jardin d’hiver bio-climatique ?
La conception d’un jardin d’hiver de ce type doit être absolument parfaite. « Si ce n’est pas le cas, il y a un risque de surchauffe », déclare Collo. Cependant, la structure est assez simple. Vous avez d’abord une terrasse étroite ou un balcon qui empêche le soleil d’été de trop chauffer le jardin d’hiver. Une grande fenêtre à simple vitrage sépare le balcon du jardin d’hiver.
« Elle est constituée de béton pour absorber la chaleur du soleil et maintenir la chaleur de la pièce, même si le soleil est déjà couché. Un rideau empêche que trop de chaleur solaire puisse entrer, tandis que le rideau laisse passer la lumière du jour. Ensuite, une deuxième fenêtre à double vitrage avec une faible valeur U suit. Enfin, vous pouvez ajouter des rideaux thermiques qui assurent une isolation supplémentaire en hiver et réfléchissent la lumière du soleil en été. »
Un tampon thermique pour votre habitation
Le gros avantage d’un jardin d’hiver de ce type est qu’il fonctionne presque comme un radiateur. « Pendant les journées d’hiver ensoleillées, il fait facilement 8° de plus qu’à l’extérieur. Si le temps est nuageux, la différence de température est de 5° au maximum. Votre jardin d’hiver est donc toujours plus agréable que votre balcon mais il constitue surtout un tampon thermique pour votre espace intérieur. »
Inutile de chauffer
La température de votre espace intérieur sera d’environ 15° à 19° en hiver. « C’est tout à fait vivable. Dans les années 70, ces températures étaient tout à fait normales à l’intérieur. Par conséquent, chauffer devient superflu », explique Collo. En été, la température du jardin d’hiver flirte avec la température extérieure. « Mais la grande différence, c’est que le béton garde la fraîcheur de la nuit et du matin. Par conséquent, c’est plus agréable de passer du temps dans le jardin d’hiver que sur votre terrasse. Pendant les intersaisons, il fera jusqu’à 5 à 8 degrés plus chaud dans le jardin d’hiver qu’à l’extérieur. »
Stijn et Virginie ont choisi un grenier d’hiver
C’est donc un espace très polyvalent qui nous permet de vivre au rythme du soleil et des saisons. C’est pourquoi Stijn van den Broecke, du cabinet d’architectes EA+, et sa partenaire Virginie ont choisi un jardin d’hiver. Leur maison mitoyenne à Gand s’est parée d’une serre bioclimatique dans le grenier.
« Notre jardin d’hiver au grenier nous a appris à vivre au rythme des saisons », raconte Stijn Van den Broecke
Vivre avec les saisons
Van den Broecke : « Une serre bioclimatique, c’est une gestion intelligente de l’énergie et de l’espace. Lorsqu’il fait froid en hiver, la porte isolée qui mène au grenier reste fermée car il y fait trop froid. Mais le reste de l’année, soit environ 80 % du temps, c’est très agréable d’y passer du temps. Vous devez le considérer comme un espace extérieur abrité et non comme un espace intérieur à part entière. Vous devez également avoir un état d’esprit particulier : vous devez être prêt à vivre avec les saisons. Mais c’est précisément ce qui rend ce concept aussi unique. »
Économisez de l’énergie avec un jardin d’hiver
De plus, vous pouvez également économiser de l’énergie. « En hiver, lorsqu’il fait froid, vous vivez plus petit, sans utiliser une partie de votre maison, le jardin d’hiver. Le volume chauffé de votre maison est réduit, ce qui se traduit par des économies d’énergie considérables. Le reste de l’année, c’est un espace supplémentaire qui a une fonction différente selon la saison », déclare Van den Broecke.
Chauffer plus avec un système de ventilation
Cependant, Van den Broecke a avancé un autre atout de son jardin d’hiver. « Nous avons installé un système de ventilation mécanique D, qui utilise la chaleur de l’air dans le jardin d’hiver. Si le soleil brille, il peut faire 15 degrés de plus dans le grenier qu’à l’extérieur. Le système de ventilation diffuse cet air chaud dans la maison, maintenant ainsi notre habitation à température. De cette manière, nous économisons encore plus d’énergie. Un jardin d’hiver sous notre climat ne couvrira jamais la totalité de la demande énergétique mais peut engendrer de sérieuses économies », conclut Van den Broecke.
À propos de Florencia Collo et Stijn Van den Broecke
Florencia Collo est née à Buenos Aires (Argentine). Elle est diplômée en architecture de l’Université de Buenos Aires et a obtenu un diplôme de troisième cycle en Sustainable Environmental Design. Elle est co-fondatrice d’Atmos Lab, un bureau-conseil spécialisé dans la conception environnementale, où elle occupe la fonction de chef de projet. Nous lui avons parlé à l’occasion du VELUX Daylight Symposium à Copenhague.
Stijn van den Broecke a obtenu un master en ingénierie : architecture à l’UGent. Depuis 2011, il est gérant d’EA+, un cabinet d’architectes dédié à la construction et à la rénovation durables. Il est également professeur invité à la KU Leuven.

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