Selon une enquête de la Confédération Construction, le Belge reste un constructeur dans l’âme. La rénovation a également la cote mais, trop souvent, le prix des travaux fait reculer les candidats tandis que les primes manquent de clarté quand elles ne sont tout simplement pas inconnues du public.
Comme le montre l’enquête menée par la Confédération Construction, la Belgique reste un pays de propriétaires. Trois chiffres en attestent : 17 % des Belges ont des projets de construction – parmi lesquels 35% ont moins de 30 ans –, 28 % des projets de rénovation et 19 % des projets d’achat. Nous ne traiterons pas ici des locations. Seuls 18% des personnes interrogées disent vouloir louer.
Et où les Belges souhaitent-ils vivre ? 46% préfèrent la campagne, dont une moitié au centre du village et l’autre moitié à l’écart. Les Flamands sont davantage attirés par la campagne que les Bruxellois et les Wallons, un peu plus séduits par la vie en ville. L’exode urbain auquel on s’attendait après le covid ne semble pas se produire. Si plus de Belges choisissent effectivement de quitter la ville pour la campagne, les chiffres indiquent que seuls 13 % des citadins souhaitent le faire. À l’inverse, 11 % des ruraux envisagent un retour en ville.
D’accord pour le ‘stop au béton’ mais de réelles craintes
La mesure ‘stop au béton’, par laquelle le gouvernement flamand entend limiter les nouvelles constructions en dehors des zones résidentielles, peut compter sur l’approbation des trois quarts des (candidats) propriétaires. Cependant, ils sont tout aussi nombreux à craindre qu’elle ait un impact sur les prix des terrains et des logements, tandis que six sur dix s’attendent même à ce que la mesure entraîne une diminution du nombre de logements disponibles. En conséquence, 90 % des constructeurs potentiels semblent avoir réorienté leurs projets, principalement vers l’achat d’une maison existante à rénover ou vers un projet de démolition-reconstruction. En tout état de cause, la hausse des prix de l’immobilier est une source d’inquiétude. Pas moins de 90% des locataires ayant des projets d’achat voient leurs rêves menacés par cette mesure.
Rénover oui, mais en pensant d’abord à soi
Les Belges sont des rénovateurs, mais seulement quand cela les arrange. Ils ne sont que 20% à souhaiter rénover leur logement pour des raisons environnementales. Les objectifs sont davantage liés au confort de vie, à l’amélioration de la performance énergétique du bâtiment ou encore au remplacement d’éléments usés. Il est encourageant de constater que les jeunes sont plus sensibles aux arguments environnementaux que leurs aînés.
Une rénovation énergétique est donc principalement motivée par la hausse des prix de l’énergie. La moitié des (candidats) propriétaires pense pouvoir financer ces travaux sur fonds propres et 29% en ayant recours à un emprunt. 38 % affirment n’avoir tout simplement pas les moyens d’effectuer pareilles améliorations.
Pour l’instant, la réglementation ne semble pas non plus inciter particulièrement les (candidats) propriétaires à la rénovation énergétique. Seuls 16% envisagent de rénover leur logement de manière à ce qu’il réponde dès à présent à la norme énergétique fixée pour 2050. La rentabilité à 10 ans semble avoir plus d’importance aux yeux des (candidats) propriétaires. Ici aussi, l’attitude est différente selon l’âge. Plus le propriétaire est âgé, plus ses ambitions en matière de rénovation énergétique sont limitées. Les personnes de plus de 50 ans (34 %) sont deux fois plus nombreuses que les jeunes entre 20 et 30 ans (17 %) à ne faire que le strict nécessaire. Néanmoins, 43% des Belges sont partisans d’une obligation de rénovation énergétique après achat. On observe toutefois des différences selon les régions : 36% sont favorables à cette obligation en Flandre pour 49% à Bruxelles et 45% en Wallonie.
Des aides bienvenues
79% des (candidats) propriétaires souhaiteraient un soutien financier plus important pour les rénovations énergétiques et 67% des propriétaires-bailleurs aimeraient des mesures spécifiques dans l’optique, pour 66% d’entre eux, d’adapter le loyer après les travaux. Les locataires y sont moins favorables (45%).
La mesure politique la plus demandée est donc clairement un soutien financier plus important pour ceux qui entreprennent une rénovation énergétique. Cela montre que les primes à l’énergie et à la rénovation existantes sont souvent insuffisamment connues ou difficiles à demander. Les trois régions et le gouvernement fédéral tentent aujourd’hui d’y remédier, en réduisant la TVA, en simplifiant les primes et en apportant l’aide nécessaire à l’introduction de la demande. Les prêts sans intérêt devraient également aider les propriétaires aux ressources limitées à réaliser les investissements nécessaires.
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