Il arrive souvent que de la condensation apparaisse après avoir placé de nouvelles fenêtres. Après remplacement de la menuiserie, des problèmes d'humidité surviennent notamment dans les coins, là où il n'y en avait pas auparavant. La condensation sur les fenêtres a suscité bon nombre de réactions paniquées dans notre rubrique des questions. Le moment est venu de passer à l'action.
Qu'est-ce que la condensation ?
Pour savoir comment remédier au problème de condensation, il faut avant tout savoir ce qu'est la condensation. La condensation n'est rien d'autre que de l'humidité qui cherche à s'évacuer par refroidissement d'air chaud. L'air chaud d'une pièce va provoquer le dépôt d'humidité excessive sur l'élément le plus froid de cette pièce. Dans la majorité des cas, il s'agit de la fenêtre qui se compose d'un matériau froid hermétique à l'eau comme le verre, le pvc ou le métal. Il en résulte la formation de fines gouttes que l'on appelle condensation. Sur un matériau absorbant comme la brique ou le bois, il n'y a pas de condensation parce que l'humidité va pénétrer dans le matériau qui va se décolorer légèrement, mais sans formation de gouttes.
Condensation sur la paroi intérieure
La condensation résulte donc d'une humidité excessive dans la maison. Dans le cas d'une rénovation, après la pose de nouvelles menuiseries, les bords des châssis vont le plus souvent aussi être jointoyés de manière étanche à l'air, réduisant l'infiltration d'air extérieur (sec). En l'absence de ventilation et d'infiltration, l'humidité relative augmente dans la pièce à un niveau supérieur à avant. Et plus l'air est chargé en humidité, moins une surface doit être froide pour se couvrir de condensation.
Dans 75% des cas, la condensation dans une habitation est due à un manque d'aération ou de chauffage. Pour bien ventiler, il faut aérer correctement toutes les pièces (soit ouvrir en grand les portes intérieures et fenêtres) au moins deux fois par jour pendant 15 minutes ou installer un système qui aspire et amène de l'air en continu. Vous pouvez aussi faire en sorte que la surface de contact des matériaux reste suffisamment chaude afin que l'humidité contenue dans l'air ambiant ne puisse pas condenser. Et pour ce faire, il faut chauffer les pièces.
Tant que la condensation apparaît uniquement sur les vitrages, il n'y a pas de problème : le verre ne peut pas absorber l'eau et aucun champignon ne peut donc se former. Mais s'il y a de la condensation sur les vitrages, il est vraisemblable qu'il y en ait aussi sur les murs. Seulement, vous ne la voyez pas parce qu'elle est absorbée par les murs. Et au bout de plusieurs années, il va y avoir apparition de moisissures dans la maison.
Condensation sur la paroi extérieure
Il s'agit du même phénomène que le dépôt d'humidité sur une voiture : étant donné que le verre isole bien, la chaleur reste à l'intérieur et la paroi vitrée extérieure reste froide (température quasi identique à la température extérieure). Ce phénomène apparaît surtout sur le vitrage à haut rendement ou sur le triple vitrage. Il s'agit en fait d'un signe que le verre est isolant. En raison de cette bonne isolation, l'humidité de l'air extérieur se dépose sur la paroi extérieure froide du verre.
Mais pourquoi le bord extérieur du verre ne condense la plupart du temps pas ? Parce que les feuilles de verre sont reliées entre elles aux bords et ainsi, la chaleur de l'intérieur peut s'évacuer à l'extérieur. Le bord du verre extérieur chauffe grâce à la chaleur intérieure et ne condense donc pas. Il faut aussi savoir que sous un appentis, l'humidité de l'air ne varie pas aussi subitement, si bien qu'il n'y a pratiquement jamais de condensation à cet endroit.
Quelles solutions ?
- Ventiler davantage (réduit l'humidité). Dans une habitation, l'humidité relative en hiver doit se situer entre 45 et 55% et en été, elle ne peut excéder 65 %. Sinon, vous devez aérer pour amener à l'intérieur de l'air frais, sain et sec provenant de l'extérieur. Il faut savoir que quand il pleut, il y a de l'air froid humide à l'extérieur, mais dès que celui-ci pénètre à l'intérieur, l'air se réchauffe et l'humidité passe sous les 50%.
- Chauffer davantage la pièce (réduit l'humidité relative, augmente la température de surface).
- Mieux isoler (augmente la température de surface, p. ex. le vitrage à haut rendement).
- Mesurer l'humidité de l'air, à l'aide d'un appareil de mesure très simple disponible dans les magasins de bricolage. Si la mesure dépasse 55 % à 65 %, vous devez ventiler et/ou chauffer. Vous pouvez placer un déshumidificateur dans la maison, même s'il ne faut pas en attendre des miracles. Cela ne supprime pas l'origine du mal, mais cela réduit uniquement la condensation.
Ce qu'il ne faut pas faire !
- Forer des trous dans l'isolant (réduit la valeur isolante, risque de condensation dans l'isolant).
- Libérer les bords de l'isolant (idem).
Conclusion
Vérifiez quel type de vitrage vous avez placé. Outre le risque de formation d'humidité sur le verre, il existe aussi un risque de formation d'humidité à d'autres endroits où celle-ci est plus dommageable. Pour éviter les problèmes, vous avez intérêt à prendre au moins une des mesures décrites ci-dessus, mais il est évidemment plus efficace d'en appliquer plusieurs à la fois.
Faut-il en conclure que vous ne devez pas construire de manière étanche à l'air ni isoler ? Non : soit vous préférez une ancienne maison avec le 'confort' d'il y a 40 ans, soit vous optez pour le confort moderne et une facture d'énergie allégée, auquel cas vous devez isoler et construire de manière étanche à l'air et ventiler. Si vous ne le faites pas, vous vous exposez toujours à un risque accru de problèmes ...