Les constructions en bois connaissent une forte progression. Aussi pour les projets d'extension, surtout dans le cadre d'aménagement d'un étage supplémentaire au-dessus de maisons (semi-)mitoyennes, cette méthode de construction semble idéale. L'ingénieur architecte Bruno Deraedt de BAST Architects & Engineers nous donne un aperçu des principaux risques et points d'attention, de l'avant-projet aux finitions.
1. Choisissez le bon système de construction
La structure idéale de votre construction en bois ne dépend pas d'un seul facteur, mais de trois. Il appartient à votre architecte de faire les bons choix sur base de votre projet et de sa localisation.
Ossature bois versus poteaux-poutres versus CLT
Même si cela ne se voit pas de l'extérieur, la charpente d'une construction en bois peut prendre différentes formes. Le plus souvent, il s'agit d'une ossature en bois, d'un système de poteaux-poutres ou de CLT (Cross Laminated Timber). “Le choix final dépend de trois facteurs : stabilité, budget et la méthode d'isolation”, souligne Bruno Deraedt. “La structure de l'ossature bois est la méthode de construction la plus répandue. C'est la solution la moins onéreuse pour une construction facile où les parois des différents étages se superposent.”
“La méthode CLT se prête mieux aux projets avec des porte-à-faux et grandes portées. Ici, l'interaction entre vos parois et panneaux doit être plus importante. Le système de poteaux-poutres est surtout utilisé dans les habitations bio-écologiques. Dans les grands cadres, vous pouvez facilement insérer des ballots de paille ou blocs de chanvre pour isoler votre habitation.”
Plate-forme versus balloon frame
Indépendamment des structures visées ci-dessus, l'assemblage s'opère souvent de deux manières. “La méthode plate-forme est une technique d'empilement. Vous avez tout d'abord une structure constituée de parois, sur laquelle est posé un plancher avec à nouveau une paroi. Dans la technique de balloon frame ou à claire-voie, les montants sont continus et le plancher y est fixé. Le système de plate-forme requiert plus de main-d'œuvre, de travail et d'attention au niveau de l'étanchéité à l'air, tandis que les nœuds d'étanchéité sont plus faciles à résoudre dans la technique balloon frame.”
Préfabrication versus montage sur chantier
La construction en bois est réputée pour sa grande rapidité d'exécution, mais il existe des différences : vous choisissez une construction qui est assemblée sur chantier ou vous travaillez avec des éléments préfabriqués en atelier prêts à monter ? Si vous utilisez des éléments préfabriqués, vous pouvez encore donner un coup d'accélérateur à votre projet. Vous ne gagnez pas seulement du temps sur chantier, vous ne devez pas non plus attendre des semaines avant le placement de la menuiserie extérieure comme c'est le cas en construction traditionnelle.
“Le choix entre le système de préfabrication ou l'exécution sur chantier dépend notamment de l'accessibilité du chantier. Et des conditions climatiques. Le bois humide est évidemment à proscrire. Vous pourrez gagner pas mal de temps et éviter des erreurs de construction en faisant fabriquer les éléments dans un environnement sec en usine.”
2. Évitez l'humidité et ancrez
Le bois humide est néfaste pour la durabilité de votre habitation. Tant l'humidité contenue dans le sol que dans l'air peut pénétrer dans votre habitation. Que faire pour l'éviter ?
- Prévoyez au niveau de vos murs une étanchéité à l'eau qui fait barrière à l'eau de pluie ;
- Veillez à ce que la structure en bois se situe à au moins 15 à 30 cm au-dessus du niveau naturel du sol. Protégez les fondations inférieures au moyen d'une membrane d'étanchéité à l'eau et faites en sorte que le raccord aux éléments en bois soit étanche à l'eau ;
- S'il est impossible de placer le bois au-dessus du niveau naturel du sol, prévoyez un système de drainage ;
- Bon à savoir : ces mesures offrent aussi une protection contre les nuisibles.
Parce que vous avez une structure en bois légère, il est également nécessaire d'ancrer suffisamment votre habitation. “Le plus souvent, on utilise une fixation chimique dans le béton. Un bon ancrage est nécessaire pour absorber les contraintes du vent”, précise Bruno Deraedt.
3. Isolez suffisamment et précisément
“L'habitation en bois présente le grand avantage d'offrir davantage d'espace utile pour l'isolation. De plus, la structure portante se trouve dans l'alignement de l'isolation. Résultat : des parois plus minces par rapport à une construction traditionnelle.”
De quelle quantité d'isolant avez-vous besoin ? “Pour satisfaire les exigences énergétiques d'aujourd'hui, les montants devraient présenter une épaisseur minimale de 12 à 15 cm, selon le type d'isolant”, recommande Deraedt. Ne négligez pas non plus les points suivants :
- La structure en bois constitue quelque 15 % de la paroi, mais isole environ quatre fois moins que l'isolant. La valeur isolante moyenne d'une ossature bois avec isolant affiche une valeur isolante inférieure de 10 % à celle de l'isolant à lui seul ;
- Ne pressez pas trop votre isolant. Celui-ci doit rester en place de lui-même ;
- Évitez les joints ouverts non couverts par de l'isolant ;
- N'oubliez pas les coins et recoins. Ces espaces aussi doivent être correctement isolés ;
- Réalisez parfaitement les étanchéités au niveau des fenêtres.
4. Connaissez vos voisins
Dans une maison (semi-)mitoyenne, le raccord avec vos voisins est extrêmement important, surtout s'il s'agit d'habitation en bois. Bruno Deraedt note trois points d'attention importants :
- Acoustique : il existe des normes claires en la matière. Deux habitations doivent être suffisamment séparées acoustiquement l'une de l'autre. (voir plus loin)
- Sécurité incendie : pour les maisons unifamiliales, la réglementation est limitée. Le mur de séparation doit de toute manière présenter une résistance au feu de minimum soixante minutes. Pour ce faire, il suffit de placer un panneau ignifuge contre la paroi.
- Infiltration d'humidité : si le niveau du terrain de votre voisin est plus élevé que le vôtre, vérifiez qu'il n'y a pas d'infiltration d'eau depuis le sous-sol ou une citerne d'eau de pluie qui fuit. Investissez dans une bonne protection hydrofuge pour protéger votre construction.
5. Attention à l'étanchéité à l'air
Plus vous voulez un logement éco-énergétique, plus votre habitation doit être étanche à l'air. Le grand avantage de la construction en bois : vous pouvez placer des étanchéités à l'air et tester celles-ci avant de poser les techniques. Vous avez ainsi la certitude d'une étanchéité à l'air optimale. “Cela signifie par contre que des membranes d'attente (qui assurent la continuité de la couche d'étanchéité à l'air) doivent parfois être prévues dès le gros œuvre. Et seulement ensuite, vous pouvez réaliser de belles finitions étanches à l'air à l'intérieur.”
Si vous optez pour le modèle passif, faites attention surtout aux matériaux : “Traditionnellement, dans la construction en bois, on utilise souvent des panneaux OSB, mais le fournisseur ne donne aucune garantie d'un niveau d'étanchéité à l'air suffisant. Il existe cependant certains enduits qui le permettent”, ajoute Deraedt.
6. Soignez votre toiture plate jusque dans les moindres recoins
Le type de toiture plate le plus courant est dit chaude. Cela signifie que l'isolant repose sur la structure de toiture. Dans les toitures plates compactes, l'isolation se situe dans le quadrillage en bois. Ce système présente trois grands avantages : “Vous réduisez la hauteur de construction, l'isolation revient moins cher et est souvent aussi plus écologique. Mais ce type de toit n'est possible que dans certaines circonstances. La présence d'une toiture verte ou de panneaux photovoltaïques exclut dans certains cas une toiture compacte. De plus, ce genre de toiture doit être exécuté à la perfection”, avertit Deraedt.
“La moindre fuite d'air entraîne notamment de l'humidité dans la structure de toit, avec une perte d'efficacité et la formation de moisissures comme conséquences. Choisissez donc un entrepreneur qui présente une solide expérience.”
7. L'acoustique est dans les détails
“Une bonne acoustique et une construction en bois riment parfaitement. Ces derniers temps, d'énormes progrès ont été réalisés dans ce domaine”, exprime Bruno Deraedt. Mais comment créer concrètement une bonne isolation acoustique ?
- En travaillant avec des couches supplémentaires de produit absorbant acoustique et de la masse, vous obtiendrez une habitation en bon environnement acoustique. C'est ce qu'on appelle le principe de la masse-ressort-masse. Prenez par exemple le sol d'un étage : prévoyez deux masses, de préférence asymétriques au niveau de l'épaisseur et insérez un isolant ('ressort') entre les deux.
- Une chape humide sur le sol de l'étage est un bel exemple de masse. Ajoutez à cela de l'inertie à votre habitation – important dans le cadre de la prévention de la surchauffe (voir plus loin) – et vous pouvez dissimuler facilement le système de chauffage de sol et les conduites.
- Appliquez le principe de la structure flottante, surtout pour les sols.
- En ce qui concerne les murs de séparation : réalisez un creux isolant de 20 à 30 cm. Deux structures fermées l'une contre l'autre n'affichent pas de bonnes performances en matière d'isolation acoustique.
8. Renforcez la structure
Les habitations à ossature bois sont soumises à des contraintes permanentes. Songez au vent, mais aussi aux contraintes d'utilisation comme les allées et venues à l'intérieur de la maison, les jeux ou le déplacement de chaises. “Pour ne pas avoir la sensation de vivre comme sur un bateau en pleine mer, elle doit être suffisamment rigide”, confie Bruno Deraedt. “Ce n'est pas toujours évident, surtout dans les habitations modernes avec très peu de cloisons et des grandes fenêtres.”
“Dans la construction à ossature bois, vous obtenez cette rigidité notamment au moyen d'une plaque de renfort fixée sur l'ossature.” Vous pouvez améliorer cette rigidité des façons suivantes :
- Prévoyez davantage de points de fixation ;
- Prévoyez un double panneau ou des panneaux plus épais ;
- Si cela n'aide pas non plus, remplacez vos parois par des parois CLT plus rigides.
9. Attention aux fenêtres
“Veillez à ce que le raccord de vos fenêtres au reste de la construction soit parfaitement étanche au vent. Celui-ci est de préférence réalisé par l'extérieur, afin que l'ensemble soit suffisamment protégé contre la pluie et que l'eau ne s'infiltre pas dans l'ossature. Faites aussi fort attention au facteur de surchauffe, surtout aux côtés sud et ouest de la maison. Une construction à ossature bois présente peu d'inertie. Votre maison se réchauffe donc rapidement, mais refroidit aussi vite lorsque les températures baissent. Une protection solaire est donc indispensable. Et une ventilation nocturne également recommandée. En cas de vagues de chaleur, ce type d'habitation se comporte très bien et ne nécessite pas d'air conditionné.”
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10. Évitez les conséquences des mouvements du bois
Le bois est un matériau naturel qui se rétracte dans certaines directions. “L'OSB en est un bel exemple. Certains matériaux qui adhèrent à votre structure en bois, comme l'enduit de façade ou la brique, empêchent ce mouvement. Faites en sorte que la conception de votre structure en bois puisse bouger sans conséquence ou dans une faible mesure. En ajoutant par exemple une structure métallique pour absorber le retrait”, conclut Bruno Deraedt.

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