Même si vous construisez avec une entreprise clé sur porte, vous souhaiterez garder un maximum de contrôle sur les choses. Comment tirer le meilleur parti de votre collaboration sans avoir à faire la moindre économie sur la maison de vos rêves ? Avec Isabel Lapeirre, directrice de Lapeirre Woningbouw, nous vous guidons dans les étapes cruciales de votre construction.
1. La phase d’information : prenez le temps
Le monde de la construction a énormément changé depuis quinze ou vingt ans. Les exigences sont plus strictes, les techniques plus complexes et les possibilités innombrables. « En tant que personne hors secteur, c’est impossible de tout gérer » explique Isabel Lapeirre. « En outre, nous avons de moins en moins de temps et les artisans se font rares. Les gens veulent donc avoir dès certitudes avant même le début de leur projet. Vont-ils rester dans le budget ? Il faut éviter toute hésitation. »
« C’est pourquoi les futurs propriétaires sont de plus en plus à la recherche d’entreprises qui offrent une solution globale. Elles les soulageront de leurs soucis. Il leur faut aussi beaucoup plus de temps pour s’informer qu’auparavant. Cette phase exploratoire peut prendre des années. Dans le passé, ils achetaient des terrains et venaient ensuite pour obtenir des informations, par exemple, lors de salons. Aujourd’hui, cela se passe généralement dans le sens opposé : quel est le coût de la construction et de combien de terrain ont-ils besoin pour réaliser leur projet ? »
2. La recherche du terrain : faites des choix malins
Trouver le terrain adapté est tout sauf facile. « Auparavant, 20% du budget global allait au terrain. Aujourd’hui, nous en sommes à 30 ou 40% » poursuit Isabel Lapeirre. En outre, les parcelles disponibles sont de plus en plus rares et de plus en plus petites. « C’est certainement le cas dans le développement de nouveaux quartiers. Les communes déterminent l’apparence des parcelles et veulent installer des résidents dans des zones plus petites. »
Il s’agit donc de faire les bons choix. Les conseils d’Isabel Lapeirre :
- Soyez attentif à l’orientation de votre parcelle. Les parcelles intégrées à un projet plus vaste ne sont pas toujours bien orientées. L’orientation plein sud est une bonne idée si l’on tient compte des risques de surchauffe.
- Quelle est la résistance du sol ? Voyez chez les voisins s’ils ont rencontré des problèmes. Quelles étaient les activités précédentes sur le site ? Vous ne voulez pas casser votre tirelire pour des travaux de consolidation des sols, non ?
- Ne vous concentrez pas seulement sur les terrains en jachère. Pensez qu’une maison existante peut être démolie. Vous repartez alors de zéro. Dans de nombreuses villes et municipalités, vous bénéficierez d’un taux de TVA à 6%. De cette façon, les choses sont souvent moins chères que pour une rénovation.
3. Choisir un partenaire de construction : soyez critique
Vous voulez faire appel à votre propre entrepreneur ? Un entrepreneur général, avec ses propres entrepreneurs, et un architecte seront-ils impliqués ? À moins que vous ne travailliez avec un coordinateur de chantier ? La communication et des accords signés sont indispensables dans chacun de ces scénarii. Mais n’oubliez pas non plus les conseils suivants :
- Prenez suffisamment d’information sur la société de construction. Visitez des maisons témoins, demandez des brochures d’information et vérifiez sa situation financière.
- Assurez-vous de ne pas vous limiter à un site web, mais apprenez à connaître les gens derrière une société. Rencontrez ses dirigeants en real life.
- Votre style architectural correspond-il à celui de la société. Les choses doivent matcher.
- L’expérience a une valeur en termes de prix, mais aussi de vision et de suivi.
- Ne vous fiez pas seulement à une baisse de prix, par exemple lors d’un salon. Rien n’est plus intéressant qu’une offre globale. Vous ne serez donc pas déçu en bout de course et n’aurez pas de mauvaises surprises financières.
- Tout le monde jongle avec le terme ‘durable’, mais votre partenaire de construction travaille-t-il vraiment dans ce sens ? Demandez des exemples et des projets de référence, puis rendez visite à d’anciens clients. Les contacts authentiques ont vraiment de l’importance.
- Assurez-vous de rencontrer votre architecte, qu’il soit physiquement présent dès le départ, que vous obteniez des explications dès l’avant-projet. Si vous ne voyez qu’un vendeur, ce n’est généralement pas bon signe. »
Un conseil supplémentaire : informez-vous suffisamment sur la loi Breyne. Celle-ci vous fournit un filet de sécurité juridique en cas d’irrégularités.
4. La phase de pré-construction : mettez les points sur les i
Une fois les travaux lancés, votre maison s’élèvera rapidement. A ce moment, en tant que propriétaire, vous devez avoir une idée claire de votre budget et de ce que vous en attendez. En consultant préalablement votre architecte ou votre entrepreneur, vous éviterez de nombreux problèmes.
« Une ligne sur l’avant-projet peut s’avérer, sans que vous en preniez conscience, très coûteuse. Peut-être celle-ci ne présente-t-elle pas d’importance pour vous. Promenez-vous virtuellement dans votre maison avec votre architecte ou votre coordinateur de travaux et passez en revue les détails déjà en place comme les tuyaux sanitaires, le drainage, la hauteur de vos portes, etc. Vous avez un architecte d’intérieur ? Impliquez-le dès le départ. »
« Essayez aussi d’estimer préalablement le PEB » conseille Isabel Lapeirre. « Si une pompe à chaleur doit être intégrée, assurez-vous de bien isoler l’enveloppe du bâtiment. Il serait peut-être intéressant de couvrir un nombre déterminé d’années avec une chaudière murale à condensation au gaz. Il faut construire de manière intelligente pour économiser de l’énergie. »
5. Travaux en cours : participez aux réunions
Les premières réunions de chantier ont lieu dès le gros œuvre terminé. Le moment idéal, selon Isabel Lapeirre, pour faire le point. « Tout le monde ne croit pas devoir être là, mais il est parfois important de se trouver au cœur de son bâtiment pour réfléchir aux bonnes questions. Il se passe énormément de choses sur un chantier en une semaine. Votre présence peut faire la différence. En outre, il demeure important de bien communiquer avec vos partenaires de construction durant chaque étape de la construction. »
Conseil important : un choix ou une proposition s’écarte du devis ? Faites inscrire chaque supplément de prix afin de ne pas être mis devant le fait accompli.
6. Réception provisoire et définitive : ne négligez rien
Votre maison est finie ? C’est le moment de la réception provisoire. Il faut alors désigner tous les défauts visibles et les faire corriger. « L’entrepreneur général est responsable, en dernier ressort, des défauts. Pour nombre d’entrepreneurs, il est difficile de prouver d’où vient l’erreur. Quelques conseils pour avancer en toute tranquillité.
- Nettoyez de temps à autre vos menuiseries extérieures et vos sols ? Les rayures ne sont souvent pas visibles à cause de l’épaisse couche de poussière qui s’y trouve.
- Discutez de tout problème avec le coordinateur de chantier avant la livraison provisoire. Plus la liste sera remise tôt, mieux c’est.
- Fixez toujours des délais clairs, en consultation avec votre entrepreneur, pour résoudre les problèmes.
- La livraison définitive a généralement lieu tacitement après un an, en fonction de votre contrat. « Si, après la livraison provisoire, un nouveau problème, qui n’aurait pas pu être vu, apparaît, n’attendez pas le dernier jour pour le signaler. La réparation peut avoir lieu après la livraison finale, mais mieux vaut la notifier avant l’échéance. Il reste, bien évidemment, la responsabilité décennale couvrant les défauts structurels. »

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