Derrière la façade historique d'une habitation mitoyenne à Gand se cache un monde tout à fait différent. Le jeu architectural réunit le passé et l'avenir dans une maison qui offre le meilleur des deux. « Il fallait constamment chercher un bon équilibre entre les techniques modernes et les éléments historiques existants, » explique l'architecte et résident Thomas Roelandts de Marge Architecten.
Habitation mitoyenne à Gand des années 1920
Certaines habitations mitoyennes ne sont pas comme les autres. L'habitation mitoyenne à Gand du résident et architecte Thomas Roelandts (Marge Architecten) est une habitation hors catégorie. La façade évoque la grandeur des années 1920 avec une belle porte d'entrée en bois, aujourd'hui déformée, des arcades et des vitraux décoratifs. La façade arrière, quant à elle, évoque des quartiers colorés comme La Boca en Argentine ou Nyhavn à Copenhague. Le contraste entre les deux façades ne pourrait être plus grand, et pourtant il y a toujours une connexion.
Une façade avant polychrome, une façade arrière joyeuse
Roelandts : « La façade arrière est le deuxième visage du bâtiment. Nous avons délibérément réduit la façade. Nous avons donc démoli le bâtiment existant situé à l'arrière. Ainsi, nous avons également libéré de la place pour un petit jardin. D'un point de vue esthétique, nous voulions traduire la façade avant très décorée sans la copier littéralement. Nous avons donc utilisé les couleurs que l'on retrouve sur la façade avant : le bleu, le blanc, le jaune et le vert. Pour les fenêtres, nous avons opté pour des cadres orange/roses. Même les stores et les grilles d'aération sont de cette couleur et ne se démarquent donc guère. »
Équilibre entre histoire et technologie
La subtilité est donc au cœur de la rénovation totale de cette propriété. « Il fallait constamment chercher un bon équilibre entre les techniques modernes et les éléments historiques existants. La propriété possède de magnifiques planchers, moulures et cheminées anciennes que nous voulions absolument conserver. Le processus préliminaire de notre rénovation a été très important. Nous avons donc identifié les éléments que nous souhaitions conserver et construit autour d'eux les techniques qui permettraient d'améliorer les performances du bien. Nous avons donc créé une ossature technique, une sorte de puits où se cachent les principales techniques, et masqué les bouches d'aération, les convecteurs ... dans le sur-mesure. »
Vie verticale selon la typologie de Reiken
L'ossature technique est un élément important de l'habitation, mais elle n'a été possible que grâce à l'approche spatiale. « Il y a beaucoup de propriétés urbaines sur de petites parcelles avec une grande surface habitable. Cependant, les mètres carrés ne sont pas tous de qualité égale. Les anciennes propriétés urbaines sont cloisonnées et souvent sombres. Nous avons donc appliqué la typologie de Reiken et adapté la propriété à la vie verticale. Si vous laissez les pièces s'étendre vers le haut, il ne faut pas d'extension à l'arrière et vous laissez entrer un maximum de lumière et d'air. En travaillant avec des vues, on garde le contact avec les autres espaces et on crée des liens entre les différents étages. »
Rénovation en ville
Roelandts et sa famille ont vécu dans la propriété pendant huit ans avant de lui faire subir une rénovation totale et énergique. La rénovation elle-même a duré 11 mois et a représenté un véritable défi. « La rue est étroite, il y a un tramway devant, les livraisons n'étaient donc pas évidentes et nous n'avons pas pu placer de grand conteneur. Nous avons installé une grue mobile dans la rue derrière la nôtre. Un bras articulé a été utilisé pour soulever les fenêtres au-dessus des maisons de nos voisins de derrière. C'est un véritable défi, mais il y a une solution à tout. »
Enveloppe isolante et crépi
Avant tout, le plus grand défi était de savoir jusqu'où l'architecte pouvait aller avec la propriété. « Certaines propriétés permettent plus de choses que d'autres. La façade a une valeur historique, c'est pourquoi nous ne l'avons pas isolée, même par l'intérieur. La façade arrière a reçu une épaisse couche d'isolation et a été finie avec du crépi coloré en profondeur. » Le toit est équipé de 11 panneaux solaires et les résidents ont également fait installer une pompe à chaleur, une petite batterie domestique, un réservoir tampon et un système de ventilation. Parce qu'une habitation bien isolée et presque étanche à l'air nécessite une bonne ventilation.
Trop de fuites d'air
« La façade historique présentait encore trop de « fuites d'air » pour pouvoir bénéficier d'un système de ventilation équilibré de type D. Nous avons donc installé un système de type C à régulation de la demande, » explique Roelandts. « L'unité de ventilation est installée au centre de l'habitation, dans un placard situé au-dessus des toilettes. C'est là que tous les conduits d'air arrivent de la salle de bains, de la cuisine et des toilettes du sous-sol. Chaque pièce humide est équipée de volets différents, dotés des capteurs souhaités pour l'utilisation spécifique de la pièce. Ainsi, chaque pièce bénéficie d’une ventilation adaptée. De plus, la ventilation va bien au-delà de l'aspiration de l'air frais et de l'évacuation de l'air vicié. Certains matériaux de construction, comme le formaldéhyde (que l'on trouve dans les panneaux d'aggloméré, le contreplaqué, le MDF, mais aussi dans les colles, les peintures et les textiles, ndlr.), dégagent également certaines substances. Une bonne ventilation est donc indispensable. »
Une cage d'escalier superposée en tant que cheminée
La façade arrière du bâtiment historique est orientée vers le sud et comporte de grandes surfaces vitrées qui se raccordent aux pièces. Au rez-de-chaussée, par exemple, il y a une fenêtre accordéon de 2,9 mètres de large. Pour éviter la surchauffe, Roelandts a utilisé deux systèmes. « La pompe à chaleur apporte de la fraîcheur en été, mais grâce aux screens intégrés, nous bloquons la chaleur solaire. Nous avons fait plâtrer les caissons des screens dans la façade arrière de 22 cm d'épaisseur, de sorte qu'ils sont parfaitement dissimulés. » De plus, la structure de la maison se prête également à une ventilation nocturne passive. « La cage d'escalier superposée fait office de cheminée, de sorte que si vous ouvrez une fenêtre en bas et une lucarne dans le grenier, l'air frais peut circuler toute la nuit, rafraîchissant ainsi l'habitation. »
Sans toucher aux éléments historiques, l'architecte parvient ainsi à intégrer des techniques modernes de façon presque invisible. « C'est une belle façon de rénover où il faut faire des choix éclairés et qui nécessite souvent des interventions chirurgicales. Mais si tout trouve bien sa place, il ne faut pas forcément plus d'espace. » Ce qui est clairement le cas de cette habitation mitoyenne colorée au cœur de Gand.

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