Regards d’experts : comment se chauffer moins cher ?

La crise énergétique est-elle finie ? Les prix de l'énergie vont-ils repartir à la hausse cet automne ? Nous n'avons pas de boule de cristal. Mais la problématique de l’énergie peut être observée au travers des nouvelles technologies, des différents tarifs de l'énergie et du tax shift. Nous donnons la parole à 4 experts : Vincent Vancaeyzeele de Techlink, Sam Hamels de l'Université de Gand, Luc De Smet de Daikin et Tom Defruyt d'Eneco. Ils nous ont présenté l'avenir du paysage énergétique belge lors d'une table ronde. 

1 Belge sur 2 peut se chauffer avec une pompe à chaleur

Suite à l'enquête nationale sur le chauffage^*, réalisée par iVox pour le compte de Daikin, quatre experts ont examiné les résultats. « Nous sommes pleinement engagés dans la transition énergétique et l'enquête montre que 6 Belges sur 10 pensent que la transition vers les énergies renouvelables va même s'accélérer. Et c'est un bon signal, surtout que la recherche montre que 1 Belge sur 2 peut chauffer sa maison avec une pompe à chaleur. Et pour cela, ils n'ont pas à effectuer de gros travaux. Malheureusement, la plupart des personnes ne le savent pas », explique Luc De Smet de Daikin.

Bien qu'il existe un moyen simple de savoir si votre maison est prête pour une pompe à chaleur. Tom Defruyt d'Eneco : « Avec le test à 50 degrés, vous pouvez vérifier si vous pouvez chauffer à basse température avec votre système de chauffage actuel. La plupart des chaudières chauffent à 70° ou 80°. Si vous réglez la température de votre chaudière de chauffage central à 50° pendant un mois et que votre maison reste bien chaude, vous pouvez parfaitement passer à une pompe à chaleur. » La pompe à chaleur semble être particulièrement réalisable pour les personnes qui chauffent avec une chaudière à gaz, dans une moindre mesure avec un chauffage au mazout, mais surtout pour celles qui chauffent électriquement.

Chauffage moins cher grâce au tax shift

« Une pompe à chaleur ne coûte actuellement pas plus cher qu'un système carbone en termes de consommation », explique Vincent Vancaeyzeele de Techlink. « Malgré les taxes élevées sur l'électricité en Belgique. » Selon Defruyt, c'est exactement là que réside le problème. « Pour que la pompe à chaleur soit bien amortie, les prix de l'électricité et du gaz doivent être proportionnés, ce qui n'est pas le cas actuellement. L'électricité est quatre à cinq fois plus chère que le gaz. Ce prix n'encourage pas les gens à passer à la chaleur durable. Dans nos pays voisins, nous constatons que la transition s'accélère. Il est donc urgent de procéder à un tax shift. Les chiffres montrent que les maisons sont prêtes. Les Belges sont prêts à faire des investissements rentables, mais le gouvernement continue de freiner. Réduisons ou modifions les taxes sur l'électricité pour accélérer la transition énergétique. Le tax shift doit arriver. Mais si nous voulons aller plus loin, il faudra interdire la chaudière à gaz. Tout comme en Allemagne et aux Pays-Bas, une chaudière à gaz ne peut plus être remplacée par une nouvelle en cas de rénovation. » 

À l'avenir, nous serons payés pour consommer de l'énergie

Réagir aux prix de l'électricité

« Nous sommes à un moment charnière en Belgique », déclare Sam Hamels de l'Université de Gand. « Si nous voulons être prêts pour 2050, le changement doit commencer maintenant. Les prix de l'électricité doivent être réduits, afin de devenir plus attrayant de chauffer de manière plus durable. » Selon M. Hamels, il est préférable de réagir aux prix de l'électricité sur une base horaire. « Dans tous les cas, plus d'éoliennes et de panneaux solaires seront ajoutés au cours des cinq prochaines années. Vous obtenez alors de l'électricité très bon marché à certains moments. » « C'est exact», ajoute Defruyt, « à certaines heures de la journée, il y aura des prix négatifs. Il est donc possible que vous soyez alors payé pour consommer. »

Fluctuation des taux horaires

Pourtant, de nombreuses personnes sont encore à l'abri de ces fluctuations de prix. « La plupart des Belges ont un contrat d'électricité fixe et ne remarquent donc pas ces fluctuations horaires. Bien qu'il y ait des opportunités juste là, surtout si vous avez une pompe à chaleur avec contrôle intelligent. Sans avoir à faire quoi que ce soit, la maison et l'eau chaude sanitaire sont chauffées pendant les heures les moins chères avec le plus de vent et de soleil. Vous chauffez donc moins cher et plus vert. Une économie supplémentaire qui ne nécessite aucun investissement supplémentaire », explique Hamels de l'Université de Gand. 

Tarifs dynamiques

Mais les taux dynamiques peuvent aussi être intéressants. « Vous ne payez pas un prix moyen de l'électricité, mais un prix qui peut varier selon l’heure. Si vous parvenez à consommer surtout lorsque les prix sont bas, par exemple entre minuit et 6 heures du matin ou l'après-midi, vous pouvez économiser avec ce tarif. Si vous pouvez gérer votre consommation intelligemment, cela pourrait devenir la formule tarifaire de l'avenir », explique Defruyt.

Meilleur suivi de la consommation d'énergie

Les personnes qui savent combien elles consomment sont souvent plus conscientes de leur consommation. Le compteur numérique aide déjà de nombreux Belges dans ce domaine. L'enquête montre qu'une grande partie des répondants ne connaissent pas leur consommation d'énergie. Les nouvelles technologies jouent donc un rôle important pour être prêt pour 2050. Près de 70% des personnes interrogées pensent que la consommation d'énergie peut ainsi être mieux contrôlée. En conséquence, la production d'énergie peut à son tour être mieux coordonnée. La moitié pensent qu'à l'avenir, nous stockerons de l'énergie à la maison pour compenser la surproduction. Et un peu plus d'un quart pensent que tout le monde aura une batterie électrique domestique d'ici 10 ans.

_{* L'enquête nationale sur le chauffage est une enquête en ligne menée par l'institut de sondage iVox pour le compte de Daikin entre le 20 juillet et le 4 août 2023 auprès de 1.000 propriétaires belges âgés de 25 à 75 ans représentatifs par région, sexe, âge et diplôme. La marge d'erreur maximale pour 1.000 propriétaires belges est de 3,02%.}