Un bon système de ventilation est indispensable pour maintenir un climat intérieur sain dans une nouvelle construction ou une rénovation lourde. Pour aller un pas plus loin, vous pouvez récupérer la chaleur présente dans l’air extrait pour produire votre eau chaude sanitaire, voire pour supporter votre système de chauffage. C’est possible en reliant un chauffe-eau thermodynamique à votre système de ventilation. Voici un aperçu des différentes possibilités.
1. Chauffe-eau thermodynamique : uniquement l’eau chaude sanitaire
Un chauffe-eau thermodynamique combine un réservoir tampon et une pompe à chaleur intégrée. Il produit de l’eau chaude sanitaire, indépendamment de l’installation de chauffage central. Présent sur le marché depuis quelques années déjà, cet appareil fonctionne parfaitement en combinaison avec un système de ventilation. Techniquement parlant, le chauffe-eau thermodynamique peut être comparé à une pompe à chaleur traditionnelle.
Les chauffe-eau thermodynamiques sont généralement dotés d’un système d’appoint, sous la forme d’une résistance électrique noyée dans l’appareil ou d’un raccordement à une chaudière gaz à condensation. Ce système d’appoint peut intervenir lorsque le chauffe-eau ne parvient pas à atteindre la température souhaitée ou pour augmenter brièvement la température de l’eau afin d’éviter tout risque de légionellose. Il existe aussi des chauffe-eau thermodynamiques que l’on peut raccorder à des capteurs solaires.
Différents types
Il existe différents types de chauffe-eau thermodynamiques, en fonction de l’environnement dans lequel ils puisent leur énergie. Les appareils qui aspirent directement l’air extérieur dans l’évaporateur et le rejettent à l’extérieur, refroidi, constituent un premier type. Il y a aussi des appareils qui utilisent la chaleur d’une pièce intérieure, comme le garage ou la cave. Enfin, certains appareils récupèrent la chaleur de l’air vicié du système de ventilation, avant son rejet à l’extérieur. Les chauffe-eau thermodynamiques sont principalement utilisées en combinaison avec un système de ventilation de type C ou C+.
Performances énergétiques
Les chauffe-eau thermodynamiques affichent en général une faible puissance, allant de 0,5 à 3 kW. En revanche, il s’agit souvent de grands appareils, avec une capacité de stockage importante, de 100 à 300 litres, selon le nombre de personnes dans la famille. Cela permet, malgré la faible puissance, d’assumer les pics au niveau de la demande d’eau chaude, par exemple le matin, lorsque plusieurs personnes utilisent de l’eau chaude simultanément ou l’une après l’autre.
Il faut surtout être attentif au coefficient de performance (COP). Celui-ci exprime le rapport entre la chaleur fournie et l’électricité consommée pour assurer le fonctionnement de la pompe à chaleur. Plus le COP est élevé, mieux c’est. Le COP varie généralement entre 2 et 4. Attention, plus la température souhaitée de l’eau est élevée, plus le COP sera faible. Cela dit, un chauffe-eau thermodynamique présentant un COP de 2 reste une alternative écoénergétique au traditionnel chauffe-eau électrique.
2. Pompe à chaleur de ventilation : eau chaude et chauffage
On note aujourd’hui une tendance qui va au-delà de la simple production d’eau chaude à l’aide du système de ventilation. Désormais, les fabricants proposent aussi des solutions complètes assurant la ventilation, le chauffage et l’eau chaude par le biais d’une pompe à chaleur de ventilation. La base se compose d’un système intégré comprenant une unité de ventilation, une pompe à chaleur et un grand réservoir tampon. Le fonctionnement de l’unité de ventilation est comparable à celui d’un système de ventilation de type C piloté à la demande : l’air frais entre dans les espaces de vie secs via les aérateurs, et l’air pollué est extrait mécaniquement des espaces humides.
Cette solution globale se distingue par le fait que la chaleur de l’air extrait est ensuite récupérée tant pour la production d’eau chaude sanitaire que pour le chauffage de la maison. À l’instar du chauffeeau thermodynamique classique, cet appareil peut utiliser tant les calories de l’air extrait que celles de l’air extérieur. Lorsque le débit du système de ventilation, par exemple, est insuffisant pour puiser suffisamment de chaleur dans l’air extrait (lorsque les capteurs de CO2 et d’humidité détectent par exemple peu de « pollution »), la pompe à chaleur utilise l’air extérieur. Voilà qui est intéressant puisqu’on évite ainsi de ventiler inutilement et de refroidir la maison. La pompe à chaleur peut donc, à tout instant, produire de l’eau chaude sans que cela influence négativement la température dans la maison.
Système hybride…
La puissance d’une pompe à chaleur de ventilation est inférieure à celle d’autres pompes à chaleur. De ce fait, elle est souvent insuffisante dans les maisons présentant une demande de chaleur un peu plus élevée. Dans ce cas, vous pouvez combiner le système avec une chaudière classique, qui fera office de back-up lorsque la pompe à chaleur ne peut pas récupérer suffisamment de chaleur dans l’air de ventilation ou lorsque la demande de chaleur est plus importante. Cette solution est également intéressante pour les personnes qui disposent d’une chaudière en parfait état de marche mais souhaitent quand même rendre leur maison moins énergivore. Ils peuvent en effet réduire jusqu’à 60 % leur consommation de combustible.
… ou entièrement électrique
Les maisons affichant une demande de chaleur réduite d’environ 5 kW pour un ménage de trois à maximum quatre personnes peuvent également opter pour une pompe à chaleur de ventilation totalement électrique. Il s’agit généralement de nouvelles constructions très bien isolées et de rénovations énergétiques lourdes. Dans ce cadre, la pompe à chaleur se charge de toute la demande de chaleur et d’eau chaude. L’énergie est stockée dans un grand réservoir tampon pour l’eau morte. La chaleur est ensuite transférée de ce réservoir vers les circuits de chauffage et d’eau chaude sanitaire.
En combinaison avec des panneaux photovoltaïques
Tant la solution hybride que la solution totalement électrique sont particulièrement intéressantes en combinaison avec des panneaux photovoltaïques. Pour un rendement optimal, les fabricants prévoient une commande intelligente ou « solar switch » : si, lors d’une journée ensoleillée, vos panneaux photovoltaïques produisent beaucoup d’électricité que vous n’utilisez pas, l’eau du grand réservoir tampon est automatiquement chauffée à l’aide d’une résistance électrique. La pompe à chaleur et la résistance travaillent conjointement, et l’énergie stockée peut être utilisée par la suite pour chauffer votre maison ou produire de l’eau chaude sanitaire.
Source : Je vais Construire