Une maison cool aux allures de loft

Un gazebo et un bar dans le style d'un food truck, une belle piscine dans le jardin orienté sud-ouest, un grand arbre offrant beaucoup d'ombre. Il est agréable de s'attarder dans le jardin de Gianni et Sarah. Nous avons jeté un coup d'œil à l'intérieur de leur maison de style loft.

Gianni et Sarah se sont lancés dans l'aventure après une seule visite du bien. Architecte d'intérieur et artiste, Gianni a fait appel à un architecte qu'il connaissait – l'un de ses anciens voisins. Ensemble, ils ont formé un binôme. Ce fut un ingrédient essentiel pour mener cette rénovation à bien. Tout était à refaire ! Le jeune couple a pourtant flashé pour cette maison vieillotte offrant une situation idéale, un beau potentiel et un grand arbre au fond du jardin.

Style urbain

C'était le souhait de Gianni, qui aime les touches « industrielles » : le charme de l'acier, la force de la couleur noire et, bien sûr, l'ambiance loft. Mixés avec le bois, ces différents éléments fonctionnent en parfaite harmonie. Une cuisine toute noire ? Celle-ci n'a rien de triste ou de sombre mais renforce l'impression de cocon. Placés au fond du terrain, les containers de récupération en acier ont été aménagés en abri de jardin et en bar, dans un esprit « food truck ».

Les défis stimulent la créativité

D'un point de vue technique, il aurait été plus facile de tout mettre par terre et de tout reconstruire. Mais considérant que le jeune couple avait acquis la maison suite à un véritable coup de cœur, ce n'était pas une option. Étriqué et étroit, le volume existant a été remodelé : suppression des murs intérieurs et du plancher intermédiaire, élévation du dernier étage (fortement mansardé et donc inexploitable dans son état d'origine). Une annexe est également venue se greffer sur l'ancien mur existant. Au total, le volume ajouté permet de pratiquement doubler la surface habitable initiale.

Poutres en acier et blocs de béton

Avec l’évidement de la maison et une excavation à 40 cm de profondeur (pour pouvoir isoler la dalle de sol), il a fallu garantir la stabilité à l’aide d’étançons durant le chantier. L’annexe, construite en maçonnerie traditionnelle avec des poutres de support en acier, est venue se greffer sur l’ancien mur existant. Le nouveau plancher a également été réalisé en dur, avec des hourdis. Au total, le volume ajouté permet de pratiquement doubler la surface habitable initiale.

Sous le crépi, des pierres du pays

La plupart des ouvertures de la façade latérale existante (contre laquelle s’adosse l’annexe) ont été conservées. On peut ainsi admirer les « vestiges » des anciennes fenêtres, qui séparent aujourd’hui l’espace salon de la cuisine. C’est en s’attaquant au cimentage du mur mitoyen que les propriétaires sont tombés sur une belle trouvaille : derrière la couche d’enduit, ils ont découvert des pierres du pays. Complètement mis à nu, ce mur en pierre donne du cachet à l’habitation et habille le salon.

Mobilier teinté à l’encre de Chine

La mission de l’architecte s’arrêtait au gros œuvre fermé. Gianni souhaitait en effet réaliser un maximum de finitions de ses propres mains, avec l’aide de son père. Question de budget et de compétences. Architecte d’intérieur, menuisier, ébéniste et créateur de mobilier en bois, il a réalisé les escaliers, le plancher en bois de la mezzanine, les deux terrasses et plusieurs meubles « maison ». Il a transformé des meubles simples et peu onéreux (armoires, dressing) en les encastrant dans des structures en bois créées de toute pièce. Il a également conçu le mobilier de la cuisine. Pour lui donner cette belle teinte noire, il a utilisé de l’encre de Chine. « C’est plus noble et plus durable dans le temps. »

Une technique japonaise ancestrale

Autre réalisation de Gianni : le bardage en bois de l’annexe. Pour ne pas payer le prix fort d’une essence telle que le cèdre, il a opté pour du sapin local autoclavé. Muni d’un simple chalumeau, il a brûlé les planches une par une, ce qui leur confère cette noirceur. « Il s’agit du shou sugi ban, une technique japonaise ancestrale que j’ai découverte et que je voulais expérimenter. » C’est un choix esthétique, mais pas uniquement. « Lorsqu’il est brûlé, le bois est naturellement protégé contre les intempéries, les champignons et les insectes. » Côté durabilité et côté originalité, la technique japonaise tient la route !

Élévation et décalage

En concevant l’annexe légèrement moins haute que le corps de maison existant, l’ancien fronton latéral reste visible. « Le choix de conserver cet élément et de l’intégrer dans la nouvelle élévation met en avant le caractère authentique du bâtiment. » Cette surélévation a permis de créer des pièces supplémentaires : deux chambres d’enfant et une salle d’eau. Sur le toit, seize panneaux photovoltaïques. « Avec vingt-deux panneaux, la production d’électricité aurait permis de couvrir la totalité de notre consommation. Mais nous n’avions pas assez de surface en toiture. »

Très peu énergivore

La compacité de cette réalisation, ajoutée à une bonne isolation et à la présence d'un mur mitoyen, présente évidemment des atouts en termes de consommation d'énergie. Seul le rez-de-chaussée est chauffé directement grâce à une pompe à chaleur air/eau et un chauffage par le sol. Le poêle apporte la douce chaleur du bois et représente plus qu'un appoint. Sa chaleur est transmise à l'étage supérieur via une buse apparente.

La puissance des matières

Bardage brûlé, encadrement en acier poudré pour la structure de la table à manger, garde-corps en acier translucide, plancher en bois massif, plan de travail en marbre blanc, zelliges noirs dans la cuisine, sol en granito, pierres du pays… Chaque matière apporte son caractère et contribue à structurer l'ensemble. La construction de l'annexe selon le principe « d'œillères de cheval », selon les termes de l'architecte (elle forme un angle obtus par rapport au bâti existant), singularise le projet et protège l'intimité du côté du jardin. Verdict : une maison qui sort de l'ordinaire sans chercher à « épater la galerie » ou à en imposer. Discrète, mais avec un sacré tempérament.