Le gouvernement wallon va simplifier le système de primes à la rénovation ainsi qu’augmenter la plupart des montants de base pour les revenus les plus faibles. Le plafond des interventions est désormais fixé à 90% de la facture des travaux contre 70 à 80% précédemment. L’entrée en vigueur du nouveau système de primes est attendue dans le courant de l'année 2023.
Hausse du plafond de la prime « simplifiée »
Cette prime sans audit qui sert à isoler la toiture ainsi qu’à réaliser les petits travaux liés aux économies d’énergie (isolation des sols, des murs, des châssis) passera de 3 000 à 6 000 euros TVAC. Le calcul de la prime sera simplifié : les montants concernant l'isolation de la toiture ne seront plus exprimés en euros/kwh économisé mais bien en euros/m². Une priorité en matière d’économie d’énergie, car une toiture mal isolée représente le plus gros poste de déperdition de calories dans une habitation.
Cette prime concerne aussi les installations de « chauffage durable » (mesure valable jusqu’au 31 décembre 2025) et la mise en conformité de l’installation électrique (prime qui passe de 250 à 800 euros, avec un montant jusqu’à 1 600 euros pour des revenus de maximum 60000 euros).
Pour obtenir les primes simplifiées, les factures devront être datées après le 1er novembre 2022 et être introduite dans les 8 mois des travaux. Les autres aides, dites « habitations », resteront liées aux revenus des demandeurs, au départ de montants de base revus à la hausse.
L’audit « logement » simplifié
Plus besoin de respecter l’ordre des travaux préconisé dans un audit logement pour percevoir les primes à la rénovation. Ce qui lèvera un frein conséquent, puisqu’avant l’auditeur devait procéder à des vérifications de factures, ce qui engendrait des coûts et des délais supplémentaires à charge du demandeur. Cette simplification permet aussi de verser des primes pour chaque étape réalisée et non plus à la fin de l’ensemble des travaux réalisés.
La fin des chaudières à mazout confirmée
Alors que l’interdiction d’un système de chauffage au mazout (ainsi qu’au charbon) pour les nouveaux bâtiments est confirmée dès le 1er mars 2025 et au au 1er janvier 2026 pour les anciens bâtiments), le montant de base pour le remplacement passe de 6 à 10 euros/m², avec un coefficient multiplicateur qui peut être multiplié par 4 pour les revenus de 30 000 euros par an. Le même principe prévaut pour le remplacement d’une chaudière à mazout par un système de chauffage biomasse : la prime de base passe de 1000 à 1 800 euros, avec possibilité de multiplier par trois pour atteindre 5 400 euros.
Un système de primes très complexes en Wallonie
En mobilisant un budget de 90 millions d’euros, la Wallonie tient à réformer son système de primes à la rénovation, dont la fiscalité est en retard par rapport à celle appliquée à Bruxelles et en Flandre. Le régime des primes y est complexe, tant au niveau des conditions d’octroi qu’au niveau des délais des traitement des dossiers. La rénovation énergétique du bâti wallon est d’autant plus un défi que la moitié des logements date d’avant la seconde guerre mondiale. Cette réforme est donc la bienvenue, mais elle n’a été adoptée qu’en première relecture et il faudra attendre encore quelques mois avant qu’elle soit d’application. Elle doit encore passer au Conseil d’État et être approuvée en deuxième lecture par gouvernement wallon. Ce dernier incite toutefois les ménages à déjà entreprendre les démarches.